UNE IMAGE DU MONDE

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Un récit est davantage qu’une succession d’événements plus ou moins reliés. Les récits sont des représentations du monde, des images singulières qu’une autrice ou un auteur nous donnent à voir du monde.
Souvent le trait est exagéré et la réalité décrite a peu à voir avec le modèle sur lequel elle se fonde, mas elle n’en demeure pas moins un moyen d’expression. Chacun d’entre nous vit dans un univers qu’il construit au fil de ses expériences. Et ce vécu qui est le nôtre, nous le racontons.

Certes, nous ajoutons des détails pour renforcer l’histoire que nous contons. Ou bien nous en passons d’autres sous silence. La représentation que nous donnons du monde prend ainsi une signification plus accessible.

L’acte de narrer

Narrer est un acte existentiel. L’esprit qui conte se projette dans le matériel et cherche dans les faits les liaisons qui les expliquent. Nous cherchons à prouver notre présence tant à nous-mêmes qu’aux autres.

Tous les récits peuvent se dire à travers toutes espèces de media. Néanmoins, le scénario ne permet pas de dire tous les récits. D’abord parce qu’il est un instrument utilisé par d’autres artisans que lui-même. Auteurs et autrices écrivent des scénarios mal conçus et voués à l’échec parce qu’ils ne comprennent pas les principes sous-jacents du drame.
Le drame est bien plus qu’un assemblage mal pensé d’incidents.

Qu’est-ce que le drame ? Un personnage principal s’est fixé un objectif mais il s’aperçoit très vite que cette volonté qui est sienne est contrecarrée. Il naît alors toutes sortes de conflits lors des moindres de ses actions.
La manifestation des conflits constitue le drame. Le drame nécessite des personnages qui désirent et qui ont un besoin, un manque dans leur vie, qui agissent (même si l’action est réactive, ou centrée sur l’évitement de l’action ou de la réaction).

Tout comme dans la vie réelle, un être fictif est un être de devenir et de transformation. Ce mouvement participe de l’intrigue qui se figerait autrement. Les conflits qui naissent de deux volontés opposées, de deux mouvements contraires rendent captifs le lecteur et la lectrice qui éprouvent malgré eux une attente.

La durée

Un scénario se conçoit comme une durée. On dit d’ailleurs que 90 ou 120 pages équivalent 90 ou 120 minutes. C’est dire aussi que le lecteur/spectateur a entre 90 ou 120 minutes pour comprendre ce qu’il voit & entend et que l’autrice & l’auteur de scénarios ont entre 90 et 120 pages pour permettre à ce lecteur/spectateur de traiter les informations et de se faire une vue d’ensemble de ce qu’il a vu & entendu.

Il est impossible de pénétrer l’esprit d’un personnage dans un scénario comme on le fait dans un roman. Ce qu’il se passe à l’intérieur se traduit dans l’action. Certes, le problème peut être contourné lorsqu’on entend la voix du personnage qui s’interroge sur sa situation. Ce type de scène interrompt cependant le mouvement de l’intrigue.

Ce qu’il se passe intérieurement se traduit avec le corps. Le personnage agit et le lecteur/spectateur interprète son geste. L’autrice et l’auteur doivent donc décrire des comportements & attitudes authentiques pour transmettre le sens du réalisme et pour que soit vraisemblable (du côté du lecteur/spectateur) ce que ce lecteur/spectateur perçoit.

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