PLOTTO : MÉTHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

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Avec les situations 1447 à 1462, nous allons aborder le dernier article de cette série sur PLOTTO, méthode de suggestions d’intrigue avec le sous-groupe Révélations.

La révélation peut concerner aussi bien une illumination personnelle, le personnage découvre sur lui-même une vérité qu’il détenait depuis toujours mais dont il n’était pas capable de prendre conscience.
Il s’agit d’une épiphanie, d’une anagnorisis (une reconnaissance d’une qualité ou d’un attribut qui émerge comme conséquence d’un certain nombre d’épreuves ou tribulations).

La révélation peut porter aussi sur une information cachée concernant autrui. Un personnage ne peut plus tergiverser ou différer une certaine vérité. La vérité doit être révélée, aussi cruelle soit-elle.

La liste des situations se trouve ici :
PLOTTO, MÉTHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Les révélations

Proposition B
61, Prendre conscience d’un important secret qui appelle une action décisive.

Situation : 1447
Préquelles possibles : 791 – 1019 – 1031 – 1130 – 1434

  • A est appelé auprès de A-8 et doit lui annoncer qu’il est condamné
  • * A-8, sur le point de mourir, révèle à A les détails d’un crime **

Séquelles possibles : (456 si l’on change A par A-8) – 1228

Note : Dans la nomenclature des personnages, A-8 ou B-8 sont des personnages que l’on désigne par leurs fonctions. Cela permet à l’auteur d’établir la relation qui doit exister entre ce A-8 ou cette B-8 et le personnage principal.

C’est la nature de cette relation qui donnera un aspect dramatique à l’annonce de la mort prochaine d’un personnage. Ce peut être l’occasion d’explorer de nombreux non-dits, toujours révélateurs d’une relation manquant de sincérité.

Dans le seconde alternative, A se retrouve dépositaire d’un secret bien gardé. Ce qui le mettra en danger.

Situation : 1448
Préquelles possibles : (1038 si l’on change A-8 par A-5) – (1042a si l’on change A par A-5) – (1280 si l’on change A-3 par A-5) – (1405 si l’on change A-4 par A-5)

A découvre par hasard le crime qu’a commis A-5 (si le crime nécessite un personnage, ce sera alors A-8 dont la fonction est donc d’être la victime)

Séquelles possibles : (828 si l’on change B-5 par A-5) – (836 si l’on change A-2 par A-5)

Note : Il sera intéressant de développer l’aspect moral ou religieux car ce sera pour de telles raisons que A ne pourra dénoncer le crime de A-5. Il est donc important de mettre en place dès les premières pages le contexte qui explique l’attitude de A.

A-5 est désigné comme l’antagonisme dans la nomenclature des personnages mais cette fonction de méchant de l’histoire n’en fait pas nécessairement un individu à abattre.
A-5 pourrait avoir un point de vue différent comme par exemple une façon de vivre ou des croyances différentes et A pourrait comprendre et accepter ce que ressent A-5 d’où son mutisme.

A pourrait être un prêtre ou un médecin tenu par le secret (le hasard de la prémisse est que A ne connaît pas A-5 et que leur rencontre est le fruit de circonstances qui les ont rapprochés).

Situation : 1449
Préquelles possibles : 1334c – 833 – (1291b …*)

  • A cherche à comprendre la mort de son ami A-2
  • * En cherchant à comprendre la mort de son ami A-2, A découvre horriblement qu’il est en partie responsable de celle-ci **

Séquelles possibles : 642 – 732 – 750 – 787 – 879 – 951 – (1291b *…**)

Note : Un auteur explique souvent un personnage par comparaison, par contraste avec un autre personnage. L’un possède des qualités et des attributs qui manquent chez l’autre. Ainsi, la mort de A-2 amputera une partie de la personnalité de A qui se complétait en A-2.

Pourquoi A devrait-il se considérer coupable de la mort de A-2 ? Peut-être qu’en observant A-2, il a vu en lui ce dont il a terriblement besoin, en a conçu une véritable jalousie et l’aurait traité durement. Les raisons de la mort de A-2 ne sont pas liées à la relation qui existait entre eux.
A-2 pourrait être un drug addict qui a pris un fix de trop.

