L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 7

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7° partie de notre cours sur l’arc dramatique de votre personnage. Nous continuons à explorer les types de personnalité que vous pouvez créer pour vos personnages.

Les articles précédents :
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 1
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 2
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 3
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 4
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 5
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 6

LE PERFECTIONNISTE

Le perfectionniste est très exigeant envers lui-même et les autres. Il ne peut concevoir sa défaite car il est seulement motivé par le succès. Vous pouvez largement puiser dans l’ennéatype 1 (le perfectionniste) pour étoffer votre création.

Le perfectionniste doute énormément de lui. Vous pouvez d’ailleurs utilisé cette caractéristique pour le déstabiliser. En effet, il suffit qu’un personnage lui assène quelques critiques sur ses actions et le perfectionniste s’écroule comme un château de carte sous l’effet d’une bise légère.
Il n’a pratiquement aucune défense lorsqu’on le blesse dans son sens de la perfection.

Vous devez vous demander lors sa création s’il sera une sorte de brute qui exige la perfection chez les autres ou bien s’il se montre très dur envers lui-même pour atteindre à cette perfection. Généralement, ce sera cette seconde option qui sera retenue dans un script car le lecteur éprouve plus de compassion et d’empathie vers un personnage qui se donne à fond pour lutter contre ses imperfections et qui souffre pour y arriver.

Pense-t-il être meilleur que les autres ? ou au contraire, se sent-il inférieur et son combat pour se perfectionner a-t-il pour but de le faire se sentir mieux avec lui-même et le monde ?
Vous devez aussi vous interroger sur son désir de perfection qu’il recherche en tout.

Est-ce que ce désir se nourrit de l’antipathie que les autres personnages éprouvent envers lui et qui l’isole de la société des hommes ? Et dans ce cas, son objectif est de ne plus être considéré comme un paria.
Ou bien, son désir de perfection est-il un moyen de mettre un terme ou du moins de soulager la souffrance des autres dans un monde imparfait ? Dans ce cas, il faut emprunter à l’ennéatype 2 (l’altruiste) des traits de caractère pour compléter votre personnage perfectionniste.

Peut-être que notre condition de mortel fait de la plupart d’entre nous des humbles et que nous comprenons le sens de l’humilité.
Car lorsqu’un perfectionniste jette un regard hautain sur des personnages humbles parce qu’ils ne partagent pas ses idéaux ou son système de valeurs, vous ne pourrez pas en faire un héros mais plutôt le méchant de l’histoire.

Par contre, lorsque votre perfectionniste est une bonne personne mais qui n’est pas parvenue à trouver sa place dans le monde, votre personnage est alors parfaitement apte à endosser le rôle du protagoniste ou du moins à prendre les fonctions d’un des principaux personnages de votre histoire.

Un bon exemple de perfectionniste est Hermione (Harry Potter). Elle est dure envers elle-même et dans le même temps, elle se préoccupe beaucoup de ses amis. Beaucoup de jeunes filles peuvent se reconnaître en Hermione car tout comme elle, elles sont habitées par le doute qu’elles essaient de surmonter en faisant les choses bien (jusqu’à la perfection).

Lorsqu’on se sent apeuré dans le monde extérieur (c’est un signe que l’on a une piètre estime de soi-même, donc, pour votre histoire, à considérer comme une faille à exploiter  dans la personnalité d’un personnage), on recherche trop souvent des solutions trop simples pour qu’elles soient efficaces.
C’est d’ailleurs une tendance de la nature humaine de commencer par le moins contraignant ce qui est généralement une perte de temps mais permet à votre héros d’affronter des obstacles de plus en plus difficiles à surmonter.

Donc, pour surmonter ses peurs, on pense que suivre certaines règles à la lettre nous permettrait de ne plus être effrayé. C’est faux. Et c’est là que le perfectionniste entre dans la quadrature du cercle car quel que soit ce qu’il suive pour se sentir mieux, cela ne lui conviendra pas parce qu’il y verra toujours une imperfection.
Et cette découverte ne fera que raviver ses peurs. La quête de la perfection n’entraîne que de l’anxiété pour un perfectionniste.

L’arc dramatique possible pour un perfectionniste serait que d’ici la fin de votre histoire, il accepte de reconnaître que malgré ses imperfections, que malgré ce qu’il perçoit comme des menaces du monde extérieur, il parvienne à ce que son anxiété ne lui serre plus la gorge.

Comme le perfectionniste fuit n’importe quelle situation dans laquelle il pense ne pas s’en sortir (traduction de sa peur de l’échec), c’est en décrivant de tels scènes que vous mettrez en avant le caractère perfectionniste de votre personnage.
Du simple point de vue dramatique, vous avez tout à gagner en choisissant cette façon de faire parce que vous permettez au lecteur de découvrir dans le même mouvement à quel point votre perfectionniste est un être fragile et ainsi de créer un lien entre le lecteur et lui.

