ÉCRIRE LE MYSTÈRE

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Écrire le mystère revient à mettre en place une piste que le personnage qui a en charge l’investigation suit et qui le mène au coupable. Dans le même mouvement, vous entraînez lecteurs et lectrices.

Le long de la piste, votre protagoniste détective découvre des indices qui finissent par le conduire, ainsi que le lecteur/spectateur, à l’auteur du crime ou de la coupable transgression. En tant qu’auteur & autrice, votre travail consiste à planter ces indices au long de votre récit.

Afin de réussir un mystère ou un thriller, il est important de comprendre la différence entre indices, preuves et fausses pistes car ces éléments narratifs se retrouvent dans de nombreuses scènes. Parfois, vous voulez qu’ils soient évidents pour le détective et d’autres fois, vous voulez les cacher à votre protagoniste. Comprendre ce qu’ils sont et comment ils fonctionnent vous aide à construire une histoire bien ordonnée qui laisse les lecteurs perplexes.

Les indices

Un indice pointe vers le coupable. Le récit répartit savamment les indices afin que la vérité puisse se dévoiler progressivement.

En tant qu’auteur qui construit son histoire, vous avez des possibilités infinies de placer et de cacher des indices le long de votre scénario. Lorsque vous définissez les grandes lignes de votre intrigue, réfléchissez aux indices qui permettront à votre détective de résoudre l’énigme (quelques séances de brainstorming et de recherches documentaires sur votre sujet : dans la réalité ou dans les œuvres d’autres auteurs et autrices de thrillers et de mystères).

S’il y a crime, il y a une victime. C’est par elle qu’il faut commencer l’étude de son intrigue. Parmi les indices que laisse une victime, il y a des choses physiques : des lettres, des lieux qu’elle a fréquentés, des objets chargés émotivement et qui impliquent une relation avec une situation singulière comme par exemple la couleur d’un rouge à lèvres.

D’autres indices seront révélés dans les dialogues : essentiellement dans les conversations que l’enquêteur provoque avec des témoins ou des suspects. Mais certains dialogues peuvent aussi servir d’illuminations comme par exemple une conversation banale avec le Love Interest de l’enquêteur ou un ami de longue date et qui est un personnage qui n’a aucune prise sur la résolution du mystère mais qui par sa présence éclaire soudainement un fait qui demeurait farouchement dans les ténèbres.

Une situation similaire peut être organisée avec l’antagoniste de l’enquêteur. Nulle obligation à ce que cet opposant soit le coupable. Si votre enquêteur appartient à une hiérarchie, l’opposition la plus vive peut provenir du haut de la hiérarchie.

Les indices appartiennent au monde de la victime. Cela signifie que ce monde sera celui de l’intrigue et pour l’enquêteur, ce sera un monde nouveau et inconnu. Par exemple, le crime pourrait avoir eu lieu parmi des plongeurs sous-marins et votre enquêteur aurait une peur bleue de l’eau (simplement pour corser un peu les choses).

En fait les indices sont nécessaires car ils sont comme des étapes vers la résolution du mystère. Un mouvement en quatre étapes est largement suffisant.

Les preuves

Les preuves et la logique vont de pair. Ce sont les faits ou les éléments d’information qui peuvent prouver une proposition. Dans le monde de la criminalité, les preuves comprennent les faits et les détails physiques qui peuvent être utilisés au tribunal. Les preuves peuvent être examinées, pas les ouï-dire.
Dans le domaine des auteurs et autrices de romans policiers, les preuves font partie des indices physiques que le détective peut utiliser pour déterminer le tueur. Il sera bien de vous assurer de la véracité ou de la plausibilité d’une preuve en faisant des recherches car si vous utilisez des preuves comme indices dans votre mystère, assurez-vous que les détails scientifiques sont exacts. Vous perdrez vos lecteurs si vous perdez en crédibilité sur vos preuves.

Les fausses pistes

Dans un roman policier, une fausse piste est quelque chose qui semble être un indice mais qui ne l’est pas. Il peut s’agir d’une fausse déclaration de l’un des personnages ou d’une note dans un journal qui n’a aucun rapport avec la transgression commise.

La fausse piste consiste à détourner l’attention du personnage principal qui mène l’enquête et dans le même mouvement orienter le lecteur/spectateur à croire qu’il a deviné le coupable. Par exemple de faux indices laissés par le tueur peuvent désigner un personnage par ailleurs totalement innocent de ce qu’on l’accuse même si son comportement habituel n’est pas dénué de reproches.
Un coupable idéal est souvent désigné par l’opinion aveugle d’une foule incapable de penser par elle-même et ainsi facilement manipulable. La fausse piste doit être suffisamment réfléchie car elle doit avoir l’apparence d’une preuve. La fausse piste lève les doutes et lorsque l’enquêteur découvre que cet indice ou cette preuve apparente ne mène nulle part, il en conçoit de la frustration (lecteurs et lectrices aussi) et celle-ci ajoute à la tension dramatique.

Indispensable planification

En tant qu’auteur et autrice de romans policiers, vous passerez beaucoup de temps à planifier la façon dont vous pouvez révéler chaque élément de votre récit. Vous avez probablement rédigé quelques paragraphes sur le passé de vos personnages, dont certains seront utiles pour immerger votre lecteur dans l’histoire.
Néanmoins, ne fondez pas seulement votre intrigue sur le vécu de vos personnages. Lecteurs et lectrices doivent s’immerger dans le présent, dans le hic et nunc, ici et maintenant, de votre récit. Par exemple, votre personnage principal a passé quelques années dans la police avant de se convertir en un détective privé. Plutôt que de le faire parler pour expliquer à un autre personnage comment ses années dans la police lui ont permis de découvrir un indice, faites le rencontrer l’un de ses anciens collègues qui incidemment l’orientera vers la découverte de cet indice.

C’est l’action présente qui compte même si celle-ci est façonnée par ce qu’il s’est passé autrefois.

Lecteurs et lectrices aiment résoudre le mystère en même temps que le détective. Les indices, les preuves et les fausses pistes que vous éparpillez tout au long de votre intrigue captivent les lecteurs. Si vous établissez les grandes lignes ou le plan de votre histoire avant de commencer à écrire, vous aurez une longueur d’avance en incluant vos indices et vos pièges dans le plan de l’intrigue.
Lorsque vous prenez des notes sur les scènes que vous imaginez déjà, incluez vos indices puis plus tard répartissez-les tout au long du récit.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me laisser un message. Et si vous estimez que notre travail depuis 2014 vous aide au quotidien de votre activité d’auteur et d’autrice, Merci aussi de penser à faire un don de temps en temps.

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