DES ERREURS COMMUNES

5
(2)

Des erreurs communes qui ont un effet néfaste sur le devenir d’un scénario adviennent plus souvent qu’on ne le pense.

Bien qu’une piètre mise en page ne suffise pas à elle seule à faire rejeter un scénario par un lecteur ou une lectrice, elle ne donne pas vraiment une bonne première impression. L’utilisation d’une mise en page conforme aux normes de l’industrie est une exigence de base que tous les scénarios doivent respecter. Ceux qui ne le font pas ne sont pas seulement marqués du sceau de l’amateurisme, c’est aussi le signe que le scénariste n’a pas lu suffisamment de scénarios.
Outre l’écriture proprement dite, la lecture de scénarios est l’un des meilleurs moyens d’apprendre le métier, mais elle est étonnamment négligée par certains scénaristes. Et pour ceux qui n’utilisent pas de logiciel d’écriture de scénario, il est d’autant plus important que le document se rapproche le plus possible de la mise en page attendue.

La question des enjeux

Avoir un objectif (c’est-à-dire un désir) convaincant ou un besoin (c’est-à-dire sur le plan affectif, personnel, intime) pour le protagoniste est une bonne chose, mais s’il ne risque pas de perdre grand-chose en cas d’échec, la réussite du personnage peut sembler plutôt décevante.
Non seulement les risques énormes donnent au lecteur (peut-être futur spectateur) une bonne raison de soutenir le personnage, mais c’est aussi un facteur important qui contribue à créer une dynamique car au fur et à mesure que le récit se poursuit, les enjeux doivent être de plus en plus importants, afin de maintenir l’intérêt de la lectrice ou du lecteur.

Sans enjeux, ou sans rappels des risques encourus, il peut parfois être difficile de comprendre les véritables motivations d’un personnage et cela rend les choses beaucoup trop faciles pour lui. Un manque de risques peut signifier un manque de conflit et c’est la force motrice de toute histoire.

Donc des conflits

Garder le lecteur et la lectrice en haleine ne se limite pas à l’incident déclencheur et au climax du troisième acte (l’ultime confrontation) ; il faut aussi maintenir l’attention du lecteur/spectateur tout au long de l’intrigue.

Les auteurs et les autrices sont souvent victimes de l’accalmie qui survient juste après le point médian (une articulation majeure qui oriente l’intrigue dans une autre direction) et l’intrigue s’essouffle. Vous ne rendez pas les choses assez difficiles pour votre protagoniste si vous n’ajoutez pas suffisamment d’obstacles de plus en plus difficiles à surmonter. Il n’est pas très intéressant de voir quelqu’un se débrouiller tout seul. Le lecteur/spectateur veut voir des conflits, et beaucoup de conflits.

Trop souvent, l’auteur et l’autrice perdent du temps en détaillant des informations que l’on ne peut pas voir à l’écran, telles que le passé, les indications de lieu ou les relations entre les personnages. Gardez toujours à l’esprit que le lecteur/spectateur ne lit pas votre scénario, mais qu’il le voit. Ainsi, les éléments d’information qui, selon vous, aideront le lecteur/spectateur ou le réalisateur à mieux comprendre votre récit ne seront pas pris en compte par les personnes qui le regardent.
Si un détail est suffisamment important pour que nous le connaissions, essayez de l’introduire dans le dialogue ou l’action et faites en sorte qu’il fasse partie de l’intrigue plutôt que d’être une note secondaire dans votre scénario.

Cela peut sembler étrange pour l’autrice ou l’auteur, mais bien souvent, lorsqu’une intrigue se concentre sur le parcours du protagoniste, le développement d’un adversaire sous la forme d’un personnage physique peut facilement être négligé. Bien que cela ne s’applique pas à tous les types de récits, un antagoniste est non seulement un excellent moyen d’introduire un conflit essentiel dans le récit, mais il peut également créer un arc dramatique plus satisfaisant pour votre personnage principal. Le méchant de l’histoire est souvent l’élément central nécessaire pour créer le climax final, où le protagoniste doit vaincre le plus grand obstacle jusqu’à présent. Plus il est difficile de vaincre un antagoniste, plus la victoire du protagoniste est gratifiante.

