LES ROUAGES DE DRAMATICA – 4

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Dramatica est faite de classes ou domaines, de types, de variations de type et d’éléments de caractérisation des personnages, c’est-à-dire une hypothèse de réflexion sur des traits de caractère.

Tous ces concepts énoncés par la théorie narrative Dramatica peuvent être représentés sous la forme de ce que j’ai appelé une charte graphique.

Je vous convie au forum pour en prendre connaissance.

Le nombre magique sept, plus ou moins deux

Dramatica a tenu compte des travaux sur la mémoire à court terme du psychologue cognitif George A. Miller qui soutient que le nombre d’objets pouvant tenir dans la mémoire courante d’un humain moyen est de 7 plus ou moins 2.

Pour Dramatica, cette loi Miller sert de constante pour décrire l’étendue dont est capable notre esprit lorsqu’il est dans un contexte psychologique et émotionnel particulier lié à une situation, à un ensemble de circonstances actuelles.

Pour nous situer et orienter nos réflexions, passons en revue quelques définitions comme autant d’hypothèses, d’ailleurs.

Nous pouvons considérer que nous faisons au quotidien deux types de jugements : les jugements de fait et les jugements de valeur. Le jugement de fait correspond essentiellement à une observation. Nous contemplons les choses ou les percevons de manière neutre et objective. Elles ne nous affectent pas et elles existent indépendamment de nous, à l’extérieur de nous.

Quant au jugement de valeur, il implique une évaluation et une appréciation de la chose observée qui agit sur nous. Notre subjectivité ajoute des attributs et des qualités à l’objet que nous observons (et qui se trouve dans sa propre réalité). Nous modifions cette réalité que nos sens perçoivent afin de la comprendre.
Un résultat possible de ce processus cognitif est que deux individus observant une même réalité peuvent la comprendre différemment selon la manière personnelle dont chacun la perçoit.

Miller considère le jugement comme absolu, c’est-à-dire qu’il n’est pas relatif à l’expérience actuellement vécue et que l’esprit juge. L’expérience ne crée pas le jugement. Par contre, elle est une des conditions de la connaissance. Sans une expérience, nous ne pourrions connaître.

De plus, ce jugement est unidimensionnel c’est-à-dire que parmi la multiplicité et la diversité de la réalité que nous confrontons du regard par exemple, notre esprit se focalise sur un seul élément comme s’il lui était impossible de traiter plusieurs informations simultanément. Il le peut certainement d’une manière successive.

George A. Miller établit que la performance maximale d’un individu concernant sa faculté innée de juger consiste à abstraire de la réalité qui l’environne seulement deux à trois fragments ce qui lui permet de choisir (si on admet que la volonté entre dans le jeu) ou de distinguer (comme l’écrit Miller) entre quatre et huit alternatives possibles.

Et voici l’explication qu’en donne James Hull :

La charte graphique de Dramatica et ses quatre niveaux représentent la totalité de ce que notre esprit peut contenir d’un seul coup (le terme coup est intéressant parce qu’il mélange à la fois l’espace et le temps).

On peut plonger plus profondément dans les éléments, mais on perd alors de vue le sommet. Concrètement, c’est ce qu’il se passe dans une série télévisée. La série elle-même raconte une histoire, tandis que les saisons individuelles et parfois les épisodes explorent ces éléments (c’est-à dire le niveau le plus bas) comme s’ils étaient leur propre histoire.

dramatica

C’est ainsi qu’on distingue 6 relations possibles (et réciproques) entre les composantes d’une quaternité.

64 éléments de caractérisation et 256 significations

Il y a en effet 64 éléments qui se répètent dans les quatre classes (ou domaines). Et non pas 256 éléments.

Deux raisons à cela : 1) s’il y avait effectivement 256 éléments distincts, les auteurs manqueraient sans doute les liens entre les points de vue subjectifs et objectifs, un aspect essentiel pour se faire une idée de la prémisse d’une histoire. 2) définir la différence entre Pursuit dans le contexte Physics et Pursuit dans les termes de Psychology, par exemple, en inventant des termes spécifiques et s”il fallait aussi un terme différent pour définir Pursuit dans le cadre de Universe et un autre pour Mind, ce serait certes un exercice intellectuel, mais qui ne vaudrait probablement pas la peine.

Ainsi, Pursuit est mentionné dans chacune des classes mais sa signification change selon la classe. Le terme Pursuit évoque une expérience sous la forme d’un symbole (objet, image ou signe) qui participe au système (Universe, Mind, Physics. Psychology) dans lequel il sera observé.

Une dernière chose : l’idée que pendant des siècles, nous avons naturellement subdivisé le récit en termes de personnage, d’intrigue, de thème et de genre ne fait que soutenir le concept selon lequel nous voyons le monde tel que nous sommes, et non tel qu’il est vraiment. Les histoires sont le reflet de notre façon de penser – et Dramatica modélise ce processus.

Et nous, nous écrivons des histoires.

Nous poursuivrons la visite des lieux en compagnie de James Hull dans le prochain article.

 

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