LA FONCTION DE RECONNAISSANCE

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La quatrième fonction est celle de reconnaissance. C’est une recherche d’informations : soit le méchant de l’histoire cherche à s’informer sur l’objectif que s’est fixé le personnage principal, soit c’est celui-ci qui interroge innocemment son antagoniste non encore déclaré.

La fonction de ce sondage, c’est d’obtenir des indices, des renseignements et des informations. Et c’est là qu’apparaît un personnage sinistre, c’est-à-dire qu’il fournit des informations sur l’objet désiré ou le personnage manquant, avec pour lui-même une tentative de reconnaissance.
Le but de l’enquête est de découvrir où vivent les héros et héroïne et, dans certains cas, le lieu où se trouvent des objets de valeur. La question peut sembler inversée, comme si la victime posait des questions à l’auteur de l’infraction. Parfois, la question est posée par d’autres personnages.

Ce qui apparaît ici est que l’acte de rébellion attire une force antagoniste comme l’est l’insecte par la lumière. Maintenant, nous pouvons découvrir quelles sont les intentions de l’antagoniste : ce qu’il cherche & pourquoi (bien que cette réponse pourrait nous être progressivement dévoilée).

L’introduction du méchant ajoute une tension initiale à l’histoire, en particulier lorsqu’il se trouve à proximité de l’environnement familial ou communautaire supposé sûr. L’éloquence ou le pouvoir du méchant peuvent également ajouter de la tension dramatique et nous pouvons avoir envie de crier à ses cibles de faire attention.

Lorsque l’on ne sait pas si le personnage est le véritable méchant de l’histoire, les actions d’un inconnu ou d’un étranger peuvent tout de même éveiller des soupçons. Parfois, cette incertitude peut être utilisée comme un faux indice, par exemple lorsque ce trouble personnage est en fait une aide déguisée.

C’est le moment de la rencontre ou du moins le protagoniste et l’antagoniste prennent mutuellement conscience l’un de l’autre. Mais cet antagoniste récupère des informations sur l’héroïne ou le héros. Dans Le Petit Chaperon Rouge, c’est l’enfant elle-même qui dit au loup qu’elle rend visite à sa mère-grand. En somme, elle lui donne les moyens de la terrasser sans même le réaliser. Blanche-Neige aussi rencontre sa destinée lorsque son père lui présente sa nouvelle femme, une femme jalouse de la beauté de Blanche-Neige. La reconnaissance ici porte sur des valeurs. La jalousie désigne la belle-mère comme l’antagoniste.

Cette reconnaissance peut être aussi bénigne lorsqu’un personnage cherche à savoir s’il est apprécié ou non d’un autre personnage. Cette interrogation le désigne alors comme la source de problèmes pour l’autre qui devient ainsi, dans la terminologie de Propp, une victime.

Qu’il soit mandaté ou entrepris par l’antagonisme lui-même, le questionnement crée un malaise certain à ce moment de la lecture du conte. La rencontre peut être aussi distante lorsque l’antagoniste observe l’héroïne ou le héros et tente d’obtenir des informations qui lui seront utiles dans ses desseins.

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