CE QUI BLOQUE NOTRE CREATIVITE

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Le cynisme au sens contemporain c’est-à-dire le dédain d’autrui ou un manque de confiance dans l’humanité, l’indolence, l’irritabilité, la procrastination, les phobies, l’arrogance, l’ambition, les obsessions, la culpabilité et autres…
Tous ces défauts, nous les retrouvons de ci de là en chacun de nous en des degrés variés.

Et ils interviennent sur notre créativité.
Ce sont nos blessures fondamentales et qui nous maintiennent dans l’ornière de l’erreur. Ces défauts déjouent nos plans.
Ils nous retiennent et attirent sur nous l’infortune.
Ces défauts sont la part d’ombre en chacun de nous.
Certaines hypothèses émettent l’idée que nous avons hérité de cette part d’ombre en nous. Elle ferait partie de notre inconscient collectif.
Ou alors, ce serait une tendance comme la pulsion de mort. Ou bien encore notre faible résistance aux tentations. Christ lui-même a été tenté dans le désert. Mais notre chair est plus faible.

Nos désirs inconscients aussi peuvent entraver notre créativité tant que nous ne les intégrons pas.
Notre part d’ombre, c’est ainsi qu’a appelé Carl Gustav Jung ces éléments ineffables et insaisissables du moi.
Et Joseph Campbell a mis en avant le parallèle entre le gardien du seuil (une étape du voyage mythique du héros) et le blocage psychologique qui nous empêcherait d’assumer notre propre créativité.

Le dépassement

Si nous ne parvenons pas à franchir ce seuil, si nous n’accomplissons pas notre propre dépassement, nous n’avançons pas.

Cependant, nous pouvons contourner le blocage en ayant le courage d’aborder et d’explorer dans nos projets d’écriture notre propre part d’ombre.
Comme dans Liaison Fatale où adultère rime avec mort ou encore cet amour illicite entre Lancelot et Guenièvre qui ébranla les fondations de Camelot.

La jalousie peut être un sentiment avec lequel l’auteur se débat et dont il pourrait éprouver une catharsis en inventant un personnage tel le Gollum du  Seigneur des Anneaux.
Réminiscences ou simples observations qui dérangent, l’adolescence en difficulté est souvent inspiratrice comme dans American Beauty.

La peur de l’échec ou de la réussite est aussi un thème qui mérite une attention particulière (Une étoile est née ou Sunset Boulevard).

L’affliction dont la culpabilité est un signe puissant ne donne pas de très bon texte si elle est éprouvée par un auteur. Ecrire, c’est se libérer. La culpabilité est un fardeau beaucoup trop paralysant. L’auteur qui l’éprouve doit d’abord intégrer cette angoisse ou cette peur qui le mine.
Cependant, l’observer chez autrui et la comprendre est une thématique très intéressante à explorer (Des gens comme les autres de Alvin Sargent, d’après un roman de Judith Guest).
Il en est de même pour la désespérance.

On ne peut bien écrire sur le désespoir si l’on est soi-même infecté par cet état. Il faut prendre la mesure de cet envahissement afin de pouvoir le décrire avec toute la pénétration qu’il mérite.

Utilisez la part d’ombre dans une fiction

Nos faiblesses sont souvent utilisées par les auteurs pour créer les méchants de leurs histoires.
Mais nos failles doivent aussi s’immiscer dans la personnalité de n’importe quel personnage (y compris le personnage principal).

Les problèmes internes peuvent être à l’origine du conflit majeur de l’histoire ou bien être traités séparément dans une intrigue secondaire qui leur est spécialement dédiée.
Confronté à sa part d’ombre, Charlie Kaufman ne parvient pas à adapter Le voleur d’orchidées (Adaptation de  Charlie Kaufman et son frère fictif Donald, d’après le roman Le Voleur d’orchidées de Susan Orlean).

Tout comme nous projetons nos propres fautes sur les autres (c’est aussi un moyen de défense), les problèmes du personnage principal peuvent être matérialisés dans la définition des personnages qui l’entourent.
Non seulement, cela améliore la personnalité des autres personnages qui sont moins superficiels mais la relation entre le personnage principal et autrui démontrée au travers des scènes nous donne des indices importants sur la réelle nature de votre héros (par définition immatérielle).

Dans la construction de chaque personnage d’une histoire, il est bien de prévoir avant le processus d’écriture du scénario au moins une faiblesse majeure chez chacun d’entre eux.
Si cela s’avère difficile, faites en sorte alors que le défaut principal de la personnalité de votre héros soit établie dès le premier acte, voire dans la séquence d’ouverture comme la peur des serpents annoncée dans l’ouverture des Aventuriers de l’arche perdue et que Indy devra conquérir pour que l’histoire puisse continuer ou bien l’addiction de Susan Vale dans Bons baisers d’Hollywood.

Une histoire sera bien meilleure si les problèmes personnels du héros sont la clef pour résoudre le conflit extérieur. En fait, ses difficultés internes nourrissent le conflit externe. Celui-ci est l’illustration de l’intériorité du personnage et ce dernier ne pourra réussir son objectif que s’il parvient au préalable à résoudre ce qui le mine intérieurement.
Dans Au revoir à jamais, le passé de Samantha (amnésique) se révèle progressivement et ce n’est que lorsqu’elle aura recouvré et intégré son histoire personnelle qu’elle pourra vaincre ceux qui veulent la tuer.
Dans toute la mesure du possible, essayez d’entrelacer les conflits internes du héros avec son objectif. Votre inspiration (et donc votre créativité) sera bien plus efficace.

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