TRUCS POUR DIALOGUES

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Lorsqu’on se lance dans l’écriture d’un scénario, on a tendance à fournir dans l’acte Un de larges blocs de dialogues pour expliquer le passé des personnages. C’est un peu comme tuer la poule dans l’œuf.

Laissez les situations et les comportements des personnages prendre en charge les informations relatives à leur passé. Utilisez les dialogues comme des indices pour annoncer des événements futurs. Prenons l’exemple du Sixième sens de M. Night Shyamalan. Cole est le seul à parler à Malcolm Crowe et bien que Crowe (après l’incident déclencheur) parle à d’autres personnages, aucun d’entre eux ne lui répond.

Au début du récit, lorsque Malcolm rejoint Cole dans l’église, Cole parle en latin avec ses petits soldats. L’idée derrière ce dialogue étrange pour un gamin de 9 ans est que les esprits mauvais ne peuvent pénétrer dans des lieux saints et lorsqu’un prêtre meurt, son esprit reste dans l’église. Comme Cole peut parler aux morts et que les prêtres parlent le latin, il est probable que l’un d’entre eux ait appris à Cole les mots de latin qu’il prononce.
Et comme le précise Malcolm, l’église est un refuge et Cole le sait, lui qui cherche constamment à se protéger des fantômes. Notez ici que Malcolm l’a rejoint dans l’église et Cole accepte alors de revoir Malcolm.

Lorsqu’un peu plus tard dans l’histoire, Cole dit à Malcolm de ne pas le laisser tomber, cette ligne de dialogue est chargée de sens puisqu’elle implique que Vincent Grey possédait le même pouvoir que Cole. Au cours de l’exposition, avant l’incident déclencheur, Vincent reproche à Malcolm de l’avoir laissé tombé. La symétrie de ces deux lignes de dialogue est nécessaire pour expliquer la présence de Malcolm Crowe auprès de Cole qui chercherait alors à se racheter après son échec avec Vincent.

Les dialogues, cependant, s’avèrent plus importants dans les récits où les personnages (leurs différentes personnalités, leurs motivations, les conflits, les forces et surtout les faiblesses des personnages) créent l’action, c’est-à-dire l’intrigue.
Inversement, dans les histoires basées sur de l’action pure, les événements priment et les personnages sont alors secondaires et les dialogues sont alors presque superflus. Lorsque la caractérisation des personnages n’est pas superficielle (ce qui arrive trop souvent dans les films d’action où ils ressemblent plus à des stéréotypes qu’à de véritables personnages), les dialogues devraient refléter les motivations et les conflits internes des personnages.

Mais refléter seulement un peu comme le font les actes manqués qui représentent des désirs refoulés mais réfractés lorsqu’ils se manifestent à la conscience. Le dialogue ne doit pas être une réplique exacte du comportement, ni dire ce qu’il se passe dans la tête d’un personnage passif.

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