LES RELATIONS

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Les relations entre les personnages sont, à bien des égards, ce qui cimente un récit. Presque tous les récits ont au moins une relation au cœur de leur histoire, souvent plus d’une relation, d’ailleurs. Un personnage peut rarement soutenir un récit à lui seul ; il a besoin des autres : amis, famille, mentors, amants, ennemis, étrangers, animaux domestiques.. La dramatis personæ (l’ensemble de vos personnages) peut être importante ou de quelques individus, et ces relations peuvent même ne pas être avec d’autres personnes. Dans Seul au monde, Chuck avait un ballon de volley-ball nommé Wilson. Dans Je suis une légende, Robert Neville avait son chien, Sam.

Non seulement les relations créent du mouvement pour l’intrigue, mais elles contribuent également à prouver la profondeur de la caractérisation de la personnalité de vos personnages. Pourquoi ? Parce que l’identité d’une personne ressort des relations qu’elle entretient, bonnes ou mauvaises.

Des relations fouillées

Les lecteurs et les lectrices sont attirés par les relations entre des personnages qui ont retenu leur attention pour tel ou tel détail (qui n’appartient pas à la relation à naître ou déjà existante). En fait, la relation elle-même peut être une raison importante pour laquelle un personnage devient mémorable. Il suffit de penser à Sherlock Holmes et au Dr Watson, à Rocket Racoon et Groot dans Les Gardiens de la Galaxie, ou encore à Andy Dufresne et Red dans The Shawshank Redemption.

Ces relations fonctionnent si bien que le lecteur/spectateur peut être amené à croire, à tort bien sûr, qu’elles ont été écrites sans effort. Mais c’est le contraire qui est vrai. L’autrice et l’auteur doivent réfléchir aux multiples couches d’une relation, en lui donnant suffisamment de profondeur pour mettre en valeur la spécificité de chaque personnage, tout en veillant à ce qu’ils s’influencent l’un l’autre dans leurs luttes de pouvoir (ou de volonté), de passions opposées et créent le type de synergie (ce que je nomme une dialectique de leur relation) qu’il est passionnant de vivre à travers eux.

La première chose qui vient à l’esprit lorsqu’on pense à une relation est la fonction (une sorte de rôle archétypal) des personnages : amis, coéquipiers, amants, ennemis, un parent et un enfant, un mentor (ou même un confesseur) et un étudiant, l’agresseur et sa victime..

Ces appellations familières des relations fonctionnent en fiction, car les lecteurs et les lectrices peuvent accéder plus rapidement aux situations de votre récit. Et comme ces rôles sociétaux sont quelque chose que nous pratiquons tous les jours dans nos relations réelles, leur utilisation dans un récit donne naturellement aux lectrices et aux lecteurs un aperçu de ce à quoi ils peuvent s’attendre (une sorte d’obligation qui limite les mouvements des personnages) lorsque les personnages sont ensemble.

Parfois, les rôles (la fonction archétypale distingue les personnages dans la totalité du récit alors qu’un rôle peut nous permettre de différencier les personnages au sein de la relation) sont évidents dès le départ.
Parfois, les rôles au sein d’une relation ne sont pas figés et l’un des personnages de la relation peut se rendre compte qu’il attendait autre chose de l’autre et la relation peut alors évoluer vers quelque chose de différent et de nouveau, voire même être détruite.

Les personnages peuvent endosser deux ou plusieurs rôles au sein d’une même relation (un personnage pourrait être une combinaison de traits archétypaux appartenant à différents archétypes), ce qui entraîne des couches complexes, des complications et des tensions dans les relations. Parfois, un personnage croit comprendre les rôles d’une relation pour découvrir qu’il n’en est rien.

Pour créer une relation qui ne soit pas seulement superficielle, pour les besoins de la cause en quelque sorte, il est bien de se pencher sur le statut de cette relation afin de commencer à créer quelque chose d’unique et d’authentique.