Et alors que A aurait pu le sauver, un ressentiment confus l’aurait tenu éloigné au moment précis où A-2 avait vraiment besoin de lui. Lorsque A comprend qu’il aurait pu protégé son ami mais que son orgueil l’a rendu aveugle sur la détresse de celui-ci, A s’accuse (une auto-flagellation en somme).

La première alternative donne plus de liberté à l’auteur qui voudrait explorer un possible thriller.

Situation : 1450
Préquelles possibles : 1220a ou b – 1263

A découvre qu’il est le père de l’enfant (SN) de B

Séquelles possibles : 675 – 945

Note : Lorsqu’on élabore une relation entre deux personnages, il est important de considérer l’influence qu’ils auront l’un sur l’autre. Souvent, d’ailleurs, un seul des personnages concernés influencera l’autre. On peut donc se fonder sur l’influence que cet enfant aura sur A qui découvre soudainement qu’il en est le père.

Situation : 1451a
Préquelles possibles : 1408 – 1430a – 1437

  • A est obsédé par une énigme qu’il ne parvient pas à résoudre
  • * A cherche désespérément à comprendre qui il est (ou un autre mystère si l’histoire l’exige) et suit le moindre des indices **

Séquelles possibles : 1392 – 1394

Note : L’énigme est secondaire. Le thème de la première alternative est l’obsession. La prémisse mentionne aussi le conflit par l’incapacité du personnage à résoudre l’énigme.

Notez aussi que si l’on étend le sens du mot énigme, cet énigme pourrait être l’objectif du personnage principal : par exemple, le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Dans cet exemple, l’énigme à résoudre est celle de la maturité.

Dans la seconde alternative, de nombreux indices ne seront que des impasses. Même si les échecs successifs ajoutent au conflit, la crise sera amenée par la découverte d’une information qui donnera un élément de réponse.

Pour Syd Field, la crise du personnage principal relève de la structure de l’histoire. C’est un tournant majeur de celle-ci qui emmène le lecteur vers la résolution du conflit qui culmine alors au moment du climax (c’est-à-dire à savoir si la résolution du problème sera favorable ou non pour le personnage principal).
Dans la suggestion proposée par Cook, c’est une information qui provoque la crise. Dramatiquement, il serait peut-être plus intéressant qu’un personnage soit à l’origine de la crise que connaîtra le personnage principal.

Situation : 1451b
Préquelles possibles : (1305 si l’on change A-5 par A-8) – 1399

La vie de A change radicalement après que A-8 lui ait communiqué une certaine information
[Imaginons qu’un personnage est attiré par A. Il va alors le flatter et cette marque d’attention soudaine produira en A des pensées (et donc une attitude pour visuellement les représenter) qui orientera A vers un point de vue sur la situation bien trop subjectif pour que ne naissent pas des conflits, les émotions mal maîtrisées sont très souvent conflictuelles]

Séquelles possibles : 1052a – 1408

Situation : 1451c
Préquelles possibles : 742 – 743a – 870a

A sauve B d’une situation désastreuse mais il ne s’attendait pas à ce qu’il allait vivre

Séquelles possibles : 869 – 876a – (870b si l’on change A-6 par A)

Situation : 1451d
Préquelles possibles : (690 si l’on change A par F-A) – (1414a ou b si l’on change A par F-A)

  • A prend une décision après avoir reçu certaines informations qu’il n’a pas pris la peine de vérifier
  • * Le père de A, F-A, a mystérieusement disparu depuis de nombreuses années. A décide soudainement de se mettre à sa recherche **

Séquelles possibles : 1286 – (1404b si l’on change A-4 par F-4)

Note : A tout moment, nous avons des émotions. Elles sont à la base de la plupart des échanges avec autrui et le monde qui nous entoure en général.
La décision que doit prendre le personnage de la première possibilité de cette suggestion constitue une situation que le personnage appréciera au-travers de filtres élaborés depuis ses expériences. Il en tirera un sentiment singulier de la situation.

Si A est le protagoniste, il lui faut être actif. Il ne subit pas les événements (du moins, jusqu’à ce qu’il prenne cette décision).
Or les circonstances (ou les informations) qui entourent cette décision appartiennent au ressenti, à l’intuitif et au subjectif. Ce qui implique qu’elles sont sérieusement biaisées et risquent d’orienter le personnage certes vers une décision mais peut-être pas celle qu’il aurait dû prendre s’il y avait consacré davantage de réflexion.

