DES SCENARIOS D’HORREUR EFFICACES

3.8
(4)

Il suffit de comparer le nombre d’entrées sous le genre horror dans la base de données IMDb pour comprendre que le genre horrifique a toujours été particulièrement en vogue.

Ecrire un scénario d’horreur a ceci de particulier qu’il doit répondre à la demande si ce n’est à l’exigence de son lectorat.
Celui-ci recherche un frisson, à ressentir un trouble à la lecture d’un tel scénario.

Pour parvenir à satisfaire le lecteur de ce genre de cinéma, quelques règles peuvent être observées.

Explorez vos propres peurs

La peur que vous décrivez chez vos personnages et que vous tentez de communiquer à votre lecteur ne doit pas vous être inconnue.
Ce n’est pas parce que vous savez qu’elle est partagée par le plus grand nombre que vous pouvez utiliser une peur que vous n’éprouvez pas vous-même.

Ce n’est pas tant d’écrire sur ce que vous connaissez le mieux. Il s’agit de partager une émotion que vous vivez et dans votre âme et dans votre cœur.

Lorsque vous aurez identifié vos propres peurs, explorez-les sous tous les angles. Par exemple, la peur du noir. C’est une peur commune.
Imaginez ce qui pourrait se passer si une tempête vous plongeait vous et vos personnages dans le noir ? Et cet abîme de ténèbres que semble vous inspirer la découpe noire de la porte ouverte qui mène à la cave, transposez-le dans vos écrits s’il vous inspire vraiment.

Et pas seulement parce que vous avez observé que la peur du noir était quelque chose d’habituel.

Voyez l’interview de Misha Green :
MISHA GREEN & LE THRILLER HORRIFIQUE

Testez votre concept

Plus que n’importe quel autre genre, l’horreur  a besoin que vous soumettiez vos idées, une scène que vous avez écrite ou l’ensemble de votre scénario à un regard extérieur.

Choisissez une approche qui ne sera pas complaisante. Vous traitez un sujet très émotionnel et très personnel : la peur. Assurez-vous que la réaction que vous souhaitez obtenir sera là.
Vous saurez ainsi que vous avez interpellé une peur primale que le plus grand nombre partage. Et que vous lui avez donné un tour nouveau.

La recherche documentaire

Sur votre sujet, bien entendu, mais aussi sur ce qui a déjà été fait en matière d’horreur. Il ne s’agit pas de plagier mais de comprendre ce qui a fonctionné en manière d’impact sur le lecteur.

Il faut assimiler les conventions du genre pour vous les approprier.
Nous avons développé une rubrique sur le fantastique. Nombre de ces conventions y sont signalées :
LE FANTASTIQUE

 L’empathie au cœur de l’horreur

Plus que dans tout autre genre, vous devez soigneusement mettre en place une empathie envers non seulement le personnage principal mais aussi d’autres personnages.

Le lecteur a besoin d’éprouver l’expérience de la peur à travers le regard de vos personnages. S’il ne les trouve pas sympathiques, il aura tendance à approuver le mal qui leur advient. Et vous échouerez dans votre intention de le terrifier.

L’empathie permet au lecteur de vivre quelque chose par personnage interposé. L’horreur lui permet de faire l’expérience de ses peurs les plus profondes et les plus sombres sous le filet protecteur d’une fiction ou du moins de personnages de fiction.

Concernant l’empathie, nous vous conseillons la lecture de :

Solliciter l’émotion et la passion

Alfred Hitchcock a dit :
The audience is like a giant organ that you and I are playing, at one moment we play this note, and get this reaction, and then we play that chord and they react. And someday we won’t even have to make a movie — there’ll be electrodes implanted in their brains, as we’ll just press different buttons and they’ll go ‘oooh’ and ‘aaah’ and we’ll frighten them, and make them laugh. Won’t that be wonderful?

Le public est comme un orgue de barbarie géant que vous et moi jouons. A un moment, nous jouons cette note et obtenons cette réaction et puis nous jouons cet accord et il réagit.
Et un jour prochain, nous n’aurons même pas à faire un film – il aura des électrodes implantées dans le cerveau et ils feront oooh et aaah et nous les effraierons et ferons rire. Ne serait-ce pas merveilleux ?

Nous sommes submergés par nos passions. De bons esprits ont même dit qu’elles nous menaient à l’erreur occultant notre raisonnement.
En tant qu’auteur, il faut s’assurer des conditions qui permettent à nos histoires de provoquer émotions et passions dans l’esprit du lecteur. L’horreur n’y échappe pas. Il faut arracher au lecteur ses émotions en appuyant sur ses cordes émotionnelles.

Vous devez privilégier les expériences émotionnelles au travers de vos scènes et de vos dialogues.

Une question d’atmosphère en premier lieu

L’atmosphère suinte des lieux que vous décrivez dans votre histoire. Vous ne pouvez pas choisir un endroit pour faire carte postale. Le lieu où réside un personnage est significatif de ce personnage. Un homme d’affaires, par exemple, est mieux explicité lorsqu’on le voit agir au sein de son bureau.

Un personnage peut se plaire ou se déplaire là où il vit. Cela ajoute à sa personnalité.
A lire à ce sujet :

Concernant l’horreur, les lieux font partie des conventions du genre. Que ce soit un hôtel isolé, un vieux manoir sombre ou l’univers hanté d’un personnage possédé, l’atmosphère qui suinte de ces espaces spécifiques participe de plain-pied dans le vif du sujet.

L’atmosphère permet aussi de créer une attente chez le lecteur. Cette attente est nécessaire avant et après un événement terrifiant. Elle prépare le lecteur à sursauter.
En fait, le lecteur anticipe le frisson.

A lire sur les conventions :

 

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