LA STRUCTURE TIENT VOTRE INTRIGUE

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En termes simples, la structure est ce qui assemble les parties d’une histoire de manière à les rendre intelligibles aux lecteurs. Il s’agit d’ordonner le matériel dramatique de l’histoire pour le plaisir du lecteur.

structure
Paul Ricœur

L’intrigue porte sur les éléments, ces choses qui entrent dans la composition d’une bonne histoire pour la rendre encore meilleure, selon l’avis de James Scott Bell. La structure est une question de timing – où ces mêmes éléments se situent-ils dans le récit ? A savoir que le récit présente les faits dans un ordre chronologique alors que l’histoire, ou la mise en intrigue (de Paul Ricœur) est une reconfiguration de ces mêmes faits afin que les conter soit plus intéressant pour celui ou celle qui entend, voit ou lit.

Une nécessaire organisation

On pourrait objecter qu’il est quand même curieux que pour qu’un texte soit correctement perçu, il faille régenter notre créativité. Ce dont parle ici James Scott Bell, et il faut avouer qu’il n’est pas le seul à le dire, est que pour qu’il y ait une connexion entre un auteur, une autrice et sa lectrice et son lecteur, il est nécessaire de penser à la structure de l’histoire.

Depuis Aristote, on mentionne souvent une structure en trois actes. Pourquoi ? Parce qu’elle fonctionne. Et pourquoi fonctionne t-elle ? Probablement parce que cela correspond à la façon dont nous vivons notre vie, propose James Scott Bell. Un rythme en trois étapes est inhérent à beaucoup de nos activités. Dwight V. Swain résumait ainsi: Nous naissons, nous vivons et nous mourrons.

La structure en trois actes est une prise de conscience de la finitude de notre existence.

personnage
Dwight V. Swain

Une structure dramatique se comprend dans un contexte social, culturel et historique. Non seulement parce qu’elle met en place un monde singulier qui est une représentation de l’imaginaire d’un auteur mais aussi parce que l’œuvre a été produite dans une situation singulière dans laquelle se trouvait l’autrice ou l’auteur éprouvant un impérieux besoin d’écrire.

Cette définition trouve beaucoup de sa portée dans le théâtre. Lors de l’analyse ou de la représentation d’une pièce de théâtre, il est important de comprendre son contexte, notamment le moment et le lieu où la pièce a été écrite (le réel de l’objet) et le lieu et le moment où elle se déroule (la réalité inventée).

Le contexte est généralement divisé en trois catégories :

  • Le social – modes de vie et croyances lorsque la pièce a été écrite et jouée.
  • Le culturel – les arts et les centres d’intérêt populaires associés à un moment et à un lieu particuliers.
  • L’historique – ce qu’il se passait dans le monde lorsque la pièce a été écrite et mise en scène (ce qui peut aussi en expliquer l’intention).
Les trois actes

Une fiction consiste pour un personnage à résoudre un problème. Dans l’acte Un, il est confronté à quelque chose qui lui cause un problème (la théorie narrative Dramatica parle d’une iniquité) et il réagit.

Cette réaction consiste à trouver le moyen de lever cette iniquité, de sortir de la situation conflictuelle créée par le problème. Ce sera la tâche de l’acte Deux. Après toute cette lutte, on acquiert une connaissance (on dit souvent que le personnage sort grandi de son expérience) et on formule une réponse possible : ce sera la résolution de l’acte Trois.

Dans un récit, nous devons apprendre certaines choses dans l’acte Un avant de pouvoir poursuivre l’histoire. Ensuite, le problème est présenté, et le personnage principal passe le plus clair de son temps à lutter contre le problème (acte Deux). Mais le récit doit se terminer à un moment donné, avec le problème résolu (acte Trois).

Pour James Scott Bell, la structure en trois actes est toujours valable bien qu’elle soit issue de la tradition et que celle-ci n’est pas forcément innovante. L’avantage néanmoins, c’est que cette structure en trois actes est solidement ancrée dans les esprits. Elle est comme les conventions d’un genre : on s’attend à trouver certaines choses et si elles n’y sont pas, on se sent frustré.

La structure est ce par quoi un lecteur ou une lectrice sont amenés jusqu’à l’intention d’un auteur ou d’une autrice. On parle aussi souvent d’un début, d’un milieu et d’une fin (ou dénouement). Le milieu est d’ailleurs généralement l’espace de l’intrigue, c’est-à-dire plus précisément l’espace-temps de tribulations et pérégrinations en tous genres.

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