Or, dans le cas présent, il y a urgence sinon nous ne pourrions pas lancer l’intrigue. L’arc dramatique du personnage est assez classique somme toute : A entrera en lutte avec lui-même s’il espère vaincre l’adversité.

Dans la seconde possibilité, on peut émettre l’hypothèse que A est hanté par l’image d’un père qu’il n’a pas vraiment connu. Le soudainement de la prémisse est peut-être la prise de conscience par A qu’il doit enfin justifier cette image. Est-elle vraie ? Ce père qu’il retrouve après tant d’années ne porte t-il pas de faux espoirs ?

Situation : 1452
Préquelles possibles : 1387 – 1395 – 1399

  • A s’est lancé dans un projet dont il ne pense pas venir à bout
  • * A a un mystère à résoudre. Pourtant, ce n’est pas la recherche d’indices qui le préoccupe. Au contraire, il doit distinguer dans la pléthore d’indices le vrai du faux **

Séquelles possibles : 1398 – 1403 – 1409

Note : Il faut comprendre que A ne s’est pas lancé dans un projet perdu d’avance. Ici, il est question d’espoir. Et si l’on souhaite lui donner de la consistance, autant aborder le thème sous un angle religieux ou philosophique. Il ne s’agira donc pas d’un espoir déçu.

Mais A connaîtra néanmoins le désespoir. Pourtant, William Wallace Cook ne suit pas les pas d’Honoré de Balzac et de ses illusions perdues.
Le personnage connaît certes des difficultés mais il devra trouver en lui le courage de les affronter (ce qui se fera après un grave moment de crise où tout semblera perdu pour lui parce que parfois d’une situation désespérée peut jaillir l’espoir).

Comme l’espoir est un sentiment, une émotion, une passion, nous n’avons que peu de pouvoirs sur lui. Le personnage (ou son entourage) pourrait considérer que l’espoir qu’il nourrit est immoral. Mais il n’y peut rien. Le personnage va donc agir pour concrétiser cet idéal qu’il s’est donné et non pas lutter contre lui.

Peut-être qu’au moment du climax, A comprendra que cet espoir n’était pas en fin de compte une bonne chose. Mais ceci est le message et non le thème. Le thème est qu’il faut savoir prendre le courage d’aller au bout de ses rêves.

L’espoir est un désir donc en quelque sorte un manque. L’objet de l’espoir devient alors l’objectif que se fixe le personnage principal. Et il veut l’atteindre. Il est déterminé à l’atteindre. Même sans espoir, la lutte est encore un espoir disait Romain Rolland.

La seconde alternative semble dire que les apparences ne sont pas toujours transparentes. Sans prétendre qu’elles sont opaques, on peut considérer qu’elles recèlent en leur sein une signification autre que le laisse supposer ce qu’elles paraissent être.

Prenons par exemple, un couple qui se tourne autour depuis le début de l’histoire mais celle-ci exige que leur relation ne soit pas plus intime, plus consommée. Néanmoins, il est important que le lecteur/spectateur comprenne qu’ils ne sont pas indifférents l’un à l’autre.

Dans le contexte d’une aventure, on peut imaginer une séquence dans laquelle ces deux-là se retrouvent seuls à cheminer dans la jungle, par exemple.
Soudain, un piège se referme sur eux et le peu d’espace que leur laisse le piège pour se mouvoir oblige leurs corps à se frotter l’un à l’autre.

L’expérience du lecteur/spectateur ou sa culture lui feront alors comprendre la véritable signification de cette séquence qui n’ajoute rien à l’intrigue mais permet de mieux définir la relation qui existe entre les deux personnages.

Dans la seconde alternative, le personnage représente un peu le lecteur puisqu’il lui faudra déterminer ce qu’il se cache sous chaque indice. La compréhension de l’énigme se fera simultanément impliquant le lecteur dans la solution du mystère.