Lorsqu’une relation est connue, c’est de l’extérieur que se nomme le statut de celle-ci : par exemple, sont-ils encore ensemble ? ; la réponse pourrait être affirmative ou son contraire. Mais ce n’est pas cet aspect aux regards d’autrui que devrait se poser le statut d’une relation mais plutôt comme la nature du lien qui existe entre deux individus et si ce lien est positif ou toxique.

Ainsi, les rôles fournissent des règles de base sur ce à quoi il faut s’attendre de la relation, mais le statut montrera au lecteur/spectateur à quel point la relation est fonctionnelle ou dysfonctionnelle. Par exemple, une amitié qui, à l’extérieur, suggère que les deux individus se soutiennent et se soucient l’un de l’autre. Pourtant, sous la surface, l’un des deux pourrait tirer profit de l’autre ; les deux parties pourraient être en compétition, ou la relation pourrait être abusive et toxique.
Comprendre la nature d’une relation et savoir qui détient le pouvoir (et quand, selon les scènes) donnera le ton des interactions entre les personnages au fur et à mesure que vous écrirez et aidera le lecteur et la lectrice à savoir à quoi s’attendre.

Quelques dynamiques liées au statut
Le positif dans une relation (et quelques hypothèses) :
  • L’amour : autant pour les plaisirs que pour les souffrances que l’amour emporte avec lui. Nous sommes dans le domaine des passions et celles-ci ne se comprennent que si elles sont duelles : on ne peut parler d’amour sans évoquer, voire invoquer la haine ; on ne peut parler d’espoir et oublier la désespérance.. L’art de la romance.
  • Le soutien plus souvent moral que matériel. Mais si le soutien est exigé avec trop d’ardeur, il se fait au détriment de la personne qui soutient. Il se crée alors une distance et l’arc dramatique de la relation pourrait alors consister à retrouver un équilibre entre ce qui soutient et l’acceptation que, même s’il est peu donné, un soutien ne peut être sacrificiel.
  • Différent du soutien, prendre soin d’autrui, s’assurer de son bien-être, est toujours reçu par le lecteur et la lectrice de manière positive. L’allaitement d’un petit, par exemple, nous renvoie à nos instincts de préservation de la vie. Un couple peut se former et tenir pour confronter et résister au monde extérieur. Notons tout de même que le soutien moral et la sécurité matérielle ne sont pas de la compassion. Celle-ci ne joue pas en particulier sur une relation singulière, elle serait plutôt un trait de caractère gouvernant la relation d’un personnage avec le monde. Le soutien qu’elle qu’en soit la forme vise un individu généralement choisi.
  • Dans une relation, l’un pourrait prendre l’autre comme modèle, trouver en l’autre une source d’inspiration et s’il y a un retour positif, cela peut renforcer la motivation à agir. Certes, voir en l’autre un idéal est illusoire mais l’imagination se nourrit de cette illusion. Et en fiction plus qu’ailleurs, l’imagination est incitative.
  • Le mentorat est davantage un accompagnement dans l’accomplissement d’un objectif. C’est une relation de précepteur envers celui qui cherche à apprendre. Celui qui enseigne est aussi un confesseur. Le mentorat permet des relations assez tendues selon les circonstances telles que des moments de découragement au cours desquels un modèle idéal serait bienvenu mais ce n’est pas le rôle du mentor.
  • La confiance mutuelle est très positive et très puissante. Mais le doute et l’incertitude sont ce qui décrit le mieux notre humanité. Cette confiance sera mise à l’épreuve du doute afin de la rendre concrète. L’hyperbole fonctionne bien en fiction : exagérer les choses au-delà de ce qu’elles sont ou seraient dans la vie réelle a bien plus de puissance sur le lecteur et la lectrice.
    Une relation de confiance se construit pour être fiable. C’est un bel arc dramatique mais vous pourriez aussi inverser la polarité et nous assisterions alors à la lente déconstruction d’une relation fiable en une de défiance.
  • Les couples fondés sur le Buddy Love mettent l’humour en avant. L’humour est d’un maniement difficile mais la nature du couple peut aider à sa mise en place.
Le négatif dans une relation (et quelques hypothèses) :
