QUELQUES THÈMES DE L’HORREUR

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Le monde offre de nombreuses opportunités d’écriture pour les auteurs et les autrices qui souhaitent écrire de l’horreur.

Le monstre est un classique du genre horrifique très ancien. Vous connaissez certainement quelques uns d’entre eux : loups-garous, vampires, zombies…

On le nomme monstre parce qu’il nous apparaît comme tel. Bien souvent, cette apparence n’est qu’une exposition partielle que l’individu ou la chose qui se présente à nous comme étant monstrueuse nous donne à voir d’elle-même.
Précisément, c’est soit la chose monstrueuse qui n’offre d’elle-même que ce qu’elle veut bien nous donner, soit nos facultés cognitives sont trop limitées pour nous permettre de saisir au-delà de l’aspect monstrueux la présence d’un être entier. Ajoutons que la totalité pourrait être parfaitement mauvaise comme révéler peut-être une humanité digne ou qui possède néanmoins de bonnes raisons d’exister.

Auteurs et autrices jouent aussi de notre imagination et de notre affectivité contre nous. Nous sommes prompts à greffer sur l’apparence une promesse de danger : les monstres nous effraient parce qu’ils ont l’air de pouvoir nous faire du mal (ou pire).

Mais les meilleurs monstres nous effraient parce qu’ils nous disent quelque chose sur nous-mêmes que nous ne voulions pas admettre.

L’horreur interpelle nos peurs

Auteurs et autrices ont un large choix de peurs et de frayeurs à leur disposition dans lesquelles puiser. Par exemple, la peur de disparaître sans laisser de trace concerne à la fois le disparu mais aussi ceux qui restent et qui affronteront alors cette disparition mystérieuse.

On peut même pousser les choses plus loin encore en traitant de l’invisibilité sociale qui s’incarnerait alors dans un personnage politique ou médiatique qui inspirerait de la confiance alors que son intention est de nous dissoudre dans la masse afin de s’assurer de son contrôle sur nous.

Ce n’est pas le monstre horrifique qui importe mais ce qu’il représente. Un autre type de frayeur qui se rapporte à la monstruosité concerne l’image que nous avons de notre corps. Par exemple, la métamorphose qui peut être au cœur d’un récit horrifique devient alors une source particulièrement horrible. Le gore est une écriture extrême de notre rapport au corps.

Comme l’horreur que nous inspire les monstres, les atteintes au corps fonctionnent mieux lorsqu’elles sont symboliques. Une violence ou une transformation sans signification peut susciter une première réaction viscérale du lecteur/spectateur, mais il est peu probable qu’elle ait un impact durable.

La perte de l’identité

Précisément, cette perte se situe dans l’altération de l’identité du personnage. La crainte, partagée entre le personnage et le lecteur/spectateur, est que tout ce qui fait l’identité de ce personnage est remplacé.
C’est ce qu’il se produit dans toutes les tentatives de possession d’autrui. Quand une force extérieure change ce qui fait que vous êtes vous, c’est d’une manière tout à fait inhérente effrayant. Une astuce narrative consiste à créer chez le lecteur et la lectrice un sentiment de sympathie envers la victime de tels agissements.

Les tentatives d’intrusion dans la vie privée, c’est-à-dire essentiellement le foyer, participent à leur manière à la perte d’identité ou par un biais fort intéressant à la quête d’une identité. Parfois, nous n’appartenons pas plus à un monde que l’entité qui hante un lieu.

Toute créature (qui pourrait représenter une norme d’une société fictive ou non) capable d’en assimiler une autre, c’est-à-dire de pénétrer les limites de l’individualité, suscite davantage d’horreur qu’une menace. Succomber à un vampire pourrait en être une illustration. Cet exemple renvoie d’ailleurs au concept de la transformation du corps malgré soi.

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