PLANIFIEZ VOTRE HISTOIRE

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Planifier son histoire consiste à tracer les grandes lignes de celle-ci. Votre plan contiendra les éléments dramatiques de base de votre concept : les personnages et l’intrigue. Ce plan énumère les grands moments de votre histoire chronologiquement ainsi qu’une idée du nombre de pages que chacun de ces éléments devra occuper.

L’idée d’un plan préalable au travail d’écriture proprement dit est de coucher sur le papier chaque articulation de l’histoire. Ce plan ne vous dicte pas vos choix, il est un cadre qui organisera vos choix. Suivre un plan, ce n’est pas non plus une formule. 10 auteurs qui suivent le même plan produiront 10 histoires différentes, c’est une certitude. Il est tout simplement possible de faire du neuf sans avoir à réinventer la roue.

Au départ est le conflit

C’est la condition essentielle pour qu’une œuvre dramatique soit. Globalement, une histoire s’articule ainsi :

  • Un protagoniste, personnage central de votre histoire
  • Ce que veut absolument le protagoniste
  • Ce qui empêche le protagoniste d’obtenir ce qu’il veut
  • Le thème de votre histoire (universel alors que le message ou vos intentions sont de votre responsabilité)
  • L’évolution personnelle de votre personnage (aussi dénommé arc dramatique)
  • Comment finit votre histoire

Ainsi, vous devriez pouvoir résumer votre histoire en une phrase (le pitch).

Si vous pouvez remplir les blancs que la liste ci-dessus n’a pas manqué de créer, votre histoire au moment de l’écriture s’écoulera sans heurt. Vous n’avez nulle besoin d’entrer dans les détails pour compléter cette liste, vous dressez simplement une carte grossière pour éviter de vous perdre ou du moins que votre histoire n’emprunte mille chemins à la fois au risque de perdre le lecteur.

Les avantages sont nombreux à passer quelques heures ou plus à faire ce travail préliminaire :

  1. La ligne dramatique principale de votre récit s’organise autour de ce que veut votre protagoniste. C’est le Story Goal, son objectif visible par tous.
  2. Le thème de votre histoire décide du début et de la fin de cette aventure ainsi que de l’arc dramatique de votre protagoniste.
  3. En définissant votre protagoniste, vous avez certainement découvert chez lui des bons côtés et des failles. Afin de connecter le lecteur avec votre héros, vous devez mettre en avant chez ce dernier une faille majeure. Cette faille majeure dictera son comportement. Fort des compétences et de la faille de votre personnage, vous pourrez plus facilement lui conférer des lignes de dialogue pertinentes, en harmonie avec sa personnalité.
  4. Votre histoire pose ce que l’on nomme une question dramatique centrale, sommairement il s’agit de ce mystère fascinant qu’arbore le récit et que le lecteur espère voir résolu d’ici la fin de l’histoire. Cette question dramatique est naturellement soulevée par les éléments dramatiques définis dans la liste ci-dessus. Cette question doit trouver une réponse lors du climax (au cours du troisième acte).
    Le climax est l’ultime confrontation du héros avec l’antagoniste et c’est à ce point majeur de l’histoire qu’il résout son problème, en d’autres termes qu’il trouve la réponse à la question dramatique centrale. Toutes les actions qui ont précédées ont préparées ce moment du climax. Votre plan pourrait vous éviter de répondre à cette question avant le climax frustrant ainsi le lecteur.
  5. Une fois que votre thème est déterminé (donc que vous savez de quoi vous voulez parler), vous assurerez ainsi une cohésion à votre histoire. Un manque de cohérence est généralement dû à une déficience du thème (absent ou mal pensé). Gardez à l’esprit qu’un thème doit être universel, il doit s’adresser au plus grand nombre. Si seulement quelques lecteurs se reconnaissent dans votre thème, vous jetez une ombre létale sur votre scénario. Tous les éléments dramatiques doivent supporter votre thème.
  6. Dès l’exposition (tout au long du premier acte), vous devez rendre votre personnage principal sympathique ou fascinant aux yeux du lecteur. Il est donc important de prêter une attention particulière à la création de vos personnages. Le lecteur doit ressentir une empathie avec votre protagoniste. Même si celui-ci a des activités pas très recommandables, s’il est votre héros, vous devez le rendre attachant vis-à-vis du lecteur.
    Vous pouvez généralement y parvenir en définissant pour lui un besoin interne. Lorsque vous avez trouvé la faiblesse majeure de votre personnage, une faille qui cause chez votre personnage un sentiment de frustration, un mal être, son besoin sera alors de combler cette peur qui l’empêche de s’accomplir pleinement. En décrivant ainsi votre personnage sous l’angle de ses émotions, vous facilitez l’engagement émotionnel de votre lecteur avec lui et avec votre récit.
  7. Lorsque le Story Goal de votre personnage sera clair dans votre esprit, lorsque vous saurez exactement quels seront ses objectifs à la fois extérieur et intérieur, vous éviterez non seulement le risque d’être confus mais vous saurez si les objectifs de votre héros méritent d’être vécus et que cette expérience soit partagée avec le lecteur. Si l’objectif extérieur, par exemple, est jugé immoral d’une façon ou d’une autre, il y a peu de chances pour que vous puissiez connecter votre héros au lecteur.
  8. Lorsque vous aurez déterminé ce qui s’oppose au protagoniste dans la réalisation de son objectif, vous pourrez incarner cet antagonisme. Qu’il soit une entité (une autorité quelconque ou la nature par exemple représentées par un personnage) ou un méchant de l’histoire de plein droit, vous pourrez vérifier que votre héros est en conflit direct avec son antagoniste et que ce dernier ne s’éparpille pas dans des actions qui n’auraient rien à voir avec votre héros. Même si votre méchant à un objectif personnel (toujours très intéressant à développer), votre héros doit se trouver sur son chemin. Ainsi le conflit est toujours relié au personnage principal de votre histoire.

Nous insistons sur la notion de conflit, d’oppositions de valeurs. Deux amoureux, par exemple, de la même classe sociale n’offre pas grand intérêt pour développer une intrigue. Faites en sorte qu’ils ne soient pas issus du même milieu et vous générerez du conflit (pensez à Titanic de James Cameron). Lisez nos articles sur Robert McKee pour vous donner une idée de ces oppositions de valeurs et comment les utiliser dans votre scénario.

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