  • Être trop autoritaire dans une relation peut être un moyen rapide de détériorer un couple. Parmi les principaux signes indiquant que vous exercez un contrôle excessif sur votre partenaire, citons le fait de toujours le critiquer, de ne jamais le complimenter, d’être constamment en conflit, d’avoir du mal à faire confiance et de vous inquiéter dès qu’il ne fait pas exactement ce que vous voulez.
    Le fait d’assumer la responsabilité du mal que vous avez pu causer, d’essayer d’être plus souple avec votre partenaire et de trouver les points positifs en vous et en lui peut sauver une relation.
  • Être constamment en compétition dans le couple nuit à la sérénité. C’est une forme de conflit assez destructeur. La jalousie peut se transformer en haine lorsque la prise de pouvoir sur l’autre échoue. Nous sommes dans le domaine des passions tristes telles qu’on les prête à Spinoza et ce sont des valeurs négatives, pesantes et sur lesquelles il est possible de travailler l’arc dramatique d’un couple dans la compétition si celui-ci mérite d’être sauvé.
  • L’égoïsme, qui revient à négliger les intérêts d’autrui bien que j’avoue qu’il est difficile de préserver les besoins de l’autre tout en assouvissant ses propres désirs et besoins, est perçu comme un aspect négatif dans un couple et inconsciemment, on sait que le personnage qui subit l’égoïsme de l’autre ne peut demeurer dans la passivité.
    L’arc dramatique peut vouloir qu’une prise de conscience des intérêts du partenaire mène à la réconciliation ou bien le discours pourrait être que l’idée même de couple est illusoire, que de ne pas tenir compte du point de vue de l’autre est naturel et que le sacrifice (héritage judéo-chrétien) est la réponse à une attitude trop unilatérale.
  • En règle générale, toutes ces relations sont qualifiées de toxiques. Néanmoins, un état comme celui de la codépendance qui mélange dépendance affective et pour le dire vite, une addiction, crée aussi une indéniable toxicité dans un couple. La codépendance signifie que l’une ou les deux personnes dans une relation accordent plus d’importance à la relation qu’à elles-mêmes. Un codépendant classique est désespérément empêtré dans un partenaire qui échappe à tout contrôle en raison de son alcoolisme, de sa toxicomanie ou de son comportement violent ; mais le terme a été utilisé plus récemment pour désigner toute personne qui se sent dépendante, impuissante et hors de contrôle dans une relation, ou incapable de quitter une relation insatisfaisante ou abusive.
  • Les relations dysfonctionnelles sont des relations qui ne remplissent pas leur fonction adéquate, c’est-à-dire qu’elles ne soutiennent pas émotionnellement les participants, ne favorisent pas la communication entre eux, ne les mettent pas au défi de manière appropriée, ne les préparent pas ou ne les fortifient pas pour la vie dans le monde en général.
  • Être sans amour dans une relation n’est pas à proprement toxique sauf si c’était l’idée de départ. Par exemple une jeune fille d’une vingtaine d’années et un homme du double de son âge par un jeu de circonstances tout à fait innocent font l’amour. Pour la jeune fille, c’est le début d’une passion amoureuse mais pour l’homme, pour des raisons tout à fait légitimes, il ne peut être question d’amour. Une telle relation est forcément négative dans l’esprit d’un lecteur ou d’une lectrice et pourrait être l’objet d’une intrigue secondaire passionnante.
  • Dans 90 % des cas, tout va bien, voire très bien ! Vous êtes heureux dans votre relation. Vous communiquez bien, vous aimez passer du temps ensemble et vous vous sentez généralement bien dans votre relation. Mais ces 10 % restants se profilent à l’arrière-plan comme le redoutable Voldemort, celui qu’il ne faut pas nommer. Quels sont les signes de cette volatilité ? Le plus petit détail, sans prévenir, déclenche une grosse dispute. Ces disputes semblent sortir de nulle part, mais elles deviennent rapidement explosives sur le plan émotionnel. On est amené à dire des choses qu’on ne pense pas, il n’y a pas d’intention méchante derrière les mots mais leur énonciation laisse une trace qui demeure. Vous vous retrouvez dans une défense passive sans pouvoir accéder de nouveau à la personne que vous aimez. Vous vous sentez isolé, seul et rejeté. La personne que vous aimez vous semble inconnue, distante et étrangère.

