RONALD B. TOBIAS ET LA QUESTION DE MORALITE

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Pour Ronald B. Tobias, avant de trouver un format d’intrigue qui corresponde le mieux à votre histoire, vous devez au préalable développer votre idée.
La structure guidera alors le développement de votre idée.
Ronald B. Tobias commence par expliciter ce que signifie pour lui le terme de moralité appliqué lors de l’écriture de scénario. Pour Tobias, chaque histoire emporte avec elle un système moral. Elle contient une structure morale qui nous donne un sentiment du monde et comment il devrait être.
Directement ou indirectement, chaque fiction nous dit comment nous comporter ou ne pas se comporter, ce qui est juste et ce qui est mal.

L’histoire et son propre système moral

Cependant, ce système moral n’a de portée que le monde fictif que décrit l’histoire. Chaque histoire possède son propre système. Une œuvre de fiction peut partager les mêmes standards moraux que la plupart d’entre nous ou elle pourrait suggérer que les codes moraux qu’elle met en avant (tels que mentir, tricher, voler…) sont plus souhaitables et préférables.

Il se peut qu’un auteur néglige cet aspect moral ou ne le comprenne pas. Mais, même de manière confuse, ce système est là que l’auteur en est conscience ou pas. Cependant, lorsque l’auteur est concerné par les implications de son système moral, cela alimente grandement sa réflexion et cela devient une part du message lui-même.

L’histoire pose la question :
Comment dois-je agir dans ces circonstances ?
Puisque chaque auteur a son propre point de vue, il dit à son lecteur quel est le comportement correct et celui qui ne l’est pas.

Ronald B. Tobias prend l’exemple de Shane de L’homme des vallées perdues de A. B. Guthrie, Jr., d’après le roman de Jack Schaefer et dirigé par George Stevens. Dans la séquence d’ouverture, Shane arrive des montagnes (en fait, de nulle part) et à la fin, il retourne vers… nulle part. Shane est un homme mystérieux mais il a un code de conduite très strict et fort. Il inspire les fermiers en leur donnant la force de résister aux puissants ranchers représentés par Ryker.

Même lorsque Shane est tentée par Marian, la femme du fermier chez qui il est hébergé, Shane reste fidèle à ses principes, à son code moral. Il y a des moments intenses entre eux mais Shane ne faiblit pas. L’homme des vallées perdues fait montre d’une moralité standard, il apporte l’espoir dans la vallée et les méchants sont détruits.

L’homme des vallées perdues a pour cadre référentiel notre éthique judéo-chrétienne. Nous reconnaissons le bon comportement. Un autre angle aurait montré un comportement différent de celui que l’on nous a inculqué : les méchants ne seraient pas toujours détruits et peuvent être vainqueurs.

En tant qu’auteurs, vous êtes libres de choisir le système moral que vous voulez illustrer et d’en tirer les conclusions que vous voulez. Cependant, si vous souhaitez être crédible, il vous faudra être convaincant. Plus facile à dire qu’à faire si vous visez à changer la vie de vos lecteurs.
Mais dans le but de divertir, cela s’avère plus simple. Il vous suffit de trouver un argument qui fonctionnera dans votre monde, comme le code de conduite de Shane. Ce code dont Shane ne s’éloigne jamais est la structure profonde (deep structure selon les termes de Tobias) qui sous-tend votre fiction.

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