L’anticipation est la clef pour retenir une lectrice ou un lecteur dans un récit. On essaie de deviner ou d’imaginer et même on peut être persuadé de ce qu’il va suivre dans l’histoire et cela crée du même coup de la tension dramatique : anticipation et tension sont deux ressorts dramatiques dont l’autrice et l’auteur doivent user à satiété.
Et cette promesse faite au lecteur et à la lectrice doit commencer dès les premières pages du scénario. Car ces premières pages sont comme la première impression que l’on éprouve dans la vie réelle à propos des premières rencontres (avec qui ou quoi que ce soit).
Dit autrement, les premières pages (connues aussi comme Opening Image) doivent nous accrocher, c’est-à-dire nous donner l’envie d’en savoir plus : l’anticipation.
Concernant le scénario, ce que nous en lisons est un film en devenir. L’impression que nous devons tirer des premières pages est qu’il y a là un film sur le point de se dévoiler. Et c’est ce que recherchent les éventuels investisseurs qui pourraient être intéressés par votre projet.
Créer l’intérêt
Tout comme le récit lui-même dans son ensemble nous interroge sur l’enseignement qu’il porte en lui, les premières scènes devraient provoquer en nous, le lecteur/spectateur, un même engagement émotionnel ou intellectuel. Que deviendra par exemple cette jeune fille qui par une étrange providence est revenue à la vie ? Nous ne la connaissons pas encore assez dès ces premières pages pour éprouver une quelconque émotion envers cette résurrection mais cette résurrection est précisément la question qui est ici mise en œuvre, qui nous interpelle et nous retient déjà dans le récit.
Il se met en place une espèce d’énigme car nous comprenons ce qu’est la résurrection mais ce que nous voulons savoir (la curiosité est inhérente à l’esprit) est la solution proposée par l’autrice et l’auteur.
Maintenant, il faut se souvenir qu’un scénario s’écrit en images ; une image faite de mouvement et de drame. Il se passe quelque chose dans ces premières scènes : on le voit et on l’entend. Si vous négligez cet aspect, vous perdrez en anticipation.
L’histoire commence dès les premières pages et ce qu’elle raconte peut être le passé ou le présent voire même le futur mais elle nous jette immédiatement dans l’action.
Elle nous introduit aussi aux personnages ainsi qu’aux dynamiques interindividuelles (les relations sont une source inépuisable de conflits potentiels). Ces différentes personnalités qui se révèlent dès les premières pages ont ce pouvoir d’exciter en nous des émotions. Il n’y a rien de mécanique dans ce processus : c’est une réaction naturelle.
Et lorsque nous nous engageons avec une personnalité, on commence alors à anticiper ce qu’il lui adviendra.
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