Si vous mettez ensemble dans une scène deux personnages dont la relation est dominée par l’un des aspects négatifs ci-dessus, indépendamment de l’objectif ou des enjeux, ce statut façonnera leur comportement et leurs actions dans la scène, la transformant.

Quelle relation ?

Lorsqu’il s’agit d’un personnage qui entretient une relation avec le protagoniste, il nous faut également nous demander si cette personne est pour ou contre lui. En d’autres termes, travaille-t-elle pour le personnage principal et ses intérêts, contre lui, ou se situe-t-elle quelque part dans la zone c’est compliqué ?
À première vue, la réponse semble évidente : bien sûr, l’antagoniste travaillera contre votre héroïne ou votre héros, et toute personne faisant partie de la tribu du personnage principal travaillera pour lui. Mais.. est-ce ainsi que cela fonctionne vraiment dans la vraie vie ?

Hélas, non. Les relations sont complexes parce que les personnes impliquées le sont aussi, car elles viennent d’horizons, d’expériences, de croyances, de blessures et de peurs différents. Elles ont également des visions du monde, des désirs et des aspirations différents. Et n’oublions pas que les personnages d’une histoire ne sont pas des pièces d’échec ; ils se considèrent chacun comme le héros ou l’héroïne de leur propre histoire.
Il serait illogique de s’attendre à ce que leurs besoins, leurs valeurs et leurs objectifs correspondent toujours à ceux du personnage principal. Deux personnages peuvent être les meilleurs amis du monde, mais si l’objectif du protagoniste est de s’engager dans l’armée et que l’objectif de son meilleur ami est de le protéger parce qu’il pense que son ami sera tué au combat, ils seront en désaccord parce que leurs points de vue et leurs croyances, guidés par leurs émotions, ne concordent pas.

Le meilleur ami peut être le gardien des secrets du héros ou de l’héroïne, un frère à part entière sauf de sang, mais il travaille toujours contre le personnage principal et ses intérêts.

Dans la deuxième saison de Stranger Things, le chef Hopper prend soin de Eleven et la cache dans une vieille maison familiale en plein cœur de la forêt pour éviter que les méchants ne la trouvent. Il prend soin d’elle et la considère comme un substitut de sa propre fille, décédée d’un cancer lorsqu’elle était enfant.
Bien que les deux considèrent leur relation sur la base d’une amitié sincère parce que c’est un concept social que Eleven comprend, il s’agit en réalité d’une dynamique parent-enfant. Hopper est déterminé à protéger Eleven du danger, ce qu’il estime ne pas avoir réussi à faire pour sa propre fille.

L’objectif de Eleven est de voir Mike, le garçon qui l’a sauvée et pour lequel elle éprouve des sentiments profonds et compliqués. Hopper connaît ce désir, et bien qu’il comprenne le cœur de Eleven et qu’il désire qu’elle soit heureuse, cela entre en conflit avec son propre objectif, qui est de la protéger. Ainsi, pour assurer sa sécurité, il la fait virtuellement prisonnière.

Dans ce cas, Hopper n’est pas un méchant et Eleven n’est pas une adolescente irrationnelle aux hormones déchaînées. Tous deux ont des raisons valables pour leurs objectifs et leurs actions. Les différents aspects de leur relation et leurs objectifs opposés créent une dynamique de flux et de reflux de la tension dramatique qui maintient le spectateur captivé, et c’est ce type de complexité que nous devrions rechercher dans les relations de nos propres personnages.

