LE DEBUT ET LA FIN D’UN SCENARIO

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L’être humain est un être en perpétuel changement, en devenir. Si au dénouement de l’histoire, nous plaçons notre personnage de fiction au même lieu qu’on l’a découvert au début de l’histoire, ce peut être un bon moyen de comparer les changements qui se sont produits.
C’est-à-dire ce que le héros a gagné de son voyage à travers son aventure.

Néanmoins, si nous considérons que puisqu’il y a identité de lieu, alors  le personnage serait identique à lui-même.
Bien sûr, c’est une affirmation gratuite mais cependant, j’aime à la considérer.

Rejoignant Peter Dunne sur ce point, ne pourrait-on pas alors montrer lors du dénouement et ce, quelque soit le lieu où celui-ci se déroule, qu’un être brisé au début de l’histoire a renoué avec la totalité de son être.
Que son âme ou sa conscience si vous distinguez ces deux notions ne souffrent plus.
Le parcours du personnage a consisté en une peur qu’il a vaincue. Une nouvelle croyance s’est faite jour en lui. Il est devenu entier. Au début de l’histoire, le personnage est un projet, une promesse.

La fin du scénario montre alors que le projet s’est réalisé, que la promesse a été tenue.

Un pas vers la perfection

Ce n’est pas de perfection dont il s’agit. L’homme ne sera jamais un être parfait. Mais sa volonté de trouver le bonheur le mène des temps sombres vers un espace spirituel plus lumineux.

La séquence d’ouverture d’un scénario devrait annoncer les difficultés à venir. Mais de manière nuancée. Inutile de mâcher le travail pour le lecteur. Laissez-le imaginer les dangers qui s’annoncent.

Mais il y a aussi un autre effet d’annonce qui est important et qui devrait prendre place dans le premier acte.
Il s’agit de la résolution de l’histoire.

Mais de manière subtile. Il ne s’agit pas encore de donner la réponse à la question dramatique dès le premier acte.
Mais puisque vous connaissez la résolution émotionnelle de votre scénario, vous pouvez la pointer par quelques indices sans que cela devienne une évidence pour le lecteur.

Ce sera certes évident pour lui au moment du dénouement du scénario. Mais pour préparer cette résolution, il faut lui donner quelques pistes dont il ne comprendra pas véritablement la portée immédiatement.

Le comportement du héros reflète le dénouement

Puisque vous savez quelle peur le héros devra surmonter, le courage qu’il lui faudra trouver pour ce faire, il faut faire en sorte que les problèmes  et les peurs suintent de son comportement.

Considérez que vous avez tout l’espace de l’acte Un pour mettre en place le profil émotionnel de votre personnage principal. Dès que vous l’introduisez dans l’histoire, le lecteur tentera de comprendre qui il est. Ce qu’il se passe dans sa tête. Ce qui le motive.

Vous avez donc besoin de satisfaire cette curiosité qui vient ajouter à l’empathie que vous recherchez envers votre personnage principal.
Et celle-ci doit s’installer au cours du premier acte. C’est donc dans ce lieu que vous devrez jeter quelques informations sur sa personnalité et sur son passé.

Des informations au compte-goutte

Cependant, ce ne peut être que quelques bribes d’information. Il faut solliciter l’imagination du lecteur afin qu’il s’interroge sur ce personnage. C’est ce questionnement qui l’implique et l’engage dans le scénario.

Et si la première impression que l’on se fait d’un personnage nous colle jusqu’à la fin de l’histoire, l’impression qui reste est cependant le dénouement.
Dans les faits, il s’agit de révéler la totalité du personnage progressivement.

Prenez un personnage qui se noie dans sa solitude au début du scénario. Il s’accuse lui-même d’être le seul responsable de cet état.
A la fin de l’histoire, son cheminement cependant lui fera comprendre que cette solitude est due seulement à l’indifférence de ceux qui devrait lui apporter l’amour dont il a besoin.
Le thème est que la carence affective peut être surmontée si l’on découvre que l’on n’est pas le seul à en souffrir. Même si le personnage à la fin de l’histoire retrouve cet état de solitude, il sait qu’il n’en souffrira plus.
Car il saura qu’il n’en est pas responsable.

Il faut amener le lecteur progressivement à cette conclusion en démontrant par petites touches (par l’attitude du personnage) que la solitude n’est pas une finalité de la nature humaine.
Le personnage est dorénavant armé pour que s’ouvre devant lui une promesse de changement. Son aventure lui a permis de réaliser que sa solitude était en fait une force qui allait lui donner une seconde chance.

Un point de vue assumé dès le début du scénario

Et élucidé tout au long de l’histoire. Si vous sentez par ailleurs que vous assumerez mieux en travaillant un genre plutôt qu’un autre, faites confiance à votre intuition.

Ce qui importe est votre message. Sinon, vous ne prendriez pas la peine d’écrire un scénario. Vous devez rester concentré sur ce que vous avez à dire. Et dès l’acte Un, vous devriez prendre déjà l’orientation sur le dénouement de votre histoire.

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