DIALOGUES : CONSEILS DE WILLIAM C. MARTELL (4)

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Quatrième article sur les conseils de William C. Martell en matière de dialogues.
Pour les articles précédents, nous vous renvoyons à notre page William C. Martell

Chaque personnage devrait posséder son propre vocabulaire différent de celui de l’auteur.

Pour que le flot de paroles soit adapté à chaque personnage, il est préférable de se faire une idée de qui il est. Une bonne approche est encore une fois d’écrire avant le processus d’écriture du scénario une biographie pour chacun des personnages (ne serait-ce que de préciser son milieu social).

Cela permet mentalement d »établir une palette spécifiques de mots, de tournures… et lorsqu’un personnage entre en scène, ses dialogues seront inspirés par les mots qui figurent sur la palette.
Afin d’éviter que différents personnages ne prononcent cent fois les mêmes mots (bonjour, oui, non…), assurez-vous que chaque personnage utilisent des mots différents sous une version qui lui soit propre, qui soit comme un indice de sa personnalité.

Par exemple, il sera plus facile pour certains personnages de dire Salut plutôt que bonjour. N’hésitez pas à rechercher l’originalité et gardez en tête  la personnalité du personnage que vous allez faire parler.

Évitez les redondances.

Comme l’écrit William C. Martell, si un personnage dit qu’il va aller se faire un sandwich dans la cuisine, il n’y a vraiment aucun intérêt à montrer qu’il le fait. Le lecteur s’en doute ou se l’imagine. Inversement, si vous montrez votre personnage pris dans les embouteillages, inutile qu’il donne pour excuse l’encombrement du trafic pour justifier son retard.

Les dialogues servent à communiquer ce qu’il y a de plus excitant pas à reporter nos habitudes et routines quotidiennes (à moins que vous ne cherchiez précisément à les dénoncer) de ce que nous disons et faisons dans la vie réelle.
Le principe est donc de fournir une double information : celle de l’image et celle des dialogues. Ainsi, dans la même durée, vous donnez une double information et vous gagnez en espace.

L’avantage le plus immédiat de cette technique narrative est qu’elle vous ouvre des possibilités pour un message sous-entendu et qui se loge dans la différence entre ce que l’on voit et ce que l’on entend.
En combinant les dialogues et l’action, vous pouvez créer des significations autres de ce qui est dit.

En utilisant ces différences entre ce que le lecteur voit et ce qu’un personnage dit, vous pouvez ajouter plus de profondeur aux dialogues et créer d’autres significations singulières plus intéressantes pour le lecteur.

Plus nous voulons une réponse à une question et moins nous l’abordons franchement.

Dans la vie réelle, on noie souvent le poisson pour obtenir indirectement une réponse. Les dialogues devraient refléter ce comportement en  prenant pour sujet des choses similaires à celles qui nous intéressent vraiment mais que pour des raisons de sensibilité, de stratégie… on ne peut aborder directement.

Cependant, vouloir rendre réaliste une ligne de dialogue en respectant cette attitude bien humaine et ne pas privilégier des dialogues incisifs, qui vont droit au but (comme nous le disions dans le paragraphe précédent, il faut aller droit à l’excellence) n’est pas très économique en terme de pages (et un scénario n’est pas un roman).
Donc, il est préférable (selon Martell) de ne pas tourner autour du pot dans nos dialogues et de n’utiliser cette technique narrative que pour renforcer un aspect de la personnalité du personnage lorsque cela est nécessaire.

Des petits mensonges entre amis.

Lorsque nous parlons aux autres, nous essayons de cacher notre vulnérabilité tout comme nous essayons de la cacher à nous-mêmes. William C. Martell donne pour exemple :
Mais non, ce jean ne te fait de grosses fesses…

L’intérêt de cette astuce est que la différence (encore une fois) entre ce qui est dit et la vérité de la situation crée du sens et ouvre la possibilité d’un message sous-entendu.
C’est de l’ironie (ne pas confondre avec l’ironie dramatique qui est toute autre chose). On dit le contraire de ce que l’on veut dire ou de la vérité apparente à escient.

En fait, vous pouvez utiliser la litote, l’antiphrase que ce soit dans une intention ironique ou du sarcasme. Gardez en tête que lorsque vous avez besoin que votre personnage dise le contraire de ce qu’il pense, ironiquement ou par pur sarcasme, vous pouvez le lui faire dire.

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