La comédie romantique est d’une complexité qui n’apparaît pas d’emblée. L’auteur et l’autrice qui ne ne prennent pas conscience de l’enchevêtrement des passions qui tisse l’arrière-plan de ce qui pourrait apparaître futile et inutile se vouent eux-mêmes à l’échec.
Il est entendu qu’une comédie romantique dépeint une rencontre, une séparation et enfin deux âmes qui s’unissent. Non seulement le lecteur/spectateur doit se reconnaître dans les passions qui s’animent devant lui ; il attend aussi que cette union se réalise et ce serait compromettre l’avenir du projet que de négliger cette convention.
Les personnages d’une comédie romantique sont des êtres qui ont un but, qui éprouvent les mêmes joies et les mêmes peines que chacun d’entre nous (ce qui s’ajoute à leur crédibilité, à leur vraisemblance) et qui, malgré leur complexité, sont capables de nous toucher émotionnellement.
Le besoin de l’autre
Le personnage d’une comédie romantique souffre d’un manque émotionnel. Quel que soit la forme qu’il prend, il est d’égale importance d’en décrire les raisons et d’en déterminer la solution du problème dans l’acceptation qu’autrui nous est nécessaire pour combler cet espèce de vide douloureusement ressenti.
La structure est relativement simple : un conflit intérieur est mis en évidence par une confrontation dont le champ de bataille est une relation. L’autre permet de voir clair en nous-mêmes. Et dans la comédie romantique, cet autre est aussi la solution.
Les besoins ou manques de chacun des personnages impliqués dans la relation amoureuse doivent s’équilibrer. Ainsi un personnage qui est pleinement conscient de ses sentiments envers un autre personnage et qui les expriment sans hésitation se fera contrer par cet autre personnage qui ne sait répondre que par une distance froide peut-être par l’effroi que suscite en lui la chaleur de la passion.
Néanmoins, très tôt dans le récit, l’alchimie que nous sentons déjà, en tant que lectrice et lecteur, doit être mise en place. Cette relation difficile apparaît dès les premières pages et l’impression que nous en tirons est que ces deux êtres, malgré leurs différences, malgré ce qu’ils ont vécu chacun de leur côté, sont faits l’un pour l’autre.
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