L’idée de désordre ou de chaos dans le contexte de l’ordre cosmique peut être perçue comme terrifiante pour plusieurs raisons. Au préalable, définissons l’ordre cosmique.
Le concept d’ordre cosmique fait référence à une croyance fondamentale et souvent philosophique selon laquelle il existe une structure ou une organisation inhérente et harmonieuse de l’univers. Il suggère que l’univers fonctionne selon un ensemble de lois, de principes ou de modèles naturels (qui ne souffrent donc pas d’exceptions) qui apportent équilibre, prévisibilité et stabilité.
L’ordre cosmique peut être compris et interprété de différentes manières selon les cultures, les religions et les systèmes philosophiques. Il sert de principe directeur pour comprendre l’univers et la place que l’on y occupe, et il peut façonner les croyances, les valeurs et les visions du monde de manière profonde.
Le chaos
La prévisibilité
Le chaos nous apparaît terrifiant parce que l’ordre cosmique implique souvent la prévisibilité et la stabilité de l’univers. Lorsque le désordre perturbe cette prévisibilité, il peut créer de l’incertitude et de l’anxiété. On se sent souvent à l’aise dans les routines et les attentes, et l’idée qu’elles puissent être brisées par le désordre peut être déstabilisante.
Les attentes singulièrement sont un phénomène psychologique complexe et l’autrice et l’auteur peuvent jouer de ce phénomène pour atteindre davantage la lectrice et le lecteur. Les attentes nous donnent un sentiment de prévisibilité et de contrôle sur notre vie. Lorsque nous avons une idée approximative de ce à quoi nous pouvons nous attendre, cela peut réduire l’incertitude et l’anxiété. Cette prévisibilité peut nous donner l’impression de mieux contrôler notre environnement et nos résultats, ce qui peut être réconfortant.
Les attentes permettent à notre esprit de se préparer à ce qu’il peut se passer. Lorsque nous anticipons quelque chose, notre esprit peut imaginer et planifier différents scénarios. Cette préparation peut nous donner l’impression d’être plus capables et prêts à gérer les situations, ce qui nous procure un sentiment de confort. Les attentes nous aident également à nous préparer émotionnellement aux événements.
La vulnérabilité
Le désordre remet en question la notion de contrôle. On aime à croire que l’on a un certain degré de contrôle sur sa vie et son environnement même si l’on en a été convaincu par l’habitude et n’avons point cherché ailleurs d’autres sources d’espérance. Mais lorsque le trouble paraît, les individus peuvent se sentir impuissants et vulnérables, ce qui accroît les sentiments de peur et d’angoisse.
Le désordre peut soulever des questions existentielles sur le sens et le but de la vie. Dans un univers régi par l’ordre cosmique, les événements sont souvent perçus comme ayant un but ou une raison. Le désordre peut donner l’impression qu’il n’y a pas de but inhérent ou que l’existence est intrinsèquement chaotique, ce qui peut être déstabilisant d’un point de vue existentiel. Le désordre est souvent synonyme d’inconnu et d’inattendu. La peur de l’inconnu est un instinct humain primaire, car elle peut représenter des menaces ou des dangers potentiels. Le sentiment de chaos peut introduire des éléments qui dépassent la compréhension ou la capacité d’une personne à y faire face.
Le désordre peut remettre en question les cadres éthiques et moraux, c’est-à-dire des choses que la société a mise en place autour d’un consensus afin de créer un vivre ensemble possible. Dans un univers bien ordonné, il existe un sens du bien et du mal.
Le trouble peut brouiller ces lignes, créant une ambiguïté morale et rendant difficile le discernement de ce qui est juste ou éthique. L’ordre cosmique procure un sentiment de sécurité, qu’il soit spirituel, émotionnel ou physique. Le désordre peut perturber cette sécurité, entraînant des sentiments de vulnérabilité et d’insécurité. Ce sentiment peut se manifester par des craintes pour sa propre sécurité dans une démarche tout à fait égoïste ou bien pour la stabilité de la société.
L’impuissance
On aime souvent croire que ses actes ont des conséquences et que l’on peut influencer le cours des choses. L’embarras de cette assertion est que croyance et vérité ne peuvent s’entendre et que la croyance pour l’un sera la vérité mais pour un autre, elle sera fausse. Pour en revenir au désordre, celui-ci peut donner l’impression que le destin est arbitraire et qu’il échappe à l’influence de l’individu, ce qui entraîne un sentiment d’impuissance.
Le désordre peut évoquer une peur existentielle, une peur profonde et souvent irrationnelle de l’inconnu, de la mort ou du chaos inhérent à l’univers. Cette peur peut s’intensifier lorsque les individus sont confrontés à l’idée que l’ordre cosmique auquel ils croyaient n’existe peut-être pas.
Le désordre perturbe les zones de confort et les routines établies. On nous a tellement répété ce qui est bon pour nous qu’on a fini par y croire ; on a donc tendance à rechercher le confort et la familiarité, et lorsque ceux-ci sont perturbés, cela peut engendrer de l’inconfort et de la peur.
Il est important de noter que la perception du désordre comme étant terrifiante n’est pas universelle ; certaines personnes peuvent trouver le désordre libérateur ou le considérer comme une opportunité de croissance et de changement. Cependant, pour beaucoup, la peur du désordre est profondément ancrée et liée au désir humain (non un besoin) de stabilité, de contrôle et de sens dans un univers par ailleurs vaste et incertain.
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