Une histoire, qu’elle soit pour un court-métrage ou non, doit procurer une émotion au lecteur. Qu’elle soit de rires ou de pleurs, une émotion doit être expérimentée par le lecteur.
Pourquoi est-ce une nécessité ? Parce que le lecteur la réclame. L’émotion nous bouleverse, nous unit aux autres dans un même mouvement. Nous nous livrons sans danger aux émotions que nous procurent une histoire. L’émotion est la voie royale par laquelle nous nous connectons avec une histoire.
Plusieurs outils dramatiques peuvent permettre le partage de cette émotion. Un des plus puissants est bien sûr les réactions émotionnelles des personnages (de la colère ou de la peur, par exemple). Nous comprenons ces réactions et elles peuvent nous imprégner ou bien par empathie, nous pouvons les identifier et les ressentir (ou du moins les interpréter convenablement).
Un outil formidable lorsqu’il est bien manié est l’humour.
Pour créer de la tension et donc une certaine anxiété, vous utiliserez le suspense ou bien des éléments de surprises (un rebondissement inattendu, par exemple). Le grand avantage de la tension dramatique est qu’elle maintient en place l’intérêt du lecteur qui reste accroché à l’histoire se demandant ce qu’il va se passer ensuite.
Vous l’avez compris, la clef pour réussir son scénario (et surtout celui d’un court-métrage) est de faire ressentir quelque chose au lecteur. Gardez à l’esprit que vous écrivez pour un média qui fait appel à des images, à des sons, à de la psychologie, à de la musique pour transmettre son message.
Et il y réussit d’autant mieux que l’impact est immédiat, sans détour, sans passer par un filtre que notre jugement pourrait mettre entre lui et nous. C’est en partie grâce à cette immédiateté de cet art que nous pouvons ressentir (nous le plus grand nombre) toutes les émotions que l’auteur veut nous faire partager.
En effet, c’est vous, en tant qu’auteur, qui devez décider des émotions à transmettre.
La question des dialogues
Les dialogues sont aussi un écueil pour un court-métrage. Ils doivent rester subsidiaires à l’action. Les situations décrites (autrement dit, l’action) est au cœur d’un court-métrage. Les dialogues supportent l’action, ils ne prennent pas l’avantage sur elle. Ce ne sont pas les personnages qui doivent nous dire ce qu’ils ont dans la tête mais ce qu’ils font.
Le lecteur de lui-même assemblera les informations visuelles que vous lui communiquez. C’est sa façon à lui de participer à votre histoire. Vous pouvez par exemple soulever une question dramatique au cours d’une scène et donner la réponse quelques scènes plus tard. Cela ajoute au mystère, au plaisir du lecteur.
L’idée est de parvenir à communiquer la vie intérieure de vos personnages par l’expression visuelle de leurs sentiments, de leurs actions et de leurs réactions.
Prévoir la fin
Avant de commencer le processus d’écriture proprement dit, il serait bon que vous ayez déjà une idée de la fin de votre histoire. Et dans toute la mesure du possible, un final puissant.
Si vous partez avec l’intention que vous imaginerez votre final en cours d’écriture ou que celui-ci découlera naturellement de votre intrigue, vous risquez fort de finir avec une conclusion plate et frustrante pour le lecteur.
Il faut que quelque chose de définitif transcende de la fin de votre histoire. Votre personnage central ne peut pas faire des choix qui n’ont pas de signification, il ne peut pas agir sans que cela ait eu des effets sur sa vie.
Une fiction est plus que la réalité, elle nous permet d’éprouver des expériences, des émotions qui nous échappent au quotidien. Et grâce à une histoire, nous sommes capables d’éprouver des choses nouvelles immédiatement. Des choses dont nous ne sommes pas même sûrs de pouvoir éprouver un jour.
Afin que notre histoire puisse atteindre un lecteur, il lui faut un final fort. Avant même de commencer à écrire votre histoire, vous devez concevoir sa conclusion en tenant compte de ce que le lecteur attend d’elle. Votre final sera alors une sorte de catharsis pour le lecteur.