Situation : 1453
Préquelles possibles : 1369 – 1389a

  • A est dans une situation dont il ne sait plus comment s’en extirper. Il se résout à faire appel à quelqu’un qu’il aurait préféré éviter
    [Ce pourrait être les circonstances de la mise en place d’un duo dans l’histoire]
  • * A, qui mène une vie tout à fait ordinaire, tombe par hasard sur de la marchandise volée (X) **

Séquelles possibles : 1045 – 1283

Situation : 1454
Préquelles possibles : 61 – 87 – 1207

  • A découvre que son ami A-2 est en fait une fille
  • * Après avoir découvert que A-2 est en fait une fille sous des habits d’homme, A décide de garder et de protéger le secret de A-2 **

Séquelles possibles : 837 – 1100 – 1451c

Situation : 1455a
Préquelles possibles : 917 – 1379

A décide de renoncer à un projet qui lui tenait vraiment à cœur

Séquelles possibles : (1432 si l’on change A par U et NW par A) – 1433a

Note : Lorsque le renoncement entre dans la constitution de l’histoire, la problématique (qui se manifeste dans le thème, le message porte davantage le point de vue de l’auteur) est d’interroger nos croyances.
Le questionnement peut être directement exprimé : et nous suivons le cheminement intérieur d’un prêtre défroqué par exemple ou bien symboliquement.

Par exemple dans Lost, ce compte-à-rebours de 108 minutes (le compte-à-rebours est formellement un élément dramatique qui ajoute à la tension dramatique), symboliquement, interroge une croyance comme l’exprime la scène entre Mr Eko et John Locke dans l’épisode de la saison 2 et qui a un rapport très habile avec une certaine question mark.

Par ailleurs, on peut accepter des principes a priori sans chercher à les prouver et il n’est pas nécessaire d’être fanatique pour adopter un tel comportement. On peut assumer une opinion sans chercher à la remettre en cause. Ou justement, cette remise en question sera la matière de l’intrigue.

Situation : 1455b
Préquelles possibles : 715a – 1391

  • A possède un orgueil démesuré. Un certain individu (AX) lui fera comprendre qu’il est dans l’erreur
  • * AX montre une certaine voie à A qui permet à ce dernier de comprendre le sens de son existence et ce qu’il doit faire de sa vie **

Séquelles possibles : 918b – 922a

Note : Certes, la première possibilité est plus ou moins lié aux questions religieuses, l’orgueil n’étant pas vraiment une vertu théologale. Mais on peut suivre aussi Molière qui dans La princesse d’Elide faisait dire que les croyances publiques (donc l’opinion) sont toujours mêlées d’erreur.

La présence de AX ne doit pas être anecdotique. Je pense qu’il serait bien que chaque personnage même mineur (comme cela semble être le cas pour AX qui sert apparemment à déclencher un mouvement dans l’intériorité de A) soit traité avec tous les égards possibles (avec une certaine profondeur même si sa fonction dans l’histoire n’en ferait qu’un stéréotype utile à l’intrigue).

Une histoire, c’est un tout, un assemblage organique d’éléments dramatiques. Rendre une histoire efficace, ce n’est pas rechercher l’utilité. Elle peut facilement tomber dans la démagogie. Après tout, conter une histoire, c’est faire appel aux passions.

Un auteur devrait cependant tenter d’éclairer ses lecteurs, ses semblables. La diversité peut être intimidante mais lorsque la fiction dépasse ce qui nous différencie les uns des autres (en respectant la personne différente que nous sommes tous) en s’adressant à notre nature humaine que nous partageons tous ou bien en interpellant notre besoin de croire ou de ne pas croire (une fiction est un aiguillon qui nous incite à réfléchir), une bonne histoire peut alors être une révélation.

Situation : 1456
Préquelles possibles : (516 si l’on change A par A-5) – 624 – (783 si l’on change A-7 par A-5)

A est un être très pratique. Il ne le formule pas en ces termes, mais il est intimement convaincu que seule l’expérience peut expliquer les choses.
L’arrivée de A-5 qui prêche un peu trop facilement à son goût éveillera ses soupçons. Ce sera difficile mais il parviendra néanmoins à démasquer les véritables intentions de A-5

Séquelles possibles : 802b – 803a – (1222a si l’on change A-3 par A-5)

Situation : 1457
Préquelles possibles : (1389a si l’on change A par A-9) – (1394 si l’on change A par A-9) – (1397 si l’on change A par A-9) – (1438a si l’on change A par A-9)

  • A est accusé du vol de X
  • * A est innocenté d’un vol par A-9, celui-là même qui l’accusait **

Séquelles possibles : (662 si l’on change A-2 par A-9) – (1337 si l’on change A-8 par A-9)

Note : Il est fort probable que William Wallace Cook faisait référence à Jean Valjean dans la première possibilité. Le prêtre qui confirme aux gendarmes qu’il a donné les chandeliers à Valjean sera une véritable révélation pour ce dernier.

