AUTRUI & PEUR

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L’étude psychologique de l’attachement explore les liens qui unissent les êtres humains et qui ont un impact durable sur leurs comportements. Il est important que les autrices & auteurs connaissent les différents styles d’attachement pour les aider à écrire des personnages plus profonds et plus significatifs.
La compréhension des différents styles d’attachement influence la façon dont les personnages nouent et entretiennent leurs relations tout au long du récit. Elle informe sur leur motivation et donne un aperçu de la façon dont ils gèrent et résolvent les conflits. Les relations se construisent sur la confiance mutuelle, les objectifs communs et le respect.

La connaissance des expériences vécues dans la petite enfance ou des blessures émotionnelles subies plus tard dans la vie a une influence profonde sur la façon dont vos personnages agissent et réagissent, mais aussi sur la façon dont votre lectrice et votre lecteur les interprètent pour s’assurer qu’ils apprécieront l’histoire que vous leur contez.

Une recherche de sécurité

Le sentiment de sécurité est la forme d’attachement la plus équilibrée et la plus idéale. De cette relation il émane une confiance saine et les personnages se sentent aimés, valorisés, soutenus, respectés et, surtout, en sécurité. Ils n’ont pas peur d’être seuls et font rarement preuve de codépendance dans leurs relations.

L’attachement émotionnel & l’engagement sincère envers l’autre tout en préservant sa propre intégrité permet d’inventer des personnages plus susceptibles de réfléchir aux forces et aux faiblesses de leurs relations et d’être les plus réceptifs au changement.

En fiction, l’hyperbole ou l’exagération sont des moyens de traduire une idée. La fiction n’est pas l’imitation exacte de la réalité. Ainsi, entre le meneur ou chef de file d’une communauté quelle que soit la forme de celle-ci, il y a dans une telle relation de protection et d’acceptation la possible exploration de la mentalité tribale.

Il ne saurait y avoir de sécurité sans que plane le sentiment d’insécurité. Il s’agit d’une peur constante de l’abandon qui entraîne une anxiété et une ambivalence. Ainsi, un personnage violent usera de son influence sur l’autre dans une relation nocive de maltraitance tout en promettant de se faire aider pour changer son comportement. Et l’autre qui souffre de cet abus ne sait comment faire cesser cette relation et y revient toujours.

Il y a une dépossession de soi dans cette peur de l’abandon. L’autre occupe une telle place que l’ego s’annihile comme par exemple de se préoccuper constamment de ce que fait l’autre ou bien où il se trouve. Mais l’humain n’est pas conçu pour recevoir d’autrui une constante attention dans ses rapports. Lorsqu’il devient un idéal, non seulement son image est intériorisée par le sujet, mais le sujet projette sa propre image sur celle du modèle.

Le remède à de telles situations est souvent tragique car la relation se dissout lentement et l’être concerné est tout surpris car il n’a su en lire les signes.

L’attitude d’un personnage soumis à une telle relation de dépendance envers l’autre peut être paradoxale car en effet, elle se présente intensément dans le besoin de l’autre jusqu’à l’étouffer ou bien elle se caractérise par une distance, fausse préservation pour capter davantage l’attention de l’autre.

Le souvenir des expériences passées

Pour ne pas revivre émotionnellement ce qui fut mal vécu, nous limitons consciemment ou non nos relations aux autres. Même si elles présentent des aspects semblables, on oublie que deux situations ne sont jamais parfaitement identiques et l’issue est toujours incertaine.

Et cela fonctionne en amitié comme en amour. Il y a une hésitation à s’engager envers autrui. De tels personnages peuvent sembler détachés de leurs émotions, les considérant comme un signe de faiblesse. Mais la raison est plus profonde car c’est la piètre estime qu’on se porte qui entre en jeu ou bien la peur imaginaire de souffrir à nouveau.

L’universalité de ces peurs fait qu’elles sont reconnaissables dès qu’un personnage de fiction en est imprégné. Ces personnages sont animés par une colère et une rage non résolues et semblent même souffrir de troubles de la personnalité. Nombre d’entre eux ne parviennent pas à gérer ou à assimiler leurs émotions et peuvent devenir agressifs lorsqu’ils se défoulent. Ils trouvent une apparente stabilité dans l’instabilité de leurs relations et éprouvent des difficultés à vivre une relation sûre et aimante. L’attachement à l’autre est aussi une source de peur et il est difficile de faire la distinction entre les deux, et encore moins de les séparer.

Afin qu’un tel personnage puisse changer, une relation à l’autre imparfaite est un bon moyen pour débuter un arc dramatique.

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