EST-CE UNE BONNE IDÉE ?

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Avoir une idée pour un scénario ou toute autre forme d’expression donne une furieuse envie de l’écrire ou de l’exprimer. On y consacrera de vrais efforts : en temps, en recherches… mais ne brûle t-on pas parfois quelques étapes en imaginant déjà la tâche finie, l’activité créatrice accomplie ?

Le doute s’empare de nous. Souvent. Mais sur l’exécution et non sur l’idée qui nous a incité à créer.
Le tout premier des questionnements est de s’interroger sur cette idée initiale. D’emblée, il faudrait négocier avec cette idée, la remettre sans cesse en cause. Cette histoire peut-elle vraiment tenir sur une centaine de pages (du moins pour un scénario) ? Mon protagoniste correspond-il vraiment au concept ?

Le souci est que lorsque le travail est avancé, disons vers les trois quarts du premier jet du scénario, on s’aperçoit que le personnage principal nous déplaît, on conçoit envers lui de la haine parfois, mais bien souvent, il ne nous passionne plus ou bien encore, on se demande de quoi on parle, quel est ce thème qui devrait être au cœur de l’histoire ?
Et puis, alors qu’on est si proche de la fin, on n’a pas la moindre idée de ce qu’elle sera.

Parfois, il s’agit simplement du doute si universel – qui fait partie du terrifiant processus créatif – mais parfois, cela se produit parce qu’il y a toujours eu quelque chose de fondamentalement erroné dans votre concept. Comme une maladie génétique, cette erreur a toujours été présente, attendant le moment de vous frapper et d’invalider des mois de travail.

Il n’y a pas de méthode pour savoir si une idée est bonne. Peut-être une attitude : elle vous obsède. C’est déjà une bonne raison pour l’étaler sur de nombreuses pages blanches pour éviter la dépression psychotique.
De manière beaucoup plus pragmatique néanmoins, la bonne idée est celle qui s’organise facilement : un début, un milieu et une fin dans sa forme la plus simple. Si vous pouvez structurer votre idée, il est fort probable que vous comprenez déjà votre personnage principal. Vous savez déjà où vous voulez l’emmener (l’idée, c’est aussi une intention).

On lit souvent ici ou là qu’il faut connaître la fin de son histoire avant même de débuter le processus d’écriture du scénario. Ce que l’on connaît en fait, c’est ce que deviendra ce personnage principal, ce qui changera en lui. Toute la structure de l’histoire se fonde sur un personnage.

Une idée de scénario, c’est d’abord des personnages

C’est l’histoire d’un individu (le personnage principal ou protagoniste) et comment cet individu change d’une manière ou d’une autre à travers ses pérégrinations et ses tribulations. Le récit est forcément le récit d’un personnage qui change. Il peut radicalement devenir autre (d’un point de vue radicalement différent sur le monde ou bien un engagement plus véritable de sa place dans le monde).

Ce qui doit décider si une idée est valable, c’est une condition d’arc dramatique, c’est-à-dire l’évolution d’un personnage. C’est cette évolution que décrit l’idée. Habituellement, l’idée est d’imaginer comment une personne faillible devient meilleure au cours du récit.

Même si ce personnage meurt à la fin, ce sera sa rédemption, son salut. Si vous ne comprenez pas votre protagoniste, si vous êtes incapable de saisir cet arc dramatique qui est le sien, alors votre idée est mort-née.

Dans le cas contraire, vous avez certainement une bonne idée.

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One thought on “EST-CE UNE BONNE IDÉE ?

  1. Re coucou scenarmag, William, bien placé pour savoir que le combat n’est jamais gagné d’avance.

    Qu’il faut ramer et ramer pour lutter contre les forces du courant !

    Surtout quand c’est sa propre transformation, sa propre reconstruction, sa propre révélation de soi que l’on attend de son et ses personnage(s) !

    Imaginé ou surpris dans la réalité comme une vague ou un roc venant éjecter ou plus doucement dévier le rafiot qu’on a à sauver du naufrage mais le faire retomber et le maintenir face au courant jusqu’à que sa force se calme et devienne paisible.

    (Se retourner en route pour choisir de suivre et se laisser porter par le courant, serait reculer, revenir au point de départ, abandonner sa destination, renoncer à créer et partager).

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