Si le thème est la raison de votre histoire, la structure est comment vous allez la raconter. La structure doit être rigide sinon votre histoire s’effondrera comme de la chair sans ossature.
En 350 avant Christ, Aristote définit la structure en trois actes avec un début, un milieu et une fin ou bien comme dénommés plus tard, le setup (ou mise en place des choses du récit à venir), le conflit (ou complications) et la résolution. C’est une méthode éprouvée et efficace pour raconter une histoire.
La résolution la plupart du temps est le moment où les choses rentrent dans l’ordre pour le héros. Un héros qui fut d’ailleurs profondément transformé de l’intérieur par son aventure.
Le principe est assez simple. Le début (ou exposition) montre un certain ordre. Cet ordre sombre dans le chaos. Un personnage (central à l’histoire) prend des décisions en réponse à des conflits (souvenez-vous, sans conflit, pas d’histoires). Puis la résolution, la fin de votre histoire, voit la restauration de l’ordre (généralement un ordre meilleur).
Une structure très utile est de séparer l’Acte Deux en 2 parties égales ce qui aboutit à une structure en quatre actes. Le point médian de l’histoire, point (crucial s’il en est) de séparation, permet aux auteurs de mieux gérer l’acte Deux, toujours une période difficile à vivre.
L’acte Un établit le monde initial du récit
Cet acte Un présente le protagoniste, le thème majeur et expose le but du protagoniste. Un conflit dramatique majeur jette le monde actuel du personnage principal dans le chaos et menace directement son objectif.
Ce conflit est initié généralement par l’incident déclencheur. C’est habituellement un autre personnage (un mentor ou chez Campbell, un héraut ou messager) qui propose l’aventure au héros.
Il semble que cette aventure aura de sérieuses conséquences et il n’est pas rare de voir le héros en devenir la refuser dans un premier temps.
Un événement soudain (en rapport avec le thème, les coïncidences sont mal vues dans un scénario sauf pour l’incident déclencheur) oblige le protagoniste à prendre une décision face aux enjeux de la situation et décide de s’embarquer dans l’aventure.
L’acte Un présente aussi un personnage majeur du récit : l’antagoniste aussi connu sous les noms de némésis ou méchant de l’histoire.
La première partie de l’Acte Deux
nous montre le protagoniste essayant d’atteindre son objectif. Généralement, celui-ci est clairement défini à cette étape du scénario mais il est possible qu’il soit définitivement établi au plus tard à la fin de cette première partie juste avant le point médian de l’histoire.
On le voit lutter contre son antagoniste qui peut être de n’importe quelle forme, une catastrophe naturelle par exemple. Le protagoniste se fait des alliés (des vrais alliés qui vont l’aider dans sa quête, à ne pas confondre avec le faire-valoir qui met en valeur ou les qualités ou la faiblesse majeure du personnage) et il est soumis à toute une batterie de tests qu’il surmonte.
L’idée de ces épreuves et obstacles (liés habituellement au thème) ont pour fonction dramatique de faire prendre conscience au personnage principal de certaines vérités sur lui-même. L’idée est que le personnage évolue d’un état dans lequel il n’était pas heureux ou bien se sentait frustré, inachevé vers un état où il s’est enfin entièrement accompli (mais pas avant la fin de l’histoire).
Autour du point médian, un événement désastreux se produit et à partir de là, tout s’effondre pour le héros. Une nouvelle ligne dramatique voit le jour qui nous amènera en compagnie du héros vers le climax de l’histoire, l’ultime confrontation entre le personnage principal et son antagoniste.
Au cours de la seconde partie de l’Acte Deux,
les péripéties s’accumulent alors que la nature des conflits augmente. Le personnage principal a beaucoup appris au cours de la première partie de l’acte Deux et il met à profit ses nouvelles connaissances comme autant de nouveaux pouvoirs.
Mais l’euphorie est de courte durée et le héros se retrouve au plus bas (physiquement et moralement). Il subit le contrecoup des décisions qu’il a prises à la fin de l’acte Un et le héros est à la merci du méchant.
On se doutait d’ailleurs que les conséquences seraient terribles, les enjeux importants et c’est ainsi qu’émotionnellement, le lecteur se trouve engagé vis-à-vis du héros.
Au cours de l’Acte Trois,
le héros élabore le plan qui va lui permettre de vaincre l’antagoniste au cours du climax. Juste avant que celui-ci ait lieu et le cas échéant, l’intrigue secondaire et la B Story sont résolues.
Liées d’une manière ou d’une autre à l’intrigue principale, elles convergent toutes vers l’acte Trois afin d’y trouver une réponse. Le climax qui ne doit pas être prévisible (rien ne devrait être prévisible dans votre scénario) est l’ultime expression du thème. Il est le message (à ne pas confondre avec le thème) que l’auteur avait l’intention de faire passer. C’est sa propre réponse au thème et elle s’exprime au-travers du climax. Le héros a atteint son objectif (pour le meilleur ou pour le pire) et l’ordre des choses est rétabli.
L’avantage d’une telle structure est qu’elle peut s’appliquer à n’importe quel genre. Cette structure est un cadre à l’intérieur duquel l’auteur peut s’exprimer. C’est lui qui est responsable des décisions qu’il prend, de ses intentions et grâce à cela, chaque histoire est différente tout en respectant une structure commune.
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