L’accusation vise essentiellement les préjugés. Ceux-ci ont toujours été un thème de prédilection chez Cook.
Cook dénonce aussi la facilité avec laquelle l’opinion publique peut être manipulée surtout lorsque la teneur de l’ordre moral prend de plus en plus de distance avec le cadre normatif entre les limites duquel cette opinion publique est censée se déployer.

En d’autres termes, trouver un bouc émissaire est l’activité favorite d’une foule. Comme nous le rappelle douloureusement Panique de Julien Duvivier en 1946.

Dans la seconde alternative, A-9 est une figure d’autorité. William Wallace Cook semble vouloir dire que le pouvoir et les puissants sont capables de pardon (mais surtout de reconnaître leurs fautes).

A-9 pourrait représenter aussi la justice dont la force morale serait ainsi mise en exergue devant la vindicte plébéienne trop souvent et irréfragablement irraisonnée.

Situation : 1458
Préquelles possibles : 129 – 331

  • B s’invente une lignée illégitime
  • * B tombe des nues lorsqu’elle découvre qu’elle n’est pas de la lignée (ou de la classe sociale) dont elle pensait être issue **

Séquelles possibles : 23a ou b – 873 – (1054 si l’on change A par B)

Note : La première possibilité est certainement mue par le désespoir qui accable le personnage. Le simulacre est certainement un fléau de nos sociétés depuis les origines. Et il est parfois difficile de comprendre qui se cache derrière les apparences, c’est-à-dire derrière le mensonge.

Si B est le personnage principal, il lui faudra alors dépasser ce point de vue initial sur le monde si elle espère atteindre à la vérité de son être.

Et cet arc dramatique l’emmènera de tribulations en tribulations jusqu’à ce qu’elle prenne la décision d’être elle-même en sacrifiant ce à quoi elle croyait tenir et dont elle pensait faussement qui la déterminait.

On peut aussi, si on le souhaite ainsi, inverser la prémisse et décrire une B rebelle qui refuse de se couler dans le moule d’une lignée qu’elle n’a pas choisie.

La seconde alternative me rappelle Cendrillon mais dans l’autre sens. B devra assumer ce qu’elle est vraiment si elle veut parvenir à la félicité.

Situation : 1459
Préquelles possibles : 1296 – 1304 – 1308

  • B tombe sur une information X qui ruine totalement sa confiance
  • * L’information que vient de découvrir B ruine totalement ses projets **

Séquelles possibles : 1204 – 1244b -1279b

Note : Dans la première possibilité, William Wallace Cook ne précise pas l’objet de la confiance de B. Ainsi, un auteur peut lui donner la forme qu’il souhaite.

Par exemple, une photographie où l’on voit B enfant avec son père et sa mère. On suppose donc une relation filiale jusqu’à ce qu’apparaisse la vérité : B n’a jamais rencontré ces deux personnes. L’information devra néanmoins être suffisamment choquante pour que les souvenirs refoulés de B refassent surface.

Les deux possibilités s’expliquent par un événement qui a eu lieu dans le passé du personnage. L’intrigue consistera alors pour B à assumer ce passé, à l’intégrer et à prendre la bonne décision.
Une intrigue assez classique, somme toute, qui n’apporte pas beaucoup de surprises.

Pour s’orienter (lorsque l’être humain suit un guide, les choses apparaissent plus faciles), on peut tenter de réduire une intrigue à 5 concepts conflictuels :

  • L’autre
  • L’environnement
  • Soi-même
  • La technologie (ou le progrès)
  • Le surnaturel
  1. L’autre
    Un conflit, ce sont au moins deux forces qui s’opposent. Et autrui, notre relation à l’autre, est justement une approche excellente pour marquer cette opposition. Cela est illustré en positionnant quelqu’un ou quelque chose en un conflit direct, en opposition ou en compétition avec quelqu’un ou quelque chose d’autre.

