LES TRAITS DE PERSONNALITÉ

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Découvrons dans cet article quatre nouvelles personnalités ou plutôt traits de personