AVOIR QUELQUE CHOSE Á DIRE

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Il semble évident que d’avoir quelque chose à dire, c’est d’abord comprendre ce que l’on souhaite dire. Souvent, ce que l’on souhaite dire est profond mais cette descente en soi n’est pas facilement formulable ou bien il y a tellement de choses à dire que l’amalgame ne signifie plus rien.

On se met soi-même dans l’embarras en pensant que plus les choses sont compliquées, et plus elles ont du sens. La réponse consiste à détailler les choses : un regard qui dit merci, une foule qui s’engouffre dans une bouche de métro.. suffisent à expliquer par l’image ou la figure (comme une référence à tels dieu ou déesse ou personnage historique pour déterminer un trait de caractère marquant chez un personnage) ce que deux voire plus paragraphes entiers n’auraient pas réussi à traduire.

Où voulez-vous aller ?

Parce que vous emmenez votre lectrice et votre lecteur avec vous.
Dès le commencement de votre récit, vous devriez statuer clairement votre idée car elle est votre moyen de transport. Si votre thème est l’égoïsme par exemple, lors de l’exposition, vous montrerez un personnage qui agit pour lui-même sans prêter aucune attention aux sentiments et aux jugements d’autrui.

Toute son aventure consistera alors à lui faire prendre conscience de son besoin inhérent de vivre pour l’autre, que sa propre existence n’a de valeur que par rapport à autrui.
Cependant l’égoïsme est un concept abstrait. Il importe de le mettre en pratique, c’est-à-dire de lui donner une forme particulière. Ainsi, une même idée aboutit à dire deux choses totalement différentes. Considérons une intelligence artificielle conçue pour éliminer les défenses d’un territoire (en fait, une arme de destruction massive). Elle est si élaborée qu’il naît une conscience en elle : maintenant, elle a un conflit interne car peut-elle lutter contre sa nature ?

Cette question est universelle et partant, théorique. L’autrice et l’auteur préoccupés par cette interrogation lui donneront alors un tour singulier pour l’exprimer comme par exemple une machine intelligente qui supplie un humain de la détruire. Ce qui importe est le fait. L’idée seule est insuffisante si elle ne s’ancre pas dans le concret, dans le fait, dans l’événement.

La prémisse pourrait se construire ainsi : On est ce que l’on choisit d’être. La surface est ce qui est perçue : un garçon flirte avec une jeune fille mais c’est pour se prouver à lui-même qu’il est un mâle. Lorsqu’il comprendra au cours de son aventure que cette attitude est mal, il aura perdu l’amour de la jeune fille. Indéniablement, sous l’aspect donné au récit, il y a une idée. Il y a un rapport entre l’idée et la forme comme l’esprit avec le corps.

L’idée est la fondation. Tout le récit se construit sur elle. Toutes vos décisions consisteront alors à dramatiser votre idée en mettant en scène des situations conflictuelles, porteuses du drame.

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