En fin de compte, le perfectionnisme s’avère être une faiblesse qui doit être surmontée au cours de l’arc dramatique du personnage.

Voici quelques indices qui désigne le perfectionnisme chez un personnage :

  • Tendance à devenir très anxieux, à avoir des accès de colère ou être bouleversé à la simple idée de faire une erreur.
  • Difficulté à finir une tâche ou bien une procrastination chronique ou bien abandon pur et simple des projets.
  • Insatisfaction permanente.
  • Peur de se sentir humilié ou de se retrouver dans des situations embarrassantes (pas par manque de contrôle sur la situation mais par peur de se sentir inutile).
  • Temps anormalement long sur des projets même les plus simples.
  • Besoin de refaire les choses (le moindre détail peut devenir imperfection).
  • Réactions de désarroi ou effondrement lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu.
  • Refus d’essayer de nouvelles choses, de nouvelles expériences par crainte de faire des erreurs…

En décrivant une scène où l’une des attitudes mentionnées ci-dessus peut être justifiée par les événements, vous mettez en avant le caractère perfectionniste de votre personnage. Vous pointez ainsi sur sa faiblesse.

Un des moyens utilisé par le perfectionniste pour atteindre à la perfection est de planifier ses actions. Cela lui permet d’avoir un référent pour mettre en avant une faute, un problème, sa propre imperfection. Ce qui, par contraste, lui permet de se sentir encore plus parfait, plus confiant dans ses plans.

Le perfectionniste ne cherche aucune aide de la part des autres personnages. Son autonomie le rassure dans ses convictions. Tout ce qu’il recherche, ce n’est pas tant que ce qu’il fait soit parfait, ce qu’il veut est la reconnaissance de sa perfection par les autres personnages même si cette perfection est illusoire.

Un de ces stratagèmes lorsqu’il commence un projet auquel il ne peut donner ce tour parfait (qui est une véritable compulsion chez lui) est de le transférer à un personnage d’un autre type de personnalité. De nouveau, par contraste, cette stratégie de ne pas assumer son échec lui renvoie une image intègre de sa propre perfection.

LE SYMPATHIQUE

Le sympathique s’efforce de ne voir que le bien chez les autres. Il adore la vie en société et se joint de bon gré à toutes sortes de groupes afin d’y interagir avec les autres personnages.

L’ennéatype 9 (le médiateur) peut vous aider à définir un peu plus précisément la psyché de votre personnage sympathique, de le rendre plus crédible.

Votre personnage sincèrement sympathique, voire charismatique, doit être quelqu’un qui aime les gens, qui a besoin d’eux pour se sentir exister.

Par ailleurs, plutôt que d’en faire une personnalité entière, vous pourriez utiliser le côté amical d’un personnage pour lui permettre de se faire accepter par votre héros ou par un groupe qu’il veut rejoindre.
Dans ce cas, votre personnage apparemment charismatique se sert de la sympathie pour tenter d’endormir la méfiance des autres personnages. Généralement dans les histoires, ce type de comportement fonctionne au début mais dégénère assez rapidement.
Les autres personnages finissent par découvrir par eux-mêmes le subterfuge et les véritables intentions du félon (par exemple, Carter Burke dans Aliens, le Retour).

Vous remarquerez souvent dans les scénarios que ce type de personnage prend des décisions souvent hasardeuses qui, lorsque le personnage est réellement sympathique, risquent de détourner le héros du droit chemin.
Le risque est d’autant plus grand que le héros s’ouvre facilement au personnage sympathique parce que celui-ci agit comme un baume apaisant sur les blessures du corps et du cœur.

Le personnage sympathique fait tout pour capter l’attention et l’acceptation des autres. Dans ce but, il n’hésitera pas à trahir ses propres convictions si celles-ci risquent de l’exclure du groupe.
Le personnage sympathique se trouve habituellement  dans des activités de conseils (pour le bien ou le pire des autres personnages).

LE SOLUTIONNEUR

C’est le MacGyver de tous vos personnages. Il n’est jamais sans ressource et tous les autres personnages se tournent vers lui pour résoudre les problèmes.

Très réaliste, le solutionneur ne manque jamais d’imagination pour résoudre les problèmes mais seulement pour résoudre les problèmes. Il n’est pas dans d’autres domaines aussi imaginatif que lorsqu’il exerce ce à quoi il est destiné.

Le solutionneur est émotionnellement stable. Il sait garder son sang-froid dans la plupart des situations. Son emploi dans un scénario peut vous permettre d’éviter d’avoir recours à un Deus Ex Machina pour solutionner une situation.
Et ainsi, vous sortir de façon crédible d’un blocage pour trouver la suite de votre histoire.

