Très souvent, vos personnages constituent votre intrigue. Vous avez donc besoin d’eux pour conter votre histoire. Et ces personnages peuvent être tout à fait inanimés s’il sied ainsi à votre récit. Vous avez besoin de personnages, quelle que soit l’histoire, et si vous les considérez ainsi, ils dicteront ce qu’il se passera dans votre récit parce qu’ils réagiront de manière appropriée et non selon vos caprices d’auteur.
Nul doute que votre regard d’autrice et d’auteur doit se focaliser sur le moindre de vos personnages (moindre du point de vue de sa fonction dans le récit, non en tant que personne, même fictive). Néanmoins, les personnages ne font pas tout : sans une intrigue pour justifier leur présence, ils ne reposeront sur rien. Il leur faut un récit dans lequel ils existent.
Il est donc d’égale importance de travailler sur ses personnages et de poser les grandes lignes de son intrigue. Maintenant, quelles actions, dialogues ou décisions montreront au lecteur la nature du personnage alors que celui-ci n’est généralement pas conscient lui-même des aspects de sa personnalité.
La première question
La première question à se poser est de connaître qui est le personnage. Si vous ne parvenez pas à ressentir ce qu’il est, si vous n’avez pas une intuition de sa nature, il manquera de consistance.
L’élaboration d’un personnage commence par se faire une idée de ce à quoi il ressemble. Est-il une femme ? Un homme ? Un adolescent mal dans sa peau ? Si vous ne précisez pas comment extérieurement le personnage se présente au monde, l’imagination ou la vision que s’en feront lecteurs et lectrices de votre récit peuvent interférer avec votre intention concernant ce personnage.
Chaque personnage devrait être décrit selon une caractéristique qui le distingue essentiellement des autres. Une mère de famille, un adolescent torturé par un drame dans son enfance, un homme politique corrompu..
La profession ou le statut d’un personnage peuvent servir à représenter une entité : un avocat pour la justice, un ouvrier pour l’opinion publique.. faisant de ce personnage une sorte de personnage collectif.
La différenciation des personnages est importante pour lutter contre la confusion. Ne digressez pas de la définition que vous avez donnée à chaque personnage. Aidez-vous d’ouvrages sur les types de personnalité pour parfaire votre idée de personnage.
Nous avons donc deux éléments d’égale importance dans un récit : d’abord, ce sont les personnages, ensuite seulement l’intrigue. Les personnages ont un point commun : ils interagissent les uns avec les autres. Chaque rencontre est une promesse qui anticipe sur un devenir possible (et lectrices et lecteurs se passionnent pour cet avenir).
Bien que le personnage principal soit le plus apte à souffrir d’un problème interne alors qu’il lutte contre l’adversité, tous les personnages peuvent connaître à la fois une expérience intérieure comme de surmonter une perte et extérieure comme d’avoir à survivre après une catastrophe naturelle ou de s’accommoder d’un conflit ouvert avec un autre personnage.
Un personnage est remarquable parce qu’il répond d’une manière tout à fait personnelle aux événements du récit. Face aux mêmes événements, opposez un personnage différent et vous aurez un autre récit. Les traits de caractère d’un personnage, sa personnalité, ses émotions et son vécu, influent sur sa réaction aux événements, déterminant ainsi le déroulement de l’histoire.
Les informations que le lecteur/spectateur peut tirer d’un personnage dépendent du développement de celui-ci. Le développement du personnage est la complexité de sa représentation, la quantité d’informations que l’auteur ou l’autrice sont prêts à partager avec nous. Souvent, cela dépend de la proximité d’un personnage avec les événements principaux de l’histoire ; le lecteur/spectateur peut en connaître très peu sur un personnage si celui-ci intervient peu dans l’intrigue.
Une caractérisation indirecte
Dans un scénario, nous découvrons les personnages à travers les réponses qu’ils donnent lors de rencontres avec autrui ou avec les événements de l’histoire.
Ce qui distingue les personnages sont d’abord les relations qu’ils entretiennent avec les événements, c’est-à-dire jusqu’où sont-ils impliqués dans ce qu’il se passe. Subissent-ils les événements ? Que devons-nous apprendre d’un personnage qui justifie sa présence dans le récit ?
