COURT-METRAGE & THEORIE

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Le court-métrage se présente principalement sous deux angles : celui de l’étudiant qui est en phase d’apprentissage que ce soit sur le plan de l’écriture ou de la réalisation et celui d’un processus de création mature.
Le court-métrage existe essentiellement via les festivals et lorsque son auteur l’utilise encore pour parfaire  son art de la narration, il est difficile d’y voir un véritable travail de création et de le soumettre à la critique.
Cependant, la critique et les théories qu’elle pourrait avancer concernant le court-métrage peuvent bénéficier aux auteurs même en recherche de leur art. Une telle analyse pourrait même déboucher sur la façon particulière dont le court-métrage est perçu par le public.

Les auteurs, comme tout créateur, ont souvent du mal à formuler, à expliquer leur art. Lorsqu’un problème se présente ou lorsque les solutions sont trouvées, il leur est difficile de reconnaître ce qui constitue le problème ou la solution. En cela, une théorie, une critique du court-métrage peut être utile pour aider le processus de résolution de problème lié à l’écriture scénaristique du court-métrage.
Ce site a pour vocation de rapporter autant de théories que possible sur les techniques d’écriture de scénario que ce soit pour le court-métrage ou des scripts de 120 pages. L’auteur d’un court-métrage trouvera d’ailleurs des informations utiles en parcournant les articles que ce soit sur les structures, les personnages et les concepts généraux de l’écriture scénaristique.

Dans la masse d’informations disponible, un auteur pourrait alors non pas suivre aveuglément une méthode soi-disant empirique mais au contraire, émettre des hypothèses et vérifier dans ce qui a été déjà produit s’il n’existe pas des exemples et contre-exemples. Prenons par exemple l’une des règles du court-métrage qui consiste à ne se servir des dialogues que d’une manière subsidiaire à l’action. Pour tester cette hypothèse, l’auteur pourrait alors s’abreuver de courts-métrages et connaître ainsi si cette hypothèse est correcte d’après ses propres critères car la création est par nature un regard unique et spécifique. Ce qui fonctionne pour un auteur ne fonctionnera pas obligatoirement chez un autre.
Si son histoire ne fonctionne toujours pas, il peut alors émettre une nouvelle hypothèse sur un autre paramètre. Le court-métrage, sans être expérimental, peut aussi par la pratique tenter de redéfinir des concepts et fournir lui-même un contre-exemple d’une théorie répandue.

Une autre règle importante dans un script  est que les événements doivent être reliés entre eux par un lien de causalité.  Un événement est alors toujours la cause logique d’un autre événement, le travail de l’auteur consistant à imaginer les conséquences les moins prévisibles possibles sans qu’il n’y ait pour autant d’ambiguïté.
Mais si votre thème embarque un personnage complexe, un script de court-métrage aura les plus grandes difficultés à gérer cette complexité. Dans ce cas, vous pourriez expérimenter le manque de causalité entre les événements pour mettre l’emphase sur votre personnage et ses problèmes vous évitant ainsi d’avoir recours à des clichés pour le décrire.

Les deux règles énoncées ci-dessus en exemple sont destinées à vous faire comprendre qu’une fois vous avez compris la règle, il est bon parfois de la tordre afin de vous l’approprier et d’exprimer votre art. Mais cela doit être fait non pas pour contrer la théorie et produire un contre-exemple prétentieux mais bien parce qu’intuitivement, vous apportez des réponses personnelles à des questions relatives à la narration, aux genres ou à l’esthétique.

Un des problèmes majeurs d’un script de court-métrage est donc d’éviter la prévisibilité. Prenons l’exemple d’une histoire de vampires ou de zombies. Un script de 90 ou 120 pages aura à sa disposition l’acte Un afin de rendre légitime la présence de ces êtres surnaturels avant que le héros ne se mette à les combattre au cours de l’intrigue.
Un tel script a l’avantage de l’espace mais dans un court-métrage, il vous faut entrer sans détour dans la situation. Vous n’avez pas l’horizon nécessaire pour justifier votre matériel alors vous éludez des informations.

Ainsi, vous allez utiliser une norme différente pour le script de court-métrage. Vous vous servirez de l’ambiguïté des situations pour asseoir votre propos alors que pour un script de 90 ou de 120 pages, le lien de causalité sera la règle.
Mais peut-être qu’intuitivement, vous aurez besoin de relier vos scènes par des causes et des effets.
Cette intuition qui influe sur le processus de résolution des problèmes que vous rencontrez pendant le travail d’écriture s’affinera au cours de votre expérience d’écriture, au fil des scripts que vous écrirez. Même si ce n’est jamais agréable de ne pas aller au bout d’un script, le travail que vous aurez effectué sur lui sera tout de même une expérience pratique qui vous permettra de parfaire votre écriture. En d’autres termes, ne cessez jamais d’écrire même si vous désespérez de voir l’un de vos scripts de court-métrage (ou autre, d’ailleurs) jamais mis en images.

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