CE QU’ON MONTRE

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Différencier les activités quotidiennes des personnages (activités qui ne font pas avancer l’histoire mais développent la profondeur des personnages) des actions et des choix qu’ils font (qui font avancer l’intrigue) ou encore créer des dialogues vivants et succincts (comme dans la vie réelle ; une langue parlée et non littéraire) s’accompagnent aussi d’un autre aspect : ce que le lecteur/spectateur voit ou ce que lectrices et lecteurs imaginent (ils se créent leurs propres images tirées des mots qu’ils lisent).

Les mots qui affrontent le blanc de la page ne sont pas arrogants au point de vouloir décider pour d’autres corps de métier ce à quoi ressemblera une scène (dans le cas de l’écriture de scénario). Quant à l’écrivain, auteur ou autrice de romans, ils seront totalement responsables des représentations issues des mots qu’ils choisissent et de l’agencement plus ou moins ordonné de leurs phrases.

Au commencement

Bien que l’auteur ou l’autrice ne décident pas pour le metteur en scène par exemple, les images sont déjà là, dans les mots. Du moins, elles y sont suggérées. Il ne s’agit pas d’imposer un visuel ; au contraire, l’auteur et l’autrice habiles laisseront entendre leurs intentions à travers la construction des phrases, le choix des mots et les détails décrits.
Par exemple, l’autrice ou l’auteur peuvent écrire : Elle joue nerveusement avec son alliance, puis l’enlève et l’empoche. L’alliance est manifestement importante, et un metteur en scène saura qu’elle n’apparaîtra pas dans un long plan ou peut-être même dans un plan moyen.

Mais le choix lui ait donné de couper en plan rapproché, de déplacer la caméra vers le personnage (et l’alliance) ou rapprocher l’acteur de la caméra pour faire passer au lecteur/spectateur cette image importante.
De même, Elle cache son argent sous sa ceinture en allant répondre à la porte donne une spécificité à l’action, mais laisse au metteur en scène le choix de faire un travelling, un panoramique, de zoomer sur le personnage ou au contraire de le laisser s’éloigner de la caméra afin de jouer avec la perception de l’image.

L’autrice et l’auteur écrivent certains aspects d’actions et de moments individuels. Ils donnent des indications sur les nombreux types de contrastes entre les scènes ou même des changements au sein d’une même scène : dire qu’une action a lieu en été et une autre en hiver offre un contraste (tout doit avoir une intention) qui peut signifier un certain état d’esprit et expliciter certaines actions des personnages ; au sein d’une scène les actions peuvent se succéder rapidement puis se calmer progressivement ce qui influera sur la mise en scène..).

C’est dire l’importance des didascalies et des descriptions qu’elles donnent.

Les didascalies

La finalité d’une didascalie est de donner certaines informations que l’on peut catégoriser ainsi pour les plus communes :

  1. La description du lieu où prend place une scène.
  2. Des indications sur le monde de l’histoire car on ne décrit pas de la même manière les activités du monde rural et celles qui prennent place au sein d’un régime autoritaire.
  3. Des précisions sur les personnages présents dans une scène (il devrait y avoir une raison pour leur présence) et des indications sur leurs conditions physiques ou sur leur apparence.
  4. Les actions spécifiques de chacun des personnages présents dans une scène.
  5. Suggérer des détails comme l’importance de l’alliance dans l’exemple précédent qui donneront des indices sur ce qui doit être montré mais ce sont seulement des propositions car le metteur en scène aura peut-être d’autres interprétations qui lui incombent.
  6. Le moment décrit car l’auteur ou l’autrice peuvent vouloir créer des analepses ou des prolepses soit pour expliciter pourquoi un personnage agit comme il le fait dans le présent (le passé explique ses actions et ses choix actuels), soit pour permettre d’anticiper ce qu’il se passera si un personnage persiste dans une certaine attitude par exemple.
    Encore une fois, ce ne sont que des choix d’auteurs qui seront ou non acceptés par les autres corps de métiers qui s’empareront du scénario (l’autrice ou l’auteur d’un roman serait davantage contraint par ses lecteurs bêta ou son éditeur).

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