Un brainstorming

Il n’est pas évident de situer les personnages d’une relation l’un par rapport à l’autre. Angela Ackerman propose une série de questions qui peuvent aider à cerner les personnalités de la relation :

  • Les personnages ont-ils la même vision sur les choses qu’ils considèrent importantes (car on ne peut être d’accord sur tout) ou sont-ils systématiquement en conflit ?
  • Ont-ils les mêmes convictions ou sont-ils très éloignés sur certaines questions ?
  • Les personnages ont-ils un passé commun ? Et que ce passé soit bon ou mauvais importe peu. Ce peut être aussi des croyances, des luttes ou des besoins communs. Le mot signifiant ici est commun.
  • Est-ce que l’un et l’autre des personnages ont les mêmes réactions émotionnelles face à certaines circonstances ? Refusent-ils d’admettre les mêmes choses ? Combattent-ils ensemble sur les mêmes questions ? Ont-ils la même réaction de fuite face à certains événements ?
  • Les personnages ont-ils certaines loyautés qui entrent en conflit ? L’un pourrait se dévouer à une activité quelconque ou demeurer fidèle à ses engagements passés sans que l’autre ne comprenne cette attitude ou cette disposition particulière.
  • Plus généralement, les personnages ont-ils connu des expériences communes ? Par exemple, s’ils viennent de milieux totalement différents, peuvent-ils dépasser ces conditions ? Ou sont-ils déjà condamnés ?
  • Les personnages ont-ils le même objectif ? Ou mieux, ont-ils des besoins qui sont en concurrence ? Ou bien encore, ont-ils des objectifs contradictoires ? Ont-ils des besoins ou des désirs qui convergent ou qui diffèrent ?
  • Leurs valeurs sont-elles identiques ? D’un point de vue moral, réagissent-ils de la même manière ? Face à l’injustice, par exemple.

Souvent, lorsqu’un personnage agit contre le protagoniste, il n’est pas malveillant. Il établit simplement des priorités différentes parce qu’il pense d’abord à sa propre réalité (comme il se doit !). En fait, avoir quelques frictions dans la relation augmente l’authenticité de vos personnages parce que le conflit renforce la façon dont chacun vit sa propre vie et œuvre à satisfaire ses propres besoins et objectifs.

Il existe de nombreux récits dans lesquels un héros ou une héroïne du fait d’une personnalité farouche essaie de faire cavalier seul, mais cela fonctionne rarement. À un moment donné, ils se rendent compte qu’ils ont besoin de quelqu’un, ou de quelque chose, et que sans cela, leur vie a moins de sens.

Ou, s’ils n’en sont pas encore là, ils reconnaissent au moins que sans aide, leurs chances d’atteindre leur but sont minces. Les relations sont essentielles dans le monde réel car elles sont à la fois épanouissantes et pratiques. Les inclure dans la fiction est une évidence, mais comme les vraies relations, elles doivent être authentiques. Cela signifie que nous devons nous éloigner de la relation parfaite, plus idéelle que concrète, et privilégier les relations imparfaites qui non seulement sonnent juste, mais génèrent aussi des situations conflictuelles dont le récit a désespérément besoin.

Des relations conflictuelles

Même si les personnages possèdent un même objectif, leur relation peut s’avérer conflictuelle pour des raisons légitimes :

