DÉBUTER L’ACTE DEUX

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L’acte Deux peut poser problème et l’un de ces problèmes est que cet acte Deux n’existe pas. C’est-à-dire que l’auteur ou l’autrice n’ont pas su trouver le passage dans l’acte Deux. Le scénario continue de préparer le conflit mais sans jamais l’attaquer en profondeur.

Il n’y a pas de règles précises et absolues qui permettent de situer exactement le moment de l’acte Deux. Seulement, structurellement, il doit y avoir une articulation entre l’acte Un et l’acte Deux.

L’acte Deux, l’acte du conflit

Lecteurs et lectrices veulent du conflit. Que vous leur serviez ce conflit en page 20 ou en page 40 de votre œuvre, ils l’attendront patiemment. Quand commence l’acte Deux ? Puisqu’il s’agit de décrire le conflit, c’est que votre personnage principal a décidé de prendre à bras le corps son problème.

Pour William C. Martell, lorsque le conflit implique votre protagoniste, l’acte Deux débute. Lorsque dans Le Verdict, Frank réalise soudain, face à cette jeune femme dans le coma, qu’il doit faire quelque chose non seulement pour elle mais aussi pour lui, il prend enfin la décision de se lancer dans l’aventure.

En fait, il y a différentes façons de lancer l’intrigue, l’espace de l’acte Deux. Lorsque les personnages sont émotionnellement ou physiquement impliqués dans les problèmes, qu’ils ne peuvent plus y échapper, l’intrigue commence.

L’incident déclencheur ne fait que soulever le problème. L’incident déclencheur est la forme moderne du héraut des temps anciens dont la seule présence au cœur du village annonçait de grands changements.

Le premier mouvement du héros ou de l’héroïne est de se dérober quel que soit le genre du récit. Dans un thriller par exemple, ce serait la rencontre avec le premier obstacle posé par l’antagoniste. Avant ce premier obstacle, même mineur, nous sommes encore dans l’exposition. Précisément, nous n’avons pas franchi le passage dans l’acte Deux tant que le héros ou l’héroïne ne sont pas devenus un obstacle pour les plans de l’antagoniste ou lorsque cet antagonisme, quel qu’il soit, ne représente pas encore un empêcheur d’accomplir l’objectif (ou Story Goal chez les anglo-saxons) du personnage principal.

Le problème concerne la ligne dramatique du personnage principal. En fait, le personnage principal est confronté à deux problèmes : l’un d’entre eux lui est extérieur, c’est une préoccupation qui concerne tous les personnages. Par exemple, le personnage principal doit déjouer un attentat.

Le second problème est d’ordre intime. Il y a un trait dans la personnalité du personnage principal qui le rend vulnérable. S’il ne parvient pas à s’accorder avec lui-même, si le dialogue interne qu’il mène avec lui-même ne lui permet pas de surmonter cette faiblesse qui s’origine probablement dans un trauma du passé, il est voué à l’échec.

Il peut réussir néanmoins l’objectif, réussir à sauver le monde par exemple, mais le véritable triomphe consiste non seulement à sauver le monde mais aussi à retrouver une sérénité perdue, à dépasser par exemple un sentiment de culpabilité qui l’empêche décidément d’avancer dans sa vie.

Si cette double lutte n’est pas possible chez votre personnage principal, c’est que vous n’avez probablement pas choisi le bon personnage.

Prendre le temps du premier acte

L’exposition doit être soigneusement préparée. Vous faites une promesse à votre lecteur ou à votre lectrice. Maintenant, nous sommes impatients de savoir comment vous tiendrez cette promesse, c’est-à-dire de voir le protagoniste confronté aux problèmes.

Ne retardez pas inutilement l’entrée dans l’acte Deux, ce serait révélateur que vous ne maîtrisez pas encore suffisamment votre récit.

Pour William C. Martell, l’entrée dans l’acte Deux est un point de non retour. Le contexte de l’histoire pourrait être une menace, un état totalitaire par exemple. Mais tant que le héros ou l’héroïne ne se sentent pas concernés par cette menace, il n’y a pas encore de conflit.

Dès que leur acceptation (c’est-à-dire leur soumission à un ordre qu’ils n’ont pas choisi) n’est pas remise en cause, tant qu’ils ne sont pas personnellement concernés par ce qu’il se passe, vous n’êtes pas encore dans l’acte Deux.

Ce n’est pas parce que le conflit est introduit dans les dix premières pages que vous forcez votre récit dans l’intrigue. Les dix premières pages servent d’accroche pour le lecteur/spectateur. Ce n’est que lorsque le problème est devenu le problème du personnage principal, que cette astéroïde qui fonce droit sur la terre le concerne personnellement, que votre histoire se drape dans son intrigue.

Et bien que l’objectif que s’est fixé le protagoniste concerne tous les personnages, il y est malgré tout relié d’une manière toute personnelle. Le problème de tous est devenu vital pour le héros ou l’héroïne. Et ce, quelle que soit la page où cette conversion se produit.

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