Nous pouvons nous fonder sur les deux archétypes les plus connus : le protagoniste et l’antagoniste. Habituellement, il y a intrigue parce que le protagoniste est engagé dans une série d’événements qui possède un rapport de causalité ou parce que ce protagoniste a une visée, un but, un objectif.

Le conflit apparaît dès qu’un antagoniste (donc un personnage clairement identifié) est motivé à ce que le protagoniste échoue dans ses intentions ou bien qui agit de telle sorte que les événements soient défavorables au protagoniste.
La fonction de ce dernier est alors évidente : il doit fournir l’effort nécessaire afin de dépasser les obstacles savamment concoctés par le méchant de l’histoire (il est plus fascinant pour le lecteur que l’antagonisme soit supérieur au héros pour que la tâche de ce dernier soit vraiment valorisée).

Comment insérer la B de cette suggestion 1459 dans un tel motif ?

Notre relation à l’autre peut s’avérer difficile parce que c’est le regard de l’autre qui nous définit. Ainsi, l’antagoniste renvoie le reflet du héros : Belloq est l’incarnation de la part la plus sombre d’Indiana.

C’est par le contraste entre ces deux personnages que l’auteur peut détailler la personnalité de son héros. C’est comme si l’antagoniste était l’incarnation d’une face cachée, d’un défaut, d’une insuffisance appartenant au même élément.

L’information qui va forcer B à changer (le climax est la décision qu’elle va prendre puisqu’elle tergiverse pendant toute l’intrigue) ne naît pas du néant. Cette information a toujours existé mais il lui fallait un fomentateur pour émerger.

De la nature de l’information et de celle de cet instigateur qui incite le héros à la sédition, à la révolte, on peut imaginer d’infinies histoires.

  1. L’environnement (naturel ou la société elle-même)
    Ce qui ajoute à la tension dramatique (et à son pendant naturel, le suspense) est le conflit avec son environnement. Davantage que l’autre, la nature ou la société offrent une diversité dramatique qui s’accommode de tous les genres.

Peut-être parce que leurs intentions sont impénétrables.

La question dramatique est alors de savoir comment un personnage peut exister, surmonter ou survivre au sein d’une nature dont il est incapable de maîtriser les forces (il serait bien orgueilleux de croire qu’il le peut) ou au sein d’une société qui serait par exemple fondée sur l’iniquité.

La suggestion 1459 utilise le verbe ruiner qui indique ici une action, non un état. Il doit y avoir quelque chose dans la nature ou dans la société qui agira contre le personnage d’une façon inattendue, inhabituel ou suffisamment fascinante pour le lecteur.

Et cette chose sera révélée graduellement. C’est ce qui est intéressant avec ce sous-groupe sur la révélation. C’est qu’il réserve la possibilité à l’auteur de fonder toute son intrigue sur la lente découverte de ce qui était ignoré jusqu’à présent.

L’ignorance d’une chose ne fait pas que cette chose n’existe pas. B a un rêve, un idéal mais emporté dans ses illusions, elle a refusé de voir le combat qu’elle allait devoir livrer contre la nature ou contre la société.

  1. Soi-même
    L’ignorance ou l’arrogance mène souvent l’individu à sa perte. Le principal adversaire est alors le personnage lui-même. On trouve souvent une faille dans la personnalité d’un héros. La source se situe dans le passé. Il y a eu un événement qui a orienté le héros le long d’une voie qu’il n’aurait pas dû prendre.

L’ignorance ou l’arrogance servent alors de masques pour cacher une vérité que le personnage ne veut pas voir. Le conflit est assez psychologique et permet d’ajouter de la profondeur à la personnalité du personnage.
La gamme peut être étendue à autre chose qu’une faille mais qui lui est néanmoins apparentée : les doutes, les désirs, les passions et émotions, les croyances.

Dans un tel conflit, les enjeux dramatiques sont particulièrement importants. Certes, ils doivent l’être dans toutes les histoires. Le lecteur doit savoir ce que peut gagner ou perdre le personnage principal.
Mais dans une intrigue où l’antagonisme est le personnage principal lui-même, la pression exercée sur lui doit être exagérée, vraiment paraître insurmontable.