  • Des jugements ou des tendances conflictuels : nous souhaitons que nos personnages aient l’impression d’être réels et les personnes réelles ont des attitudes contradictoires, des traits de caractère bons et mauvais, et une raison pour les choses qu’elles font. C’est comme si la lutte interne à laquelle chaque personnage de la relation se livre se projetait dans la relation altérant celle-ci d’une manière ou d’une autre.
  • Reconnaître la valeur de l’autre sans que l’autre renvoie ce respect. Ce n’est pas tant la blessure de l’ignorance qu’il faut explorer plutôt comment l’acceptation et l’ignorance influent sur chacun des personnages. L’un des personnages peut être fatigué de la constante approbation de l’autre ou le conflit peut venir aussi parce que le personnage qui se soumet à l’autre dans une sorte de dépendance ressent de la solitude devant l’attitude distante de l’autre face à ses préoccupations.
  • Chacun des personnages de la relation peut avoir des croyances qui s’opposent à celles de l’autre. A quel moment connaît-on qui est vraiment l’autre ? Si cela est-il jamais possible. Passer du temps sur la fiche d’un personnage à tenter de deviner ou d’inventer qui il est peut nous donner la source pour des relations conflictuelles utiles plus tard au récit.
  • Un déséquilibre dans le pouvoir ou l’autorité. La relation parent-enfant par exemple peut être compliquée pour diverses raisons qui méritent une investigation si un tel rapport est utile à l’intrigue. Nous pouvons même envisager la relation d’un personnage avec le monde : on trouve habituellement que le personnage principal est en confrontation avec le contexte du monde dans lequel il vit. La force antagoniste appuie au contraire les codes du monde et vient alors s’opposer au personnage principal.
  • Des valeurs opposées peuvent ruiner une relation dans le temps si aucune conciliation n’est possible du fait de deux volontés qui ne s’aperçoivent pas qu’elles ont tort. Par exemple, saurions-nous prêt à tuer pour sauver quelqu’un ? est une question qui peut susciter deux réponses différentes selon les convictions des membres de la relation mais qui peut aussi créer un dilemme chez un personnage et dans le cadre relationnel, cette incertitude sur la conduite à tenir peut influencer par la négative la relation.
  • Des passions telles la jalousie ou l’envie sont causes de dommages souvent irréparables dans un couple. Elles se nourrissent de non-dits puis finissent par éclater.
  • Une cause de fragilité dans le couple est lorsqu’un des deux prend des risques alors que l’autre ressent une insécurité, une peur ce qui exacerbe son angoisse et cherche à la dissiper parfois dans l’imploration mais cette adjuration demeure lettre morte. La séparation est alors envisagée comme un soulagement et non un deuil ou une perte potentiels.
    L’ambition aussi fragilise le couple si l’un des deux seulement se montre ambitieux, trop ambitieux peut-être et l’autre se sent délaissé.
  • Les questions morales peuvent être une cause de délitement du couple si l’un et l’autre perçoivent différemment ce qui est mal. Si l’un considère que les hommes sont naturellement mauvais et que l’autre qui a lu Rousseau croit que l’homme naît bon mais qu’il est corrompu par la société, les débats incessants finiront par créer une divergence et un mal être lié à une incompréhension mutuelle. La compromission est alors la solution si, a priori, l’amour de soi ne supplante pas la raison.
  • Les motivations qui décident des actes peuvent être conflictuelles. Un exemple serait un animal de compagnie qui accompagne une jeune femme depuis qu’il est né et qui deviendrait soudain encombrant chez le partenaire. Les deux personnages ont des motivations sérieuses pour garder ou se débarrasser de l’animal mais dans une telle situation conflictuelle, une solution sera difficile à trouver sans que l’un des deux membres de la relation ne ressente un ressentiment constant.
    Gardez en tête que l’antagoniste n’est pas le banal méchant de l’histoire. Il a ses propres responsabilités, ses propres intérêts à défendre et cela est tout à fait légitime. Dans le conflit, chacun a des arguments valables. En tant qu’autrice et auteur, votre thème décidera qui doit l’emporter dans le débat.
  • Le désir amoureux s’estompe dans l’acte. Si les corps ne se satisfont pas mutuellement, une relation ne parviendra pas à se consolider suffisamment pour résister aux éventuelles tentations.
  • Les non-dits concernent aussi ces secrets enveloppés de honte ou de culpabilité. Ils sont difficiles à avouer surtout si l’on craint une réaction négative de l’autre.

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