DRAMATICA : LA THÉORIE EXPLIQUÉE (36)

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Pour Dramatica, le problème d’une histoire peut s’analyser en classes, types et variations.

  • Il existe 4 classes.
  • Il y a 4 types par classe.
  • Et il y a 4 variations par type.

Depuis quelques articles déjà, nous avons commencé à étudier chacune des variations possibles des types de problèmes qu’un auteur ou une autrice peuvent utiliser dans les définitions de lerus personnages.

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DRAMATICA : LA THÉORIE EXPLIQUÉE

Nous abordons dans cet article les quatre variations du type Future de la classe Universe.

Pour lire depuis le début la traduction et nos annotations du chapitre 12 de la théorie narrative Dramatica : DRAMATICA : LA THÉORIE EXPLIQUÉE (30)

Dramatica

Les quatre variations du type Future (Classe Universe)

Openness

Cette variation décrit une ouverture d’esprit. Il s’agit de la volonté à réévaluer, à remettre en question (une situation la plupart du temps). Et si cette volonté est possible, c’est parce que les alternatives qu’envisage le personnage offrent une certaine attirance.
Sinon, elles seraient balayées d’un revers de main.

Nous possédons tous des idées ou des opinions préconçues, des préjugés. Lorsqu’une nouvelle information vient contrarier ces préconceptions, soit nous restons aveugles à la nouvelle réalité qui se forme devant nous, soit nous restons partiaux et continuons à juger sans souci d’objectivité si notre esprit n’est pas ouvert à la critique.
Dans le cas contraire, si nous sommes prêts à accepter qu’une information ébranle nos certitudes, nous serons plus réceptifs, plus tolérants. Un personnage de fiction fait de même. Et lorsqu’il possède une ouverture d’esprit, celle-ci s’impose par-dessus n’importe quel point de vue (dont on ne peut que plaindre la fixité).

Par ailleurs, cette disposition d’esprit (Openness) peut signifier un manque total d’engagement du personnage qui s’accorde alors avec ce que quiconque pourrait lui dire. Car être réceptif, ce n’est pas non plus être perméable à toutes les opinions. Nos préconceptions (tendances, opinions, préjugés..) ne sont pas non plus mauvaises dans le sens où elles furent forgées à l’aune de nos expériences, de notre vécu. Elles nous sont nécessaires pour tenter de rendre légitime notre présence en ce monde.
Et l’ouverture d’esprit dont nous pourrions faire preuve peut nous permettre de nous ouvrir à des expériences plus authentiques et en particulier dans notre relation aux autres. Concernant les dialogues, les personnages dotés d’une Openness permettent d’insuffler aux conversations un sentiment de découverte, de curiosité et de vulnérabilité. Leurs interactions peuvent explorer les thèmes du doute, du changement et de la recherche de la vérité d’une manière qui trouve un écho auprès du lecteur/spectateur.

Le dialogue des personnages Openness (avec une ouverture d’esprit) peut également servir à remettre en question les idées préconçues (Preconception) des autres personnages, créant ainsi une tension et un conflit qui font avancer le récit.

Openness peut illustrer (l’écriture scénaristique est visuelle par essence) une prédisposition à être à l’écoute d’autrui et de bénéficier de cet échange pour mieux éprouver notre sentiment d’exister. L’intégration de Openness dans un récit peut améliorer l’intrigue en introduisant des éléments de transformation et de développement du personnage. Les personnages qui incarnent ce trait de caractère peuvent faire avancer l’intrigue en prenant des décisions qui conduisent à des développements de points de l’intrigue, de nouveaux conflits ou des solutions inattendus. Leur volonté d’adaptation et de changement peut également servir de facilitateur à la progression d’autres personnages, en les influençant fortement et en enrichissant la texture narrative globale.

Preconception

Sans pour autant contredire Openness, Preconception désigne une mauvaise volonté à réévaluer (essentiellement une situation). Nos préjugés, nos tendances, nos opinions sont comme des conclusions. Nous avons abouti à un résultat et nous ne nous sentons pas capables d’aller au-delà de celui-ci.

Une idée préconçue nous fige dans le temps. Nous ne progressons plus. Or avoir le sentiment d’évoluer vers une finalité et même si nous ne l’atteignons jamais est fortement gratifiant. C’est ainsi que nous nous sentons vivants.
Et même si une alternative (une autre opinion, par exemple)  semble plus attirante, nous maintenons notre point de vue.

En refusant de s’ouvrir au monde, en ne nous autorisant pas à prendre compte de nouvelles données qui pourraient impactées notre vie, nous n’avons aucun moyen de comprendre que les conclusions auxquelles nous avons abouties sont fausses.

Pourquoi nier ses contradictions ? Pourquoi s’entêter ? Et Pourquoi se refuser à de nouvelles expériences ? Notre vécu se construit progressivement. Et nos préconceptions (Preconception) ne font que ralentir son élan.

Il y a fort à craindre qu’une étroitesse d’esprit ne mène à des actions, des attitudes, des conduites au détriment de soi-même et des autres. Néanmoins, toutes nos préconceptions nous permettent de tenir bon parfois lorsque quelque chose ou quelqu’un tentent de nous faire virer du droit chemin.

