Ce n’est pas tant des règles qu’il vous faudrait suivre mais plutôt des attitudes que vous devriez adopter au cours du processus d’écriture d’une histoire destinée à l’animation.
A propos de processus, le but lorsque vous vous lancez dans le travail d’écriture est de faire des erreurs le plus tôt possible. Vous ne manquerez certainement pas de montrer l’avancée de votre récit autour de vous et en contrepartie vous recevrez nombre de critiques, justifiées ou non.
Cela fait partie du processus. Alors, faites-vous une raison, léchez vos blessures, ingérez ce qu’on essaie de vous dire, retroussez vos manches et rectifiez votre script. Comprenez bien que l’on n’essaie pas de vous retarder ou de vous dissuader. Ce travail continuel de réécriture est un part normale du processus. Faites confiance au processus.
Lorsque vous écrivez pour l’animation, toute une équipe de dessinateurs vont prendre les pages que vous avez écrites et les traduire en dessins. Ils seront alors responsables de l’émergence de l’aspect dramatique de vos scènes, de la correspondance entre les expressions faciales des personnages avec vos lignes de dialogue et de l’ambiance générale de la scène.
Il faut être à l’écoute de leurs problèmes mais aussi être prêt à défendre votre point de vue. De cette dialectique, seule la meilleure idée doit ressortir d’où qu’elle vienne. Plus que dans tout autre domaine de l’art d’écrire, l’animation permet une véritable collaboration.
Les histoires destinées à être animées sont généralement décomposées en une trentaire de séquences de 3 à 5 minutes. Chacune de ces séquences a une signification qui lui est propre. L’action, la comédie ou un moment dramatique occupe à tour de rôle les séquences. Ne mêlez pas les fonctions dramatiques des scènes. Au contraire renforcez chaque scène selon sa destination. Si, par exemple, une séquence s’appuie sur la comédie, créez des gags visuels. Si elle est plutôt mélodramatique, changez le ton de cette séquence pour renforcer cet aspect tragique. L’animation en particulier réclame de penser en séquences.
Que ce soit en animation ou non, une histoire a besoin d’une bonne accroche, c’est-à-dire essentiellement une raison à son existence. Des jouets qui deviennent vivants une fois que vous avez quitté la pièce est une bonne accroche pleine de possibilités. Essayez de mettre le moins de distance possible entre votre accroche et votre thème dont l’accroche est une sorte de représentation.
Montrez, ne dites pas : un mantra qui a encore plus de signification dans le domaine de l’animation. Il n’y a rien de plus ennuyeux que de voir deux personnages assis discutant à bâtons rompus. Surtout dans l’animation, gardez vos personnages en mouvement. Ne leur faites pas dire ce qu’ils vont faire, faites les agir. Mettez-les en action. Les dialogues doivent être courts et amusez-vous avec eux.
