QU’EST-CE QU’UN RÉCIT ?

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Un récit n’est pas une construction artificielle imposée à la fiction ou au monde réel, mais est simplement un terme que nous donnons à notre tentative de nous comprendre et de déterminer la meilleure façon de répondre aux problèmes et aux questions personnelles et interpersonnelles que sans cesse nous nous posons.

D’où vient la structure narrative ?

Considérez que nous possédons tous certaines qualités humaines fondamentales telles que la raison, les passions et le scepticisme, pour n’en citer que quelques-unes. Lorsque nous sommes confrontés à des problèmes ou à des injustices dans notre propre vie, nous faisons appel à tous ces attributs afin de chercher une solution au problème ou de corriger ce que nous avons jugé injuste.

Voici comment Melanie Anne Phillips, co-auteure de la théorie narrative Dramatica voit les choses. Lorsque nous nous réunissons en groupes autour d’une question d’intérêt commun ou d’un objectif commun, nous nous organisons rapidement en spécialités, de sorte que l’une de ces spécialités devient la voix de la raison pour le groupe, tandis qu’une autre devient le cœur du groupe réagissant avec toutes les fibres de son âme et qu’une autre encore émerge chez les sceptiques doutant de toutes les décisions que le groupe pourrait prendre.

Cela se produit parce que l’objectif du groupe est mieux servi lorsqu’une personne passe tout son temps à approfondir la question du point de vue de la raison tandis qu’une autre se concentre uniquement sur l’examen de la question avec scepticisme. Cela crée un argument et c’est précisément cet argument qui fait avancer les choses.

Ensuite, nous nous réunissons pour rendre compte de nos conclusions. De cette façon, le groupe pénètre davantage dans la question (ce qui peut aussi représenter un grand risque). Néanmoins, le résultat est souvent plus efficace que de tenter seul de résoudre un problème. Il peut sembler en effet absurde que chacun travaille de son côté pour trouver une solution à une difficulté qui concerne tout le groupe.

La structure du récit

Quelque chose de merveilleux s’est produit lorsque les conteurs ont cherché à comprendre ce qu’il se passe dans nos propres cœurs et esprits et ce qu’il se passe dans nos interactions collectives. Sur des centaines de générations, les auteurs de récits de toutes sortes (par tâtonnements) ont pu documenter les schémas de pensée du groupe et de l’individu et les intégrer en une structure consensuelle du récit.

Melanie Anne Phillips s’oppose résolument à d’autres théories. En effet, pour elle, la narration n’est pas un cheminement logique linéaire comme dans le « Voyage du héros » de Joseph Campbell, mais elle est de nature fractale. Elle serait alors composée de moments qui ne sont pas non plus liés apparemment par une relation de causalité.

L’esprit de groupe est identique dans ses composantes et son fonctionnement à celui de l’esprit individuel, une seule dimension fractale plus grande que celle de l’individu.

Et selon Melanie Anne Phillips, c’est pourquoi la structure d’un récit n’était pas déchiffrable auparavant – on ne peut pas expliquer un système non linéaire avec un paradigme linéaire.

Les archétypes dans les histoires sont dérivés de ces rôles que nous adoptons dans l’esprit du collectif qui, à leur tour, représentent nos propres qualités internes. Ainsi, l’esprit de groupe fournit un modèle fonctionnel visible de l’esprit comme si, comme par magie, nous pouvions apercevoir nos rouages internes qui nous font penser et agir.

Un esprit collectif

Les archétypes représentent donc nos qualités fondamentales et l’esprit de groupe est une projection fractale externe (par fractale, Phillips entend que nous partageons certains traits communs avec le groupe mais que nous sommes aussi suffisamment spécialisés pour garder notre individualité) du système d’exploitation de nos propres esprits internes.

L’esprit de groupe (le Story Mind de la théorie narrative Dramatica) n’est pas l’inconscient collectif de Jung, bien qu’il soit similaire en ce sens qu’il s’agit du fonctionnement systémique (donc observé objectivement) de nos esprits que nous partageons tous de manière identique en tant qu’êtres humains.

Et les archétypes ne sont pas mythologiques, comme chez Campbell, mais sont des personnifications de nos attributs internes tels qu’ils sont exprimés par les rôles d’avatar (à ne pas confondre avec la personæ de notre personnalité apparente par rapport à l’autre) que nous adoptons lorsque nous nous organisons en tant que spécialistes au sein d’un groupe.

En conclusion, pour Melanie Anne Phillips, il suffit de dire que par le biais de la narration et du récit, nous sommes capables d’examiner la structure et la dynamique de l’esprit de groupe et de voir la structure et la dynamique en nous-mêmes.
Et, par conséquent, la narration détient la clé pour comprendre pourquoi nous pensons et ressentons comme nous le faisons, et fournit les méthodes et techniques qui peuvent résoudre à la fois nos problèmes externes et nos iniquités et difficultés internes (tel notre sentiment de culpabilité bien plus fréquent qu’on ne veut bien l’admettre).

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