LA FIN DE VOTRE HISTOIRE (QUELQUES IDÉES)

3.3
(10)

En fiction, l’auteur a tout intérêt à connaître la fin de son histoire avant même de l’écrire.
Simplement parce que cela lui facilitera son travail d’écriture et son inspiration.

Quelle que soit la forme qu’elle prendra, la fin d’une histoire sera acceptée par le lecteur tant qu’elle est appropriée à l’histoire qu’il vient de lire ou de voir.
Voici quelques idées de fin possible pour votre scénario :

La fin ouverte

Certains genres sont mieux disposés à recevoir une fin ouverte que d’autres.
Dans les romances, par exemple, le lecteur s’attend à ce que les amants soient réunis à la fin. D’autres genres n’exigent cependant pas la fin comme convention attendue et sans risquer la frustration du lecteur.

Une fin ouverte peut être satisfaisante alors que le lecteur est sollicité à imaginer des résultats possibles sans que ceux-ci lui soient explicitement indiqués.
Il lui est laissé l’interprétation d’un dernier rebondissement ou d’une ultime révélation. Le sujet traité ouvre un tel champ de possibles qu’il aurait été impossible pour l’auteur d’en explorer toutes les possibilités.

Si l’histoire s’y prête, un méchant au lieu d’être puni par le héros pourrait s’en retourner d’où il vient sans qu’il soit précisé ce qu’il deviendra : rédemption ou continuera-t-il d’assouvir ses vices ?
La conclusion est laissée au lecteur.

Laisser la fin ouverte n’est pas non plus la négation de l’auteur quant à se positionner. Son histoire communique un message et son engagement n’est pas compromis par une conclusion qui ne ressemble pas à une conclusion.

Et bien que ce type d’histoires laisse de la place à l’imagination et à l’interprétation du lecteur, voici quelques règles dont il faut au moins s’assurer :

  • Les arcs secondaires (c’est-à-dire les intrigues secondaires) doivent être résolues afin de donner malgré tout un certain sens de résolution de l’histoire.
  • Une fin ouverte n’implique pas non plus que la tension s’est asséchée. Maintenez la tension jusqu’à la fin de votre histoire (rebondissements, révélations…).
  • Vous devriez avoir une raison pour laisser une fin ouverte. Peut-être souhaitez-vous communiquer un message spécifique… Peut-être que tout ne peut aboutir à une conclusion satisfaisante…
Finir là où vous aviez commencé

Tel l’ouroboros, ce serpent ou ce dragon qui se mord la queue. Dans ce cas, l’histoire se referme sur elle-même. Et ce type de fin peut s’avérer très satisfaisant pour le lecteur.

Ce motif est justifié si l’histoire commence avec une situation mystérieuse et déroutante. La troisième acte apportera alors des informations qui constitueront un cadre de référence pour comprendre autant la fin de l’histoire que cette situation initiale assez troublante.

Un exemple est Cloud Atlas de Lana et Andy (Lilly) Wachowski et Tom Tykwer, d’après Cartographie des nuages (Cloud Atlas) de David Mitchell.
L’histoire est en fait composée de six sections qui sont autant d’histoires à des époques et des lieux différents. On peut d’ailleurs les considérer comme six lignes dramatiques.
Les détails semblables et les correspondances entre les aventures de Zachry (la dernière section) renvoient à Adam Ewing (la première section) bouclant ainsi la boucle des histoires.

Un ultime rebondissement qui renverse tout

Très souvent utilisé dans le court-métrage, cet ultime rebondissement permet de clore l’histoire sur une révélation dramatique.
Et cela peut fonctionner aussi pour un long-métrage.

Nous pouvons déterminer cinq types de renversements de situation pour terminer une histoire :

  • Le changement d’identité
    où un personnage s’avère être en fait quelqu’un d’autre comme dans Sixième Sens où nous avons cru pendant toute la durée de l’histoire que Malcolm Crowe était en vie alors qu’en fait, il était mort.
  • Une motivation inversée
    lorsqu’un désir assumé depuis le début de l’histoire s’avère en fait être autre comme dans Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot d’après le roman Celle qui n’était plus, de Boileau-Narcejac où Nicole semble avoir assassiné son amant alors qu’il est en vie et que tous deux sont de mèche dans une tromperie élaborée.
  • Une perception différente
    où le protagoniste réalise soudain que sa compréhension du monde n’est pas la réalité. Comme dans La planète des singes où le Capitaine George Taylor réalise à la fin de l’histoire qu’il ne s’est pas crashé sur une planète inconnue mais sur le futur de la terre.
  • Un renversement de fortune
    où le personnage connaît soit un effondrement de sa situation actuelle soit il atteint de nouvelles sphères à cause de circonstances inattendues. C’est ce qui se produit dans l’épisode Time enough at last (question de temps) de la Twilight Zone (La quatrième dimension) où Henry qui n’aspire qu’à lire des livres croit pouvoir assouvir sa passion après qu’un holocauste nucléaire l’ait débarrassé de tous ceux qui l’en empêchait et qui casse malencontreusement ses lunettes en fouillant dans les décombres d’une bibliothèque.
  • L’accomplissement contrarié
    Dans ce type de fin, le héros accomplit sa mission mais pour se rendre compte qu’un autre personnage a annihilé tous ses efforts.
    Comme cette histoire de O. Henry (repris entre autre par Disney) où deux amoureux désargentés vendent leur bien le plus précieux pour offrir un cadeau de Noël à l’autre.
    La jeune femme vend ses beaux cheveux et son amoureux lui offre un peigne.
    Et l’amoureux vend sa montre à gousset et elle lui offre une chaîne.

Bien que l’effet de surprise ajoute à l’intensité, celui-ci n’est pas obligatoire. L’un de ces rebondissements de dernière minute pourrait être entendu très tôt dans l’histoire instillé par la personnalité du héros ou le choix de ses actions ou par les circonstances globales de sa situation.

Le fait de se sentir dupé, cependant, rend une histoire plus dynamique et plus excitante pour le lecteur.

Une fin traditionnelle

Il y a des histoires (et des genres) qui possèdent une résolution attendue par le lecteur. Ne pas lui offrir risque de le frustrer.
Le Happy End est nécessaire. L’auteur va effectivement à la rencontre du désir du lecteur.

Le Et ils vécurent à jamais heureux emporte quelque chose de magique avec lui. Quelque chose de rassurant pour le lecteur qui s’est immergé dans cette histoire pour précisément ce quelque chose.

Alors comment rendre cette fin moins prévisible ?
Étant donné que le lecteur sait comment se terminera le climax (l’ultime affrontement entre le héros et son antagonisme), prévoyez davantage de tension juste avant le climax afin d’élever les enjeux et artificiellement réduire la prévisibilité de cette lutte.

Un petit post-scriptum concernant le changement de titre. Suite à l’appréciation d’un lecteur qui m’a traité de petit con (l’anonymat donne manifestement des c… à ceux trop lâches pour m’affronter en direct), je change donc le titre en LA FIN DE VOTRE HISTOIRE (QUELQUES IDÉES).
Ce qui est amusant, c’est que sa remarque sur le titre est parfaitement justifiée.

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