PETITE RÉFLEXION SUR L’ACCROCHE

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Votre regard peut accrocher un mouvement quelconque et aussitôt retenir votre attention. Mais tous les mouvements ne sont pas capables d’une telle chose.

Pour ce faire, il faut que ce soit quelque chose qui sorte de l’ordinaire. En fiction, ce sera pareil. Lectrices et lecteurs seront attirés par quelque chose qu’ils ne s’attendent pas à voir au quotidien. Afin que leur attention soit retenue, il faut qu’une question dramatique se soulève dans leur esprit : Que se passe t-il et pourquoi ?

On pourrait croire que l’action qui retient le regard dépend du genre du récit. En fait, un sentiment de danger qu’il soit physique ou émotionnel suffit souvent pour accrocher le lecteur ou la lectrice. Un véhicule qui serpente sur une route de montagne relève de l’exposition. Mais si ce véhicule roule à vive allure, le sentiment de menace s’installe et la situation nous accroche parce que nous sommes curieux de nature et cette curiosité est exacerbée par l’action.

A la recherche de la menace

Si vous souhaitez une accroche, demandez-vous si la situation que vous décrivez porte en elle une sourde menace car le lecteur/spectateur s’inquiétera aussitôt à juste titre.

N’importe quelle situation particulière décrivant une quelconque menace excitera par induction de la peur. C’est une caractéristique de l’accroche : il y a en elle quelque chose d’universel.

La nature de la menace décrite dans l’accroche ne pourra être employée plus tard dans le récit car son effet s’amenuise par la répétition. Si vous débutez votre récit par un démineur au travail, alors que nous ignorons que cette activité est le quotidien du personnage, le danger de la situation nous atteindra.
Il sera difficile néanmoins de reprendre une telle action et vouloir un effet similaire. Pour provoquer un sentiment de menace nouveau, il faut que l’enjeu de la situation soit renforcé. Par exemple, votre personnage pourrait s’être séparé brutalement de l’être aimé quelques heures auparavant et devant cette bombe qu’il doit désamorcer, il n’est pas aussi concentré que d’habitude. Le risque pour sa vie est augmenté.

L’accroche s’adresse à la lectrice et au lecteur. Elle ne fonctionnera pas si elle se situe dans le passé car le lecteur/spectateur vit l’histoire au présent. Le passé sert à combler des lacunes dans le récit qui ont été sciemment posées afin d’être expliquées plus tard.
L’énigme interpelle le lecteur et la lectrice mais ne les accroche pas comme le ferait une action présente mettant en scène le personnage principal. L’action présente est la condition de l’accroche. Si un missile frappe une position militaire, c’est maintenant que cette action a lieu. Cette frappe ne sera pas décrite comme la cause qui explique pourquoi le personnage principal est dans telle ou telle situation. Mais le danger que représente ce missile est assimilé par le lecteur/spectateur.

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