INVENTER UN PERSONNAGE – SOCRATE

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Et si nous prenions modèle sur un personnage ayant existé ou prétendument existé. C’est ce qu’à tenter de faire Robert Newton Peck (1928-2020). Peck était un auteur de romans pour jeunes adultes.

Et si nous nous inspirions de Socrate.

Socrate

Socrate était un penseur. Ce qui n’est pas suffisant pour l’insérer de force dans une fiction. Car penser, en soi, ne suffit pas.

Il faut penser et agir, suggère Robert Newton Peck. Écrire de la fiction, c’est faire la différence entre la pensée et le penseur.

Les pensées n’ont ni chair, ni dimension, ni couleur, ni texture, ni odeur, ni désir. Mais un penseur, même un d’intelligence moyenne a toutes ces qualités et plus encore. Un penseur pense, parle, agit. S’il ne parvient pas à communiquer et à agir, il restera assis sur un banc, à réfléchir. Le Zarathoustra de Nietzsche (incarnation fictive de Nietzsche lui-même) se sent obligé de quitter sa retraite volontaire pour donner aux hommes non pas l’enseignement d’une révélation divine mais plutôt celui d’une expérience au contact de la nature (par les animaux et les éléments naturels).
Se sentant tout empli de ses méditations et expériences, il lui fallait agir et aller à la rencontre des hommes.

Votre écriture restera assise sur ce même banc si vous ne prenez pas conscience qu’une fiction, c’est d’abord et d’emblée un personnage, insiste Robert Newton Peck.

Mais ce n’est pas n’importe quel personnage. Ce personnage-là aura une sorte de dernière chance dans la fiction. Et c’est précisément cette dernière chance que l’intrigue nous conte. Et ce personnage pense, parle et agit.

Penser sans interagir et agir ne soutiendra jamais une intrigue, explique Peck. Et encore moins, toute l’histoire. Penser et parler s’avérera aussi insuffisant. Ne jamais agir dans la vie réelle ouvre sur un monde terne. On s’attend toujours à ce que quelqu’un agisse.

Un personnage est un être mobile. Le lecteur veut de l’action. Que le personnage subisse un peu au début de l’acte Deux, lecteurs et lectrices n’y trouveront certainement rien à y redire. Vous, en tant qu’auteur, êtes aussi l’entraîneur de ce personnage, alors envoyez votre personnage dans la mêlée et les ébats de l’action.

On veut toujours savoir ce qu’il s’est passé ou bien on s’interroge sur ce qu’il va se passer. Ce n’est pas de la curiosité, c’est dans la nature humaine, dit Robert Newton Peck.

Connaître

Vous ferez bien d’étudier la façon dont les gens sont vraiment. Non pas ce qu’ils devraient être, conseille Peck. Nous sommes tous des êtres vivants. Nous portons tous des cicatrices pour le prouver.

En fin de compte, vous l’avez sûrement compris : ne vous inspirez pas de Socrate pour inventer un personnage.

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