La part des dialogues

L’un des meilleurs conseils qu’un scénariste puisse recevoir est de lire ses dialogues à voix haute. Ce qui se lit bien sur la page ne se traduit pas toujours aussi brillamment à l’oral. Réciter les répliques verbalement est donc un excellent moyen de découvrir ce qui est fluide et ce qui ne l’est pas. Veillez à ce que tous les personnages aient une voix qui corresponde à leur âge, à leur milieu et à leur environnement, et évitez que tous les personnages aient la même voix.

Lorsque le dialogue d’un personnage est mal interprété, des informations importantes peuvent facilement se perdre, le personnage n’est pas crédible et la lecture peut s’avérer pénible. Si la lectrice ou le lecteur se demande si quelqu’un parlerait vraiment comme ça, c’est que vous n’avez pas bien fait votre travail.

Ne perdez pas de temps à nous indiquer la couleur des cheveux d’un personnage ou les vêtements qu’il porte, à énumérer les objets qui se trouvent dans une pièce ou à parler pendant tout un paragraphe de la splendeur d’un coucher de soleil. Dans un scénario, nous n’avons besoin de connaître que les détails essentiels à l’histoire ; tout le reste, aussi formidable soit-il, ne fait qu’occuper un espace précieux sur la page.
Se lancer dans l’écriture romanesque est dangereux et risque de détourner l’attention des détails importants. Ne mentionnez pas un objet à moins que quelqu’un ne l’utilise réellement et, à moins qu’il ne soit essentiel à l’histoire qu’un personnage ait les yeux bleus, tout ce que vous faites, c’est limiter le casting pour ce rôle. Ne ralentissez pas la lecture et n’entravez pas le rythme de l’histoire. Soyez général, mais évocateur lorsque c’est nécessaire.

Quelle que soit la qualité de l’écriture d’un scénario, si l’idée n’est pas convaincante, le scénario sera difficile à vendre. C’est fondamentalement l’aspect le plus important de l’écriture d’un scénario. Nous avons tous entendu ce vieil adage Nous voulons la même chose mais différemment et il est toujours d’actualité.
Connaître ceux à qui vous vous adressez car une autrice ou un auteur s’adresse d’abord à son lecteur ou à sa lectrice, ce qu’ils attendent et ce qu’ils ne veulent pas (ou dit autrement, les conventions du genre), c’est le premier pas vers la création d’un contenu original.

Les scénarios prévisibles ennuient et ce n’est pas parce qu’un événement s’est produit dans votre vie qu’il est digne d’un scénario. La création d’un contenu engageant sur le plan émotionnel est essentielle pour établir un lien avec le lecteur/spectateur. Pensez toujours à ce que vous voulez qu’ils ressentent et à la meilleure façon d’évoquer ces sentiments.

Le plus souvent, les scénaristes savent eux-mêmes quels sont les points à améliorer, mais ils ont peut-être besoin que quelqu’un d’autre les leur signale d’abord. Il peut être difficile d’auto-évaluer constamment votre scénario pendant les réécritures, alors essayez de le faire lire par quelques personnes qui accepteront de ne vous faire aucune concession.
Bien que chacun ait son propre avis, tenez compte des commentaires sur lesquels la plupart d’entre eux s’accordent et qui constituent votre point de réflexion.

Sans vos dons, nous n’existerions pas. Merci de vos encouragements.

Comment avez-vous trouvé cet article ?

Cliquez sur une étoile

Average rating 5 / 5. Vote count: 2

No votes so far! Be the first to rate this post.

Cet article vous a déplu ?

Dites-nous pourquoi ou partagez votre point de vue sur le forum. Merci

Le forum vous est ouvert pour toutes discussions à propos de cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.