Et la décision que prendra B scellera son destin. Et ce peut être une destinée tragique si cela sert l’intention de l’auteur.

  1. La technologie (ou le progrès)
    Quelle différence entre nous et une machine ? C’est que nous sommes capables de nous adapter à la situation. Une intelligence artificielle complexe serait-elle en mesure de dépasser cette limitation qui lui serait inhérente ?

La machine a froidement analysé le projet de B et l’a considéré irréalisable (ou bien autrui s’est fondé sur les conclusions d’une telle machine) et les intentions de B sont déniés pour des raisons que B refuse. D’où le conflit.

  1. Le surnaturel
    Ou Dieu, le Destin ou ce qui dépasse (ou transcende) ce que nous pouvons percevoir de la réalité superficielle qui nous entoure. L’idéal de B va venir s’opposer à d’autres idéaux. Et elle devra affronter ce qui se cache derrière le reflet.

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Les révélations

Proposition B
57, Chercher à dénouer une difficulté pour le moins énigmatique.

Situation : 1460
Préquelles possibles : 932 – 1074

  • A se pose la question de savoir si son projet servira vraiment la communauté ou s’il ne satisfera que son intérêt personnel
  • * A soumet un projet à A-4 pour avoir l’avis impartial de quelqu’un qui ne serait pas tenté de lui faire plaisir **

Séquelles possibles : 598 – (1305 si l’on change A-5 par A-4)

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Les révélations

Proposition B
21, Se retrouver en situation difficile à cause d’une erreur de jugement ou un mauvais choix.

Situation : 1461a
Préquelles possibles : 68 – 456 – 701 -703 – 951

A se débat contre lui-même et il sait que c’est un combat perdu d’avance. Il lui faut trouver la tranquillité de l’âme. Il connaîtra alors une révélation qui devrait le sortir des ornières dans lesquelles il erre depuis trop longtemps

Séquelles possibles : 51a ou b – 952

Situation : 1461b
Préquelles possibles : 783 – 1111a

A suivait un mauvais chemin mais il n’en avait pas conscience. Il pensait agir (ou être) au mieux de ses propres intérêts. La rencontre avec AX changera la perspective que A avait sur le monde
[Et AX pourrait être prêtre. C’est ce que me semble vouloir dire William Wallace Cook dans le texte original où AX est qualifié de mystérieux]

Séquelles possibles : 1064 – 1333b

Note : La révélation chez William Wallace Cook consiste aussi à prendre conscience de ses erreurs.

Situation : 1461c
Préquelles possibles : (797 si l’on change D-A par B) – (1183 si l’on change SR par B) – Chronologiquement [1146 puis 29]

  • A révèle sa véritable identité à B
  • * A qui vit dans le mensonge depuis trop longtemps décide de tout laisser tomber. Son entourage, et en particulier B, s’en offusque **

Séquelles possibles : 53 – 1187 – 1188

Note : Aimer et Être aimé est un joli thème (sincèrement). A a certainement succombé à des sirènes avant de comprendre que le véritable amour seul pouvait justifier son existence.
Sur le point de perdre B qu’il aime, il lui fait l’aveu de sa véritable identité, c’est-à-dire qu’il rejette tout ce qu’il était. Il fait un acte de foi ou en d’autres termes, un sacrifice nécessaire s’il ne veut pas vraiment tout perdre.

La seconde alternative est assez semblable sauf que A ne s’attendait pas à leur réaction.

Situation : 1461d
Préquelles possibles : 1461a ou b

A sait qu’il risque de perdre B s’il lui avoue une certaine vérité. Il décide néanmoins d’en prendre le risque

Séquelles possibles : 1278b – 1461c

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Les révélations

Proposition B
11, Affronter une situation dans laquelle courage et dévouement seuls peuvent sauver l’être aimé.

Situation : 1462
Préquelles possibles : Chronologiquement (85a suivie de 340) – Chronologiquement (540 suivie de 589)

B-2, l’ami de B, dévoile une importante vérité concernant A qui force B à prendre des mesures qui pourraient s’avérer dangereuses

Séquelles possibles : 94a – 506a – 546b

C’était la dernière situation conflictuelle ou intrigue issue de l’imagination bouillonnante de William Wallace Cook.

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