Le personnage principal se distingue essentiellement par ses relations aux autres. Il est celui ou celle dont le réseau est le plus étoffé. Travailler sur les relations de son personnage principal, c’est apprendre beaucoup sur celui-ci et alors que tous les personnages sont capables de changer au terme de l’aventure, le personnage principal connaîtra le changement le plus frappant en bien ou en mal (généralement, c’est pour le meilleur car le message à faire passer est la nécessité du changement, non le changement en lui-même).
On repère les personnages à la fonction qu’ils occupent dans le récit. L’une d’entre elles est le protagoniste. Ce qui le qualifie ainsi, c’est sa proximité avec les événements qui sont autant de situations conflictuelles.
Un récit est une succession de situations conflictuelles. Les lecteurs & lectrices tirent des conclusions sur les personnages de manière autonome, car ils comprennent leurs comportements et leurs motivations à leur manière. Comme dans la vie, il faut savoir lire un personnage entre les lignes.
Comportements, motivations et les actions des personnages sont les moyens de les comprendre. On peut analyser la personnalité d’un personnage en examinant ses comportements, les ressorts qui le font agir, ses habitudes et ses motivations. Vous pouvez prendre en compte les conflits internes et externes qui lui sont propres. Par exemple, si vous pensez à Macbeth, vous chercherez à comprendre son comportement et pourquoi il agit de la sorte.
Les types de personnage = fonctions
Le protagoniste est souvent le personnage principal d’un récit. Sa fonction consiste à attirer l’attention du lecteur/spectateur et elle indique qu’il est l’un des éléments moteur de l’intrigue. Il est au cœur de l’action dans la majorité des scènes et prend une part active à tous les événements.
Généralement, l’antagoniste s’oppose au protagoniste. Par conséquent, les lecteurs et les lectrices les détestent car ils créent des problèmes en raison de leur nature conflictuelle. Les conflits dans les récits sont souvent initiés par les antagonistes. L’analyse des relations entre le protagoniste et l’antagoniste prend beaucoup de temps, car il s’agit de relations centrales dans une narration.
En règle générale, les personnages majeurs jouent un rôle important dans la narration. Par exemple, les parents ou les amis des protagonistes sont, dans une histoire donnée, des personnages majeurs. Le lecteur/spectateur perçoit les relations et les interactions entre un protagoniste et un personnage majeur pour mieux comprendre les motivations des uns et des autres.
Puisqu’il y a des personnages majeurs, forcément les personnages mineurs jouent des rôles relativement petits par rapport à eux. Il serait erroné de croire que le problème serait résolu avec des stéréotypes. Ce peut être le cas si cela ne dénature pas le propos de l’œuvre, il serait préférable néanmoins de piocher les personnages mineurs chez les archétypes.
Un autre critère de distinction entre personnages est celui du changement. Certains personnages seront identiques à eux-mêmes durant toute la narration. Cela peut être voulu mais il est généralement préférable de comprendre pourquoi un personnage est incapable d’évoluer avant d’accepter cette attitude comme un principe du récit en cours.
Comprendre le personnage
Décrire la personnalité d’un personnage en quelques lignes est le point de départ pour s’assurer plus tard de la pertinence de ce personnage dans le récit. Quelles seraient les principales émotions qui l’agitent ? Quels sont ses comportements habituels ?
Quelles sont les expériences qui l’ont le plus frappées ? Ces aspects sont de petits indices que vous pouvez prendre en compte dans votre analyse pour mieux comprendre ses motivations. En suivant ses actions, ses déplacements, ses manières et ses expressions, vous pouvez procéder à un examen minutieux de sa personnalité.
Posez rapidement les fonctions de vos personnages. Qui sera le protagoniste ? Qui sera l’antagoniste ? Parfois, on s’aperçoit que les rôles doivent être inversés car l’histoire se déroule mieux si le héros ou l’héroïne sont d’abord considérées comme des antagonistes.
Être antagoniste n’est pas une faute. La définition d’un antagoniste est de s’opposer au personnage principal. Mais l’héroïne ou le héros d’un récit peuvent être les personnages principaux de leur histoire sans en être le protagoniste. Ils sont héroïques par nature, c’est cela qu’il faut envisager.
Évolution et développement sont les clefs, cependant. Notez les moments décisifs et les points cardinaux qui orientent le récit dans une direction plutôt qu’une autre, car ces événements peuvent avoir un impact sur les personnages.
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