La raison de la défaite du méchant dans la dix-huitième fonction est de rétablir l’équilibre et l’harmonie du récit. L’analyse de Propp se concentre sur les éléments structurels des contes populaires, et cette fonction sert de moment charnière dans le récit où le héros ou l’héroïne accomplit sa quête ou sa mission et où les forces du bien triomphent du mal. Cette fonction est essentielle à la résolution du récit et au rétablissement de l’ordre naturel.
On peut certainement comparer le moment de la défaite du méchant de l’histoire, qui se produit dans la dix-huitième fonction du conte selon Vladimir Propp, avec le point médian d’autres structures narratives. Bien que l’analyse de Propp soit spécifique aux contes populaires russes et que le point médian d’autres structures narratives n’implique pas toujours la défaite d’un méchant, vous pouvez établir des parallèles et des contrastes pour mieux comprendre les techniques de narration dans différents genres et cultures.
Le point médian
La défaite du méchant dans l’analyse de Propp marque généralement le point culminant et la résolution du conflit dans les contes populaires russes. De même, dans d’autres structures narratives, le point médian sert souvent de moment charnière dans le récit, où le conflit ou la tension dramatique s’intensifie et commence à se résoudre.
La défaite du méchant se produit généralement vers la fin d’un conte populaire russe, alors que le point médian des autres structures narratives se situe, comme son nom l’indique, à peu près au milieu d’un récit. Cette différence de chronologie peut avoir un impact sur le rythme et la structure du récit. Cette défaite a aussi un impact direct sur le héros ou l’héroïne et les autres personnages de l’histoire, apportant un sentiment de triomphe et de résolution. Dans d’autres structures, le point médian peut conduire à de nouvelles révélations, à des défis ou au développement des personnages.
Dans les deux cas, la tension narrative change. La défaite du méchant réduit la tension dramatique car elle indique la résolution du conflit principal, alors que le point médian d’autres structures peut augmenter la tension ou introduire de nouvelles complications.
Les fonctions spécifiques de la défaite du méchant et du point médian peuvent varier considérablement en fonction du contexte culturel et du genre du récit. Différents types d’histoires peuvent avoir des exigences et des conventions narratives uniques.
La comparaison de ces éléments peut s’avérer utile pour analyser et comprendre les techniques de narration dans différents récits. Elle peut également vous aider à apprécier les aspects universels et spécifiques à chaque culture dans laquelle la narration prend place.
Dans l’analyse formaliste des contes populaires de Vladimir Propp, la dix-huitième fonction, la défaite du méchant, est un élément narratif commun où les forces du bien vainquent les forces du mal. La raison en est ancrée dans la structure traditionnelle et les fondements moraux de nombreux contes populaires, ainsi que dans le contexte culturel et social plus large dans lequel ces contes trouvent leur origine.
La question morale
Les contes populaires servent souvent de moyen d’instruction morale et éthique. Ils transmettent des leçons et des valeurs à la lectrice et au lecteur, et l’un des thèmes moraux centraux est le triomphe du bien sur le mal. En faisant triompher les forces du bien sur les forces du mal, ces récits renforcent les valeurs positives et offrent au grand public un sens de la justice et de l’ordre.
La défaite du méchant permet de clore le récit. Elle résout le conflit principal de l’histoire et permet une conclusion satisfaisante. Cette résolution est essentielle pour que le lecteur/spectateur puisse donner un sens à l’histoire et se donner un sentiment de complétude du récit. Dans de nombreux contes populaires, le héros ou l’héroïne entreprend une quête ou un périple pour surmonter les obstacles et les adversaires. La défaite du méchant est le point culminant de cette quête, signifiant la croissance psychologique ou moral et la transformation du héros et de l’héroïne, ainsi que l’accomplissement de leur mission.
Le conflit entre le bien et le mal, un thème majeur des contes populaires, peut souvent être symbolique et allégorique, représentant d’autres thèmes plus larges dans la société. La défaite du méchant peut symboliser le triomphe de la vertu, de la justice et de l’ordre sur le chaos et la méchanceté. De nombreux contes populaires respectent les traditions et les conventions établies, et la défaite du méchant est un élément narratif habituel dans ces traditions. Le lecteur/spectateur s’attend souvent à voir le méchant vaincu, et cette attente fait partie de ce qui rend ces histoires familières et agréables. Il est important de noter que toutes les histoires ou traditions narratives ne suivent pas ce schéma et que, dans certains récits, les forces du bien ne triomphent pas toujours du mal.
Cependant, dans le contexte de l’analyse de Propp, qui se concentre principalement sur les contes populaires russes, la défaite du méchant est une fonction récurrente et significative en raison des aspects culturels et moraux de ces contes.
Pourtant, la défaite temporaire du méchant, suivie de son retour, peut servir plusieurs objectifs narratifs. il est tout à fait possible que le méchant soit temporairement vaincu, puis qu’il revienne pour présenter une nouvelle menace plus tard dans l’histoire. Cette technique narrative est souvent utilisée pour introduire une tension supplémentaire, des rebondissements et des défis dans l’intrigue. Elle peut créer un sentiment de suspense et d’incertitude pour le lecteur/spectateur et le maintenir captivé par le récit. Cette approche est couramment utilisée dans diverses formes de littérature, de cinéma et d’autres médias. Elle est particulièrement efficace dans les récits longs, comme les romans et les séries télévisées, où il y a plus de place pour développer et dérouler l’intrigue.
Favoriser la tension dramatique
Le retour du méchant peut faire monter la pression dramatique dans le récit. La lectrice et le lecteur peuvent se demander si le héros ou l’héroïne parviendront à vaincre cette force antagoniste une nouvelle fois, ce qui renforce le sentiment de conflictualité. Ils peuvent aussi avoir besoin de grandir encore, d’apprendre ou de s’adapter en réponse à la menace qui revient. Cette évolution donne de la profondeur aux personnages et à leur parcours.
Cette technique permet aussi de renverser les attentes du lecteur/spectateur. Après une première défaite, il peut penser que le méchant est éliminé, avant d’être surpris par sa réapparition.
Le retour du méchant est parfois motivé par des problèmes non résolus ou des vendettas personnelles. Le méchant peut chercher à se venger ou avoir de nouveaux objectifs en tête. Et bien sûr, la défaite finale du méchant à son retour peut servir de point d’orgue à l’histoire, et conduire à une résolution plus satisfaisante. L’un des exemples classiques de cette technique de narration se trouve dans la franchise des films James Bond, où l’antagoniste principal semble souvent vaincu au début de la narration, mais revient pour un affrontement final.
C’est un procédé qui permet au lecteur/spectateur de rester engagé et de s’investir dans le dénouement de l’intrigue. Permettre au méchant d’être temporairement vaincu puis de revenir pour poser une nouvelle menace est un moyen puissant de structurer un récit, de créer de la tension et de défier le héros ou l’héroïne dans sa quête.
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