DESCENTE AUX ENFERS

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Souvent un personnage connaît l’enfer. Peut-être le vit-il au quotidien. Ou non car cet enfer participe d’un rituel nécessaire pour permettre au personnage de grandir, de sortir de cet état d’insatisfaction qu’est sa vie de tous les jours.

Un personnage qui est appelé à changer connaît nécessairement un passage par les Enfers. Le personnage doit faire face à la chose qu’il désire le moins, et cette confrontation est une espèce d’enfer personnel.

Pour devenir autre, un personnage affronte ses propres démons. Pensons au roi Midas. Par cupidité, Midas demande au dieu Dionysos que le souhait que celui-ci lui accorde bien volontiers soit de transformer en or tout ce que Midas touche.
En soi, c’est intéressant. Midas recueille Silène, le précepteur de Dionysos, et lui offre le gîte et le couvert. Lorsque Dionysos retrouve Silène, il est touché par ce geste de Midas et veut le remercier en lui offrant ce qu’il désire le plus : la richesse. Mais le récit paraît insuffisant si Midas ne réalise pas son erreur. Et il en prend conscience lorsqu’il transforme sa propre fille en statue aurifère. Il comprend les conséquences de son choix. C’est son propre passage obligé par les Enfers pour qu’il apprenne que certaines choses dans la vie sont bien plus précieuses que d’autres.

La quête passe par les Enfers

On doit affronter ce que l’on craint le plus. Indiana Jones déteste les serpents. Il devra néanmoins s’enfoncer dans les entrailles de la terre pour y affronter sa peur. Dans La vie est belle, George fait le souhait de ne jamais être né. Alors la destinée lui offre la vision de ce que serait le monde s’il n’était pas né. Cette image est la propre descente aux Enfers de George.

Ce passage par les Enfers est très puissant pour un récit et en fait, il est précisément ce dont il parle. Et ce dont il parle est de sacrifice. Le sacrifice est la marque de l’héroïne et du héros. Et c’est parce qu’ils connaissent cette espèce de crucifixion que nous les admirons (c’est-à-dire qu’ils nous surprennent et par là, qu’ils attirent et retiennent notre attention).
Tout comme le Christ sur la Croix, l’héroïne et le héros font passer les besoins d’autrui avant les leurs. George de La vie est belle a passé sa vie entière à se sacrifier pour autrui et c’est précisément cette volonté qui en fait une figure héroïque.

Chacun des personnages qui est appelé à changer au cours du récit connaît nécessairement une mort souvent spirituelle et émotionnelle, quelquefois physique, et il y a résurrection en quelque façon.
La pression exercée sur les personnages garantit que l’attention de la lectrice et du lecteur restera concentrée sur l’action.

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