L’inconvénient avec un solutionneur est qu’il est plutôt unidimensionnel comme personnage. Il retombe toujours sur ses pattes comme n’importe quel chat digne de sa race. Même lorsque la situation autour d’eux passe de charybde en scylla, il ne se laisse pas gagner par la panique ambiante.

L’arc dramatique d’un solutionneur est généralement plat. Sa fonction dans une histoire est généralement celle de l’allié (l’allié du héros ou du méchant et parfois des deux).
Dans une équipe, c’est lui qui trouvera les solutions et les moyens pour sortir l’équipe du mauvais pas dans lequel elle s’est embourbée. Il est complètement autonome jusqu’à l’excès et ne peut concevoir d’échouer.

Si vous optez pour une telle possibilité avec le solutionneur, vous pouvez néanmoins écrire un arc dramatique intéressant montrant les affres par lesquelles ils passent pour avoir échouer et peut-être lui permettre quelques révélations sur sa vraie nature.

L’IMPASSIBLE

Citons Victor Hugo :
Jean Valjean était entré au bagne sanglotant et frémissant ; il en sortit impassible.
L’impassible affronte les épreuves sans sourciller, sans jamais s’effondrer émotionnellement. C’est un individu très productif qui ne se replie pas sur lui-même devant l’adversité.

Dans la plupart des scénarios, l’impassible fera preuve d’un véritable sens de l’humour, une technique qui l’aide à surmonter les difficultés. Si cet humour est une part de la personnalité de votre personnage, il vous faudra sérieusement l’assurer.

L’endurance, l’impassibilité d’un personnage est une valeur qui a beaucoup d’écho chez un lecteur. C’est un trait de caractère facilement reconnaissable et recherché chez un personnage.
Si l’arc dramatique d’un héros ou d’une héroïne conduit celui-ci ou celle-ci vers une forme d’accomplissement telle que le personnage est dorénavant armé contre les épreuves de la vie, vous comblerez l’attente du lecteur envers ce personnage.
L’empathie se développe bien avec ce type de personnalité.

Aron Ralston dans 127 heures, écrit et réalisé par Danny Boyle et coécrit avec Simon Beaufoy d’après l’autobiographie Plus fort qu’un roc d’Aron Ralston, fait montre d’une endurance incroyable dans les quelques minutes du climax (le climax est le moment où les problèmes se résolvent pour l’histoire).

Toute l’histoire jusqu’à ce climax porte sur le héros cherchant les moyens de surmonter et de vaincre son ennemi (à savoir le rocher).
Il utilise aussi les heures qui passent à analyser sa situation puis graduellement une sorte de révélation morale se fait jour dans son esprit et il demande pardon à ses proches pour ses fautes (il complète ainsi son arc dramatique).

C’est son impassibilité (l’acceptation de sa situation) qu’il acquiert au fil des épreuves qui permet de justifier la complétude de son arc dramatique et d’en faire dorénavant un être différent. Son impassibilité est la forme que prend sa rédemption.

Une technique fort intéressante pour montrer le caractère impassible d’un personnage est de lui opposer plusieurs forces antagonistes.
Dans L’affaire Josey Aimes de Michael Seitzman, d’après le livre Class Action: The Story of Lois Jensen and the Landmark Case That Changed Sexual Harassment Law, écrit par Clara Bingham et Laura Leedy et dirigé par Niki Caro, Josey, l’héroïne, se bat entre autres contre le harcèlement sexuel dans ce milieu très particulier et très masculin des mineurs.

L’opposition (donc les situations conflictuelles qu’elle doit endurer) vient de plusieurs angles à la fois :

  • d’abord et principalement de ses collègues masculins,
  • plus subtil, la gestion patriarcal de ce milieu de la mine qui respecte les valeurs et traditions passéistes,
  • son propre père (qui est aussi mineur),
  • plus surprenant, ses collègues féminines, opposition cristallisée chez la déléguée syndicale Glory qui prône que rien ne doit troubler l’équilibre et les règles de l’institution.

C’est ainsi que se forge l’impassibilité de Josey qui va lui permettre de prendre la décision incroyable de porter l’affaire devant la justice.

D’autres traits caractéristiques de l’impassible :
– Lorsque le stress est trop lourd, l’impassible parvient à l’évacuer en accentuant ses activités physiques.
– C’est un personnage sociable attiré par les autres.

L’impassible (ou du moins le personnage qui est appelé à le devenir) a un but très clair dans l’histoire. C’est un personnage principal de celle-ci. Son objectif est généralement moral et éthique. C’est un personnage qui ne se dérobe jamais devant ses responsabilités.

Nous vous invitons à lire la suite de cet article :

L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 7

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