RÉACTION AU CONFLIT

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Les réactions d’un personnage au conflit sont plus qu’un moyen de créer une scène intéressante, c’est un reflet direct de ce qu’il est en tant qu’individu. Il en va de même pour la façon dont votre personnage aborde le conflit.

Comment gérer vos personnages lorsqu’ils sont confrontés à des relations difficiles ? Et si c’est eux qui prennent l’initiative de telles relations ? Si vous avez affaire à une situation dans laquelle le pouvoir sur l’autre intervient, cela peut affecter à la fois la réaction comme un refus de se soumettre à l’autre par exemple tout comme la tentative d’imposer à l’autre sa volonté.

Nous savons tous ce que c’est que d’entendre quelque chose de vraiment douloureux et de le rejeter totalement. Peut-être que nous ne sommes pas d’accord, peut-être que nous nous sentons attaqués, peut-être que nous pensons qu’il est injuste que quelqu’un nous ait dit cela.
Et lorsque nous serons confrontés à nouveau à ce qu’il semblera être une situation similaire, nous réagirons en voulant rejeter totalement l’expérience de ce retour difficile.

Fuir le conflit

Certes, le conflit est l’essence de l’intrigue. Mais vous aurez certainement des personnages qui fuiront le conflit. Ils tenteront de changer de sujet ou de l’éviter complètement ; ils chercheront à se libérer du conflit ou auront le désir désespéré de s’en dégager. Ce sont toutes des façons de réagir d’un personnage qui non seulement a du mal à gérer le conflit, mais qui ne sait pas comment faire face à la tension qu’il apporte.
Ces personnages peuvent éprouver des difficultés à faire face à leurs propres pensées et sentiments, en particulier les sentiments négatifs.

D’autres personnages peuvent avoir des difficultés à gérer leurs relations, à éviter l’introspection et à rejeter sur les autres la responsabilité de leurs propres méfaits. Ils peuvent être menteurs, dominateurs, agressifs. Ils sont prêts à tout pour causer des problèmes, car ils trouvent un réel plaisir à faire souffrir les autres. Ils créent le conflit ou le font durer.

Le sentiment d’impuissance

Dans certaines situations, le personnage répond à quelqu’un qui lui est supérieur. Un manager, un frère ou une sœur plus âgés.. peu importe à qui il répond dans cette situation particulière. Ce qui importe, c’est la façon dont il aborde une conversation difficile lorsqu’il est en relation avec cette personne de pouvoir dans son monde (en effet, le personnage est confronté au pouvoir dans son propre monde sinon il ne serait pas concerné) car la façon dont il aborde le conflit peut être la cause et l’effet de la réaction, ou de la réponse, de la personne qui possède un ascendant sur lui.

Ainsi, le sentiment d’impuissance ressenti renforce la volonté de l’autre d’imposer ses vues sur le personnage. Dans une approche prudente, ce personnage en position de relative impuissance lors d’une conversation pleine de tension réaffirmera la relation qu’il entretient avec le personnage dominant afin que celui-ci sache que son engagement, sa loyauté et son souci de l’autre sont vrais ; il peut essayer aussi de donner à la personne en position d’autorité le choix de recevoir l’information difficile (et donc conflictuelle) en lui demandant quel est le bon moment pour avoir cette conversation difficile ; il peut d’abord insister sur son intention positive avant de s’engager sur l’information conflictuelle ou encore, il usera d’une approche plus directe en parlant ouvertement ce qui aura pour effet de dissiper la réponse habituelle de l’autre.

En fait, chacune de ces approches est une tentative pour minimiser la réaction de l’autre qui est manifestement crainte. Lorsqu’un personnage n’est pas précautionneux lorsqu’il aborde une conversation difficile avec une personne de pouvoir, cela marque un manque de prévenance envers l’autre ; il n’accorde pas d’importance à la relation qu’il entretient avec la personne au pouvoir et il ne met pas l’accent sur son intention positive.
Peut-être qu’il n’a même pas d’intention positive, ce qui pourrait être une raison pour laquelle il n’a pas abordé cette conversation avec prudence. Tout cela dépendra de la complexité des relations entre vos personnages.

