LA FAILLE TRAGIQUE

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La faille tragique, ce par quoi, les personnages peuvent être atteints et blessés rend les récits solides et engageants. Cette faille est un outil dramatique. Elle est utile mais sera nécessaire si vous le jugez tel.

Que représente la faille tragique ? Elle est un trait de caractère par lequel le personnage peut connaître la mort ou la chute, spirituellement, physiquement ou bien encore les deux. Hamartia : tel est son nom en grec (depuis Aristote). La faille est diverse et c’est tant mieux : ainsi, des faiblesses (du moins considérées comme telles) de caractère comme l’entêtement ou même des passions peuvent mener un personnage à sa chute.

Pour développer un personnage, commencer par ce qui le rend particulièrement humain facilite grandement la tâche. L’imperfection de l’humanité est le moyen par lequel on connaît les êtres et qui permet aussi de les inventer.
La faille tragique anticipe la chute du héros : notre esprit est ainsi conçu qu’il perçoit le devenir de manière très subjective. Cette prédiction aide au travail d’écriture.

La fierté dévorante d’Œdipe

hubrisIci, l’hubris d’Œdipe est clairement le problème. Elle est la cause de sa chute tragique. Mais elle est aussi ce qui fait de lui un héros. C’est parce qu’il comprend ce que la destinée lui réserve qu’il refuse et fuit : en cela, il accomplit un geste héroïque non pas par le déni mais par la révolte.

Cette révolte est précisément l’hubris : comment un homme peut-il oser défier les dieux ? On sait la culpabilité et les conséquences qui s’ensuivirent.

Créon (Antigone) : cet entêté

hubrisL’entêtement de Créon est ce qui le mène à sa perte. Il n’écoute personne d’autre que lui-même et refuse d’admettre ses torts. Il est conscient de son autorité mais l’utilise comme moyen pour se justifier. Il s’aperçoit enfin de ses erreurs mais il sera trop tard. S’il survit, c’est pour pleurer la mort des êtres chers dont il est responsable.

Macbeth : une ambition fatale

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Shakespeare s’y entendait à décrire l’issue tragique de ses personnages. L’ambition de Macbeth et son désir du pouvoir le conduiront à sa perte. Pourtant, Macbeth ne nous est pas d’abord présenté comme un être ambitieux. Ou plutôt, cette ambition fatale siégeait au fond de lui, comme endormie. Il a fallu les prophéties et leurs réalisations pour réveiller en Macbeth de sombres idées de meurtres. Sa mort était inéluctable non du fait de la destinée mais plutôt par le fait qu’il a laissé de telles passions s’emparer de son âme.

Ichabod Crane, la double peine

hubrisDans La Légende de Sleepy Hollow, Ichabod Crane, le personnage principal, présente deux traits de caractère : il est superstitieux et il est cupide. Mêlée à son désir d’épouser Katrina pour de mauvaises raisons, le voilà jeté au milieu des fantômes et des légendes.
Entre sa croyance et sa volonté de posséder, Ichabod se forge sa propre destinée, aveugle aux manigances de son rival.

Le docteur Frankenstein

hubrisSon obsession pour un être parfait fait du docteur Frankenstein un égal des dieux : un orgueil qui le mènera à sa perte. C’est l’hubris par excellence. Seulement, sa création n’est pas parfaite. Néanmoins, elle possède une conscience que le docteur refuse de reconnaître. Poussé à l’exil, son monstre cherchera revanche et tuera son créateur.

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