Et Dramatica pose une question intéressante : Est-il mal d’avoir des préjugés ou une quelconque idée reçue contre le mal ?

Synonyme : Intolérance.

Dans Dramatica, Openness s’oppose à sa contrepartie, Preconception (une idée préconçue). Ces termes représentent la volonté ou la résistance d’un personnage à considérer des idées ou des perspectives en dehors de ses croyances ou de sa compréhension actuelles. Un personnage qui fait preuve d’ouverture d’esprit (Openness) est plus enclin à explorer de nouvelles idées, à s’adapter à des situations changeantes et à envisager des pensées qui peuvent être étrangères à sa vision actuelle du monde ou la remettre en question.
Ce trait de caractère peut rendre un personnage plus dynamique et plus sympathique, car il reflète la propension naturelle de l’être humain à évoluer et à changer.

Delay

C’est la procrastination. C’est-à-dire de prendre la décision de ne pas prendre de décision. Ne pas choisir, c’est encore choisir.
Soit les options possibles sont trop équilibrées, soit il n’y a pas assez d’informations pour être suffisamment confiant. Et le personnage retarde sa décision (delay).

Nous sommes dans l’attente. Ou bien toutes les informations utiles pour justifier une action ne sont pas encore parvenues au personnage ou bien celui-ci attend que la situation change et présente d’elle-même une meilleure voie.

Mais combien de temps devons-nous attendre ? Et si quelque chose venait à distraire le personnage et qu’il oublie de vérifier si les choses ont changé ? La patience n’est pas toujours bonne conseillère.
D’abord parce que ne pas vouloir prendre la décision de s’attaquer à un problème laisse le problème non résolu.

Ensuite, le problème pourrait être oublié. Et son œuvre maléfique continuer d’agir en sous-main. Par exemple, une dictature pourrait s’offrir en sous-main des organes de presse pour manipuler l’opinion publique à son avantage. Si un personnage qui est le directeur d’une publication est conscient de cela mais décide pour une raison ou une autre soit d’attendre que son journal soit effectivement racheté pour par exemple démissionner de son poste, soit de ne pas placer ses brûlots dans l’éditorial du journal afin de dénoncer l’inadmissible, il laisse le problème prendre de l’ampleur.
Parfois, il s’avère trop tard pour agir.

Delay désigne cette attitude à ajourner, à remettre au lendemain et induit le risque de ne pas apporter suffisamment de réflexion à un problème. Mais surtout, une telle conduite influence un personnage à éviter ce qui a créé le problème (en quelque sorte à fermer les yeux sur des actions qui ont créé le problème) ou bien à ne pas prendre les mesures nécessaires pour contrer la récurrence du problème.

Tant qu’un personnage ne s’engage pas envers un problème, il sera asservi à ce problème. Tant qu’il ne fera pas un choix, il ne sera pas libre.

Choice

A l’opposé de Delay se trouve Choice. Choice désigne le fait de prendre une décision. Pour Dramatica, la finalité d’une décision est la résolution d’un problème. Il s’agit de faire un choix (en espérant qu’il soit le bon) afin de solutionner une situation qui pose problème.

Le processus de décision consiste à pondérer toutes les informations qu’un personnage possède mais aussi à les passer au prisme de ses sentiments. C’est un processus à la fois objectif et subjectif.

Pris dans une certaine urgence, un personnage peut prendre aussi une décision sans attendre de posséder toutes les informations utiles. Evidemment, cela peut mener à des décisions un peu trop rapides qui s’avéreront contre-productives voire destructrices (pour lui comme pour les autres).

Ce manque d’information est alors remplacé par l’intuition. Par sa nature même, l’intuition s’oppose au concept qui lui est raisonné. Mais c’est un autre débat. Quoiqu’il en soit, l’intuition peut être utilisée pour contourner nombre d’obstacles et accéder plus rapidement à la conclusion de l’histoire.
L’intuition dans les choix qui seront faits par le personnage est donc un bon moyen dramatique de faire avancer les choses. Mais la spontanéité peut aussi révéler son lot de surprises qui ne sont pas toujours très agréables.

Synonymes : Décision, Sélection, Détermination, Choix.

La classe Universe

La classe Universe est composée de quatre types :

dramatica

On peut aussi se représenter cette classe ainsi :

Dramatica

Progress serait en sorte le mouvement dialectique, la force qui fait passer d’un moment à l’autre.

Chaque type de la classe possède quatre variations :

Dramatica

Notez que la disposition des variations, comme celle des types et celle des classes n’est pas aléatoire.
Dramatica a signifié une relation d’opposition entre deux éléments, entre deux termes, entre deux concepts par la diagonale.

Ainsi, il existe entre Fate et Destiny, comme entre Work et Attempt.. pour les variations ou bien entre Past et Present et entre Progress et Future pour les types une relation d’opposition qui n’est pas une contradiction.

Past et Present par exemple ne se contredisent pas. Sinon, cela serait totalement inutile.
De cette opposition, de ce contraste, cependant, naît une force, une énergie. Du frottement des deux termes et des concepts qu’ils représentent se crée un mouvement qui dépasse les deux notions pour donner autre chose et en particulier le déroulement de l’intrigue ou de l’histoire dans sa globalité.

Nous aborderons dans le prochain article, les quatre variations des types de problème que représente la classe Mind.

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