DRAMATIS PERSONAE

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La durée est difficile à gérer car le temps d’un film ou celui d’un épisode ne facilite pas l’introduction d’un ensemble de personnages (ou dramatis personae) en un temps relativement court.

Un mot est important ici : clarté. Lorsque les choses sont claires & distinctes, on ne décroche pas du récit. La première impression qu’on se fait d’un personnage est importante et comme elle dure, le choix du nom du personnage permet de le remémorer car d’autres personnages peuvent parler de lui en son absence. Dans l’esprit du lecteur/spectateur, le nom ou le prénom du personnage devrait raviver cette première impression sans qu’une interrogation se présente à l’esprit quant à qui est fait référence dans ce dialogue.

Le personnage principal

Lorsqu’un nouveau personnage est introduit dans le récit, ce sera par l’intermédiaire du personnage principal. Ce qui importe est la nature de la relation qui unit le personnage principal aux autres personnages, du moins ceux qui auront une importance dans le récit. Si notre protagoniste rencontre à la fois deux personnages qui compte dans l’intrigue sans qu’une relation claire n’ait été décrite précédemment avec chacun de ces deux personnages, alors le lecteur/spectateur ne comprendra pas quelle influence chacun de ces deux personnages aura sur l’héroïne ou le héros ou du moins, se saisira difficilement du comportement que chacun de ces deux personnages emprunte lorsqu’il ou elle est en compagnie du personnage principal.

Agir est ce qui nous distingue le plus. Ce que fait un personnage devient une espèce de carte de visite de sa personnalité. Si un personnage déteste ce qu’il fait mais qu’il y est obligé, cette particularité doit d’abord être mise en avant parce qu’un personnage est une matière brute qui demande à être façonnée. On reconnaît les formes à ce qu’elles diffèrent.
Ainsi, un personnage qui n’est pas le personnage principal et qui ne peut nous être introduit par l’intermédiaire de celui-ci sera montré dans son environnement ordinaire. Par la suite, l’interaction avec le personnage principal n’en sera que plus claire. Et davantage si le récit se concentre ensuite sur la réunion de tous ces personnages comme un groupe : connaître individuellement chaque membre du groupe nous fait comprendre les dynamiques à l’intérieur de cette communauté.

La scène

Une scène appartient à un personnage. Quel que soit le nombre de personnages présents dans la scène, l’un d’entre eux sera le personnage principal de cette scène même s’il n’est pas l’héroïne ou le héros du récit. Ainsi, la présence de l’un ou l’autre des personnages est justifiée par la scène. S’ils n’ont aucune légitimité à être présent, n’encombrez pas la scène de leur présence.

J’ai insisté dans le paragraphe précédent sur l’utilité de présenter les personnages qui compteront dans l’intrigue individuellement et d’exposer leur monde ordinaire. Néanmoins, si vous souhaitez que ce quotidien ne soit pas un moment ennuyeux pour la lectrice et le lecteur, faites en sorte que la situation qui décrit ce monde ordinaire soit une situation conflictuelle.
Même si le personnage s’impatiente parce qu’il ne sait plus où sont les clefs de sa voiture et que le temps presse, vous indiquez au lecteur/spectateur un trait de la personnalité de ce personnage. Si, plus tard, vous avez une scène dans laquelle deux autres personnages attendent et que le dialogue tourne autour du retard d’un troisième personnage, la référence au personnage qui cherche encore ses clefs se fera presque aussitôt dans l’esprit du lecteur/spectateur.

Nous devons apprendre, en tant que lectrice et lecteur, qui sont ces personnages qui sont de véritables étrangers lorsque nous les rencontrons pour la première fois. La manière dont ces personnages gèrent le conflit qui caractérise leur monde ordinaire nous permet de les identifier plus facilement par la suite.
Autre conseil, si vous me le permettez, après l’éventuel prologue, la séquence d’ouverture nous donne le personnage principal. Je ne sais pas précisément comment cela fonctionne dans notre esprit, ce qu’il s’y passe cependant, fonctionne comme l’imprégnation en éthologie : l’animal s’attache (et pour nous émotionnellement) au premier objet ou être qu’il aperçoit.

Certes, l’héroïne ou le héros n’ont peut-être rien à faire pour le moment dans la séquence d’ouverture. Dans ce cas, ce sont dans les dialogues des autres personnages qui parleront de lui ou d’elle qu’indirectement, l’autrice et l’auteur nous introduisent déjà à leur personnage principal.

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One thought on “DRAMATIS PERSONAE

  1. EXT – EN FORET, SUR UNE PENTE – JOUR (CREPUSCULE)
    Sur la pente d’une forêt de sapins, entre les arbres à la tombée du jour. Deux ombres (OMBRE 1 et OMBRE 2) se distinguent à peine au pied d’un sapin touffu. L’une des deux ombres (OMBRE 1) observe quelque chose plus bas, aux jumelles.
    CUT TO : Le point de vue (vue subjective grossie) devient celui d’OMBRE 1 qui observe aux jumelles une maison en contrebas, dont une fenêtre est éclairée. Derrière cette fenêtre nous distinguons dans les occulaires un bureau où se tient un homme : c’est WILLIAMS (H, 99 et des poussières, un bonnet de nuit démodé sur la tête) penché sur le clavier d’un ordinateur placé devant lui.

    OMBRE 1 (OS)
    On pourrait faire ça maintenant, non ? … On le chope vite fait et on l’embarque… Ni vu ni connu… Et on le fait bosser à la cave sur le scénario…

    OMBRE 2 (OS)
    Le prod va râler… Tu sais comment il est… Scénarmag par ci, scénarmag par là…

    OMBRE 1 (OS)
    On est pas obligé de dire qu’on l’a chopé au prologue, le Williams… On faire genre comme si c’était après le déclencheur et basta…

    OMBRE 2 (OS)
    Il nous croira jamais… Sa putain de séquence d’ouverture, il y tient…

    OMBRE 1
    Fais chier, ce nœud… J’hésite…

    OMBRE 1
    Ouais… Y va encore nous faire une crise, j’t’explique pas l’climax après…

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