L’autorité

Un personnage d’autorité est celui qui prend les décisions. Il est aux commandes parce qu’il a été nommé, promu ou simplement né pour être là où il est. Ce personnage ne prend souvent pas à la légère les commentaires négatifs ou les conversations difficiles, sauf bien sûr s’il s’agit d’un personnage possédant une réelle autorité mais ne l’assumant pas dans ses réactions (ce qui ne signifie pas qu’il est incompétent mais seulement que ce n’est pas dans son caractère de faire abus de son pouvoir).
Pour quelle raison ? Les personnages qui ont un pouvoir sur autrui sont ceux qui disent aux autres quand ils ne sont pas à la hauteur. Ce sont eux qui jugent et souvent un jugement négatif et qui initient les conversations difficiles, et non l’inverse.

Mais cette personne d’autorité pourrait aussi être à l’écoute.

L’écoute

Alors que l’empathie se produit selon les circonstances et est possible de manière assez universelle, certains individus par leur nature même invitent autrui à se confier et veulent non seulement se comprendre eux-mêmes, mais aussi comprendre les autres.

Ce personnage est tout en nuances dans le sens où il peut faire de la place pour différents points de vue car il aime envisager d’autres perspectives, n’étant pas nécessairement inflexible sur une seule façon de faire les choses (à moins bien sûr qu’une idée aille à l’encontre de ses valeurs fondamentales). Cet individu accepte qu’il y a une loi de polarité dans la vie : tout à deux pôles ; le bien et le mal ; l’amour et la haine ; l’attirance et la répulsion.
Certains pensent que cette nature duelle de la vie est ce qui nous permet de l’expérimenter pleinement et de juger correctement du bien et du mal, et ce que signifie être humain. Ce personnage prendra le temps de réfléchir à ce qui lui a été dit et l’étudiera en détail, en examinant tous les aspects et toutes les considérations. Il répondra probablement avec calme et respect.

A l’inverse, ce qui n’est pas une écoute profonde et authentique est de se jeter sur les aspects les plus faibles d’une idée pour prendre un avantage sur autrui.

D’autres individus sont un peu comme des vampires et ils s’accrochent à nous parce qu’ils expriment un besoin que, croient-ils, nous pouvons satisfaire. Et même s’il n’est pas très agréable de s’engager avec eux dans la vie réelle, dans une fiction, le personnage principal peut les côtoyer pour le bien de l’intrigue.
Ces personnages sont fondamentalement un véritable enfer. Ils sont généralement encombrants, ce qui rend leur approche d’autant plus terrifiante pour le personnage (et d’autant plus excitante pour le lecteur). Ces personnages sont souvent guidés par leurs émotions, et bien qu’ils répondent à fleur de peau aux situations, ils prennent souvent des initiatives imprévisibles parce qu’ils sont motivés par ce qu’ils ressentent à un moment donné.

Un tel personnage peut être une articulation dans le développement de l’intrigue. Ce sont donc des êtres passionnés, mais souvent, ils ne concentrent pas leur passion sur des aspects positifs. Au lieu de cela, ils font avancer l’histoire en créant des conflits, des tensions et des difficultés générales supplémentaires.
conflit

Considérons le Joker, un méchant étonnamment bien conçu. Il n’est pas en position de pouvoir (du moins au début), et pourtant, il peut être assez réactif. Il est même à l’extrême limite de l’impulsivité, car il réagit avec agressivité.
Ses réactions sont dictées par l’émotion, mais son passé traumatique combiné à sa maladie mentale spécifique font que ses réactions sont si radicales qu’elles aboutissent au meurtre et se produisent souvent après la prise de conscience d’avoir été personnellement attaqué sous une forme ou une autre par exemple lorsqu’il étouffe sa mère adoptive après avoir découvert qu’il était en fait adopté et qu’elle lui avait menti toute sa vie.

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One thought on “RÉACTION AU CONFLIT

  1. Bonjour Scenarmag, en effet, assisté dans la réalité à un sentiment d’impuissance mais si puissant de signification qu’il serait ingrat (et vraiment dommage) de ne pas l’intégrer à la création d’un personnage.

    Pas de traumatisme du passé ressenti pour autant. Seulement un désir du moment cru soudainement trahi mais par réaction émotionnelle, spontanément perçu comme un nouvel appel de la vie.

    Et oui, en observant bien, on peut apercevoir des actions pures car naturelles permettre grâce à des réactions, des conflits d’une vraie splendeur 🙂

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