EN TERRITOIRE INCONNU

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Notre imagination nous permet d’inventer des choses que nous ne saurions rencontrer dans la vraie vie. Pourtant ne parler que de soi, de ses propres expériences si de fortune on se méfie de son imagination, limite la portée de notre créativité. Ainsi, on peut écrire sur des choses que l’on ne connaît pas.
Pourquoi ? Parce que le retour sur soi est attrayant mais pour les autres, ils n’y voient guère d’intérêt ou du moins n’en éprouvent aucun plaisir à vous lire, à vous entendre, à vous voir parler de vous.

Des personnages & de l’action

Pour qu’un scénario accroche la lectrice et le lecteur, il faut les émouvoir par les personnages & par la tension dramatique. L’autre fictif que vous jetez en pâture dans le monde permet de s’y reconnaître. Dans la vraie vie, on donne aux autres ce qu’ils attendent de nous. Le fait que la lectrice et le lecteur se reconnaissent dans les personnages de fiction est un phénomène connu sous le nom d’identification ou d’empathie. Ce phénomène est dû au fait que des personnages s’ils sont bien construits reflètent souvent des expériences, des émotions et des luttes humaines universelles, ce qui permet au lecteur/spectateur de se reconnaître plus facilement dans ces personnages.

Les personnages de fiction ressentent et expriment souvent des émotions communes à l’expérience humaine, telles que l’amour, la peur, la joie, la tristesse et la colère. Le lecteur/spectateur peut ressentir de l’empathie pour les personnages qui traversent des parcours émotionnels similaires ou qui sont confrontés à des dilemmes auxquels il peut s’identifier.
La lectrice et le lecteur peuvent projeter leurs propres pensées, sentiments et expériences sur les personnages du récit. Cette projection peut les conduire à se reconnaître dans les personnages, en imaginant comment ils réagiraient aux situations présentées dans le récit. Lorsqu’ils rencontrent des personnages qui partagent leurs expériences de vie, leurs antécédents ou leurs identités, la lectrice et le lecteur sont plus susceptibles de se reconnaître dans ces personnages. Il peut s’agir de critères tels que l’âge, le sexe, l’appartenance ethnique, l’origine culturelle, ..

Ou dit autrement, l’autrice et l’auteur sont les héroïnes et héros de leurs propres histoires alors que pour autrui, en tant que lectrice et lecteur, on n’envie pas cet héroïsme qui ne nous appartient pas. La lectrice et le lecteur sont les interlocuteurs privilégiés de l’autrice et de l’auteur. C’est d’eux dont l’auteur et l’autrice parlent, non d’eux-mêmes.

Une participation

Créez des personnages auxquels le lecteur/spectateur peut s’identifier d’une manière ou d’une autre. Des personnages aux motivations bien définies, avec des imperfections et des expériences réalistes permettent à la lectrice et au lecteur de s’investir émotionnellement dans le récit. Au lieu de faire dire par les personnages ce qu’il se passe, montrez-le par des actions, des analepses (un retour vers le passé) et des détails sensoriels. Cela permet au lecteur/spectateur de tirer ses propres conclusions et de s’engager activement dans l’intrigue.
Cependant, au-delà de ces conseils d’écriture, un récit de fiction n’apporte pas de réponses. Même un conte qui a une valeur morale évidente interroge. Dans un récit de fiction, on ne demande pas à la lectrice et au lecteur de croire mais peut-être de se remettre en cause.

Un thème sera énoncé par deux personnages avec un point de vue contraire. C’est de l’opposition (donc du conflit) de ces points de vue que vous communiquerez votre message, c’est-à-dire que vous interrogez. Seuls les imbéciles croient en la propagande, l’autrice et l’auteur respectent leur interlocuteur. Ne soyez pas dogmatique mais plutôt critique (à suivre Kant).

Cette façon de faire qui consiste à exposer sans parti-pris deux points de vue contradictoires (ce qui permet le débat dans la vie réelle) offre au lecteur et à la lectrice un choix à-travers les situations conflictuelles qui naissent de cette opposition. On a cette tendance naturelle à parler mieux de ce qu’on connaît mais en fiction, cet aspect de notre esprit nous désavantage. Il faut se rendre vulnérable en acceptant qu’il existe d’autres vérités en les incarnant dans des personnages auxquels vous donnerez l’apparence de la vie. Ce n’est pas rien.

De la curiosité

La curiosité est un trait de caractère essentiel pour la ou le scénariste, car elle peut avoir un impact significatif sur la qualité et la profondeur de son travail. La curiosité pousse les scénaristes à faire des recherches et à s’informer sur un large éventail de sujets, et singulièrement sur ceux qu’ils connaissent le moins. Qu’il s’agisse d’un événement historique, d’une profession spécifique ou des subtilités du comportement humain, la curiosité les encourage à approfondir les thèmes qu’ils souhaitent aborder pour rendre leurs scénarios plus authentiques et attrayants.

Les scénaristes créent souvent des mondes fictifs pour leurs histoires. Une nature curieuse peut les amener à explorer diverses cultures, environnements et époques, ce qui permet de créer des environnements riches et immersifs.

Il est essentiel de comprendre la psychologie et le comportement humains pour créer des personnages complets et crédibles. Les scénaristes curieux se posent des questions telles que Pourquoi nous nous comportons comme nous le faisons ? et Qu’est-ce qui nous motive ? pour développer des personnages convaincants. Un esprit curieux, même si cela est intimidant car la curiosité nous fait pénétrer en territoire inconnu, est plus enclin à explorer des intrigues complexes, à plusieurs niveaux, qui captivent le lecteur/spectateur.
La curiosité peut conduire à l’élaboration d’intrigues qui remettent en cause les conventions et offrent de nouvelles perspectives. Ainsi, la curiosité incite les scénaristes à observer le monde qui les entoure. Ils sont attentifs aux personnes, aux interactions et aux détails, qui peuvent être source d’inspiration pour leur travail. Considérez la curiosité comme un instrument pour écrire car elle vous autorise à penser Et si..

Ne soyez pas dans l’orgueil en prétendant Voilà ce qui est, faites preuve d’humilité en disant Voici ce qui pourrait être et laissez la lectrice et le lecteur juger par eux-mêmes de vérités dont on ne peut jamais être certain.

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