LES 10 CLEFS D’UNE STRUCTURE EFFICACE

5
(3)

Michael HAUGE propose 10 clefs ou plutôt 10 outils dramatiques permettant selon lui d’améliorer efficacement l’impact émotionnel de votre histoire. Cet article a pour but de vous les présenter.

L’UNIQUE RÈGLE D’UNE STRUCTURE
Douglas Heyes 1919/1993
Douglas Heyes
1919/1993

Selon le scénariste Doug Heyes, la seule règle permettant d’avoir une structure efficace est de comprendre que ce qu’il se passe maintenant dans le récit doit être intrinsèquement plus intéressant que ce qu’il vient de se passer.
L’ambition d’une structure, le dessein de toute votre histoire en fait, est de susciter de l’émotion chez votre lecteur. Pour cela, plus vous avancez dans le cours de votre histoire, plus celle-ci doit être fascinante et maintenir l’attention de votre lecteur en proposant des événements, des actions de plus en plus tendus, en créant une tension de plus en plus intense.

TOUT EST DANS L’OBJECTIF DE VOTRE HÉROS

Votre héros a un désir impérieux, il s’est fixé un objectif incoercible. Tous les événements, tous les points d’inflexion de votre histoire doivent naître de ce besoin impérieux.
Sans une motivation extérieure, un objectif clair et visible, qui pousse votre protagoniste vers l’avant, votre histoire n’avancera pas.

Vous devez définir très précisément ce que votre personnage principal veut atteindre à la fin de l’histoire et faire en sorte que le lecteur imagine ou comprenne ce que réussir cet objectif représente pour votre personnage.

Vous devrez aussi créer un personnage suffisamment sympathique pour que le lecteur se sente concerné par les problèmes que le personnage rencontre contre sa volonté de réussir ce qu’il veut absolument réussir.

Les scènes à leur niveau doivent elles aussi posséder un objectif. Le personnage veut obtenir ou réaliser quelque chose dans cette scène. Ce besoin immédiat doit être défini et relié d’une manière ou d’une autre à l’objectif principal du personnage.

PLUS GRAND, PLUS PIRE

La structure est guidée par le besoin impérieux qui pousse un personnage vers un objectif implacable. Mais l’émotion doit surgir des conflits.
Plus le personnage principal devra surmonter d’obstacles, plus il semblera impossible qu’il réussisse à atteindre son objectif et plus votre lecteur sera captivé.

L’intensité des conflits (les problèmes successifs, les adversaires, les obstacles, les faiblesses, les peurs, les revers) doit graduellement augmenter. Chaque nouveau conflit doit être plus important que celui qui l’a précédé.
Vous devez imaginer comment rendre encore plus difficile pour le personnage d’atteindre son but.

 NE RECYCLEZ PAS VOS SCÈNES

Les scènes se suivent mais ne se ressemblent pas. Dans chaque nouvelle scène, quelque chose de nouveau qui ne s’est encore jamais produit doit arriver :

  • Le héros est dans une nouvelle situation
  • Un nouveau secret à découvrir
  • Un nouvel allié se joint au héros
  • Un nouvel ennemi à affronter
  • Un nouvel amour se fait jour
  • Un nouveau et plus gros problème à résoudre
  • La découverte d’un nouveau moyen pour résoudre un problème

Si vous ne souhaitez pas faire du sur place avec vos scènes, faites en sorte que quelque chose de significatif se produise dans chaque nouvelle scène.

IL Y A UN AVANT ET UN APRES

Avant nous montre le héros au début de l’histoire dans sa vie de tous les jours. Il y est coincé en quelque sorte dans l’attente de quelque chose.
Il est résigné à ce statu quo. Mais il ne s’est pas vraiment accompli dans cette vie ou bien, il ne s’est pas encore rendu compte qu’au plus profond de lui, il aspire à autre chose.

Après nous montre un nouveau portrait du héros. Il n’est plus le même. Sa vie a changé. Il est plus mâture d’une certaine façon, son estime de soi est bien meilleure qu’au début de l’histoire.
Cette séquence finale doit donner une image claire de la transformation du personnage. Après avoir réalisé son objectif, il a obtenu des récompenses (positives ou négatives) pour avoir trouvé (ou non) le courage physique ou émotionnel de finir son parcours, son voyage. Ceci a laissé des traces, transformé le héros et cette évolution doit être explicitement montrée.

Entre l’avant et l’après, c’est le voyage du héros, le parcours qui le mène d’un avant à un après, qui le mène irrésistiblement vers cet objectif crucial pour lui. C’est dans cet espace entre l’avant et l’après que le désir impérieux du personnage et les obstacles et conflits qui entravent ce désir se font face.

L’OPPORTUNITÉ

A la fin de l’avant (voir ci-dessus), votre personnage principal doit avoir une opportunité qui initiera, qui mettra au jour son objectif, son besoin irrésistible d’atteindre à quelque chose.
Le personnage se retrouve dans une nouvelle situation foncièrement différente de celle qu’il connaissait et à laquelle il était habituée.

C’est à partir de cette opportunité offerte au personnage que votre intrigue se met en mouvement. Votre intrigue s’enracine dans la nouvelle situation, dans le nouveau monde où votre personnage s’est immiscé et où il n’a aucun point de repère.
Sa motivation émerge de cette nouvelle situation.

LA DÉTERMINATION

Quelque soit son objectif, le personnage ne se mettra pas immédiatement en quête de celui-ci. Le personnage doit d’abord s’acclimater à sa nouvelle situation, comprendre comment fonctionne ce nouveau monde qu’il ne connait pas. Pour le moment, il n’a pas encore déterminé ou pris conscience d’un besoin irrépressible.
Lorsqu’il se sera accoutumé, aura compris ce qu’il se passait, sa motivation extérieure (extérieure puisqu’elle porte sur un objet) prendra l’importance que votre récit lui a accordé.

LES ARCS DRAMATIQUES

Il y a deux arcs dramatiques, deux lignes structurelles qui sous-tendent votre personnage principal.
– Son parcours extérieur vers la réalisation d’un objectif,
– Son parcours intérieur qui le conduit vers une transformation de sa personnalité.

Pendant que le héros suit son parcours vers son objectif (un trajet visible fait de conflits, de résolutions, de prises de décisions, de découragements et d’actions au vu et su des autres personnages et du lecteur), il se produit aussi en lui une évolution provoquée par le fait qu’il doit trouver en lui de plus en plus de courage (et physique et moral) pour surmonter ses peurs qui le retenaient jusqu’à présent et l’empêchaient de s’accomplir et de conquérir une véritable estime de soi.

L’arc dramatique de votre personnage principal pourrait se résumer à définir ce qu’il a le courage de faire à la fin de l’histoire et qu’il n’avait pas le courage de faire au début. Ou simplement de déterminer ce qu’il peut faire à la fin de l’histoire grâce aux épreuves qu’il a endurées tout au long du récit et qu’il a surmontées.
Ces épreuves lui ont permis de gagner de la confiance en lui-même et l’ont probablement éclairé sur certaines vérités qu’il ne pouvait voir au début de l’histoire comme si les épreuves étaient nécessaires pour retirer le voile qui l’aveuglait.

SUPERIOR POSITION ET LES SECRETS

Superior Position est un terme qui indique que le lecteur est au fait d’une information que le personnage ne connaît pas. La force de ce procédé narratif est l’anticipation.
En effet, si vous connaissez le tueur alors que le héros l’ignore, vous êtes dans l’attente d’un conflit imminent. Vous savez que le héros va au devant d’un danger dont il n’a pas conscience. Et on continue à lire pour voir ce qu’il va se passer.

Lorsque le personnage a un secret, nous savons qu’il a un secret, qu’il détient une information que nous n’avons pas. Dans ce cas aussi, nous sommes dans l’attente de la révélation de ce secret et on continue à lire pour avoir accès à cette information que l’on sait capitale détenue par le personnage.

Ces procédés souvent utilisés piquent la curiosité du lecteur et permettent de maintenir son attention ou peut-être plutôt de relancer son attention et son intérêt.

L’IMAGINAIRE DEVIENT RÉALITE

Votre lecteur est enclin à ne pas être incrédule devant votre histoire mais vous devez l’aider dans ce sens en faisant que vos personnages se comportent de manière crédible et cohérente.

Quiconque est prêt à accepter des mondes fantastiques, lointains, des personnages exceptionnels, des événements extraordinaires mais à la condition que vos personnages réagissent ou agissent comme ils le feraient dans le monde réel.

Michael Hauge prend l’exemple d’un super-héros avec donc de super-pouvoirs. Ceux-ci sont facilement acceptés par le lecteur s’il lui est expliqué comment ce super-héros a acquis ses pouvoirs et il est nécessaire que ses pouvoirs soient limités afin de le rendre vulnérable. Ainsi, l’incrédulité s’efface devant une explication logique du comportement du super-héros et de ses défauts ce qui le rend plus humain et donc plus crédible.

Scenar Mag existe grâce à Vous, grâce à vos dons. 100 % de vos dons sont destinés à rendre Scenar Mag à vous être encore plus utile et plus efficace. Soutenez et Encouragez Scenar Mag. Aidez-nous à vous aider, à aider notre communauté. Merci

Comment avez-vous trouvé cet article ?

Cliquez sur une étoile

Average rating 5 / 5. Vote count: 3

No votes so far! Be the first to rate this post.

Cet article vous a déplu ?

Dites-nous pourquoi ou partagez votre point de vue sur le forum. Merci

Le forum vous est ouvert pour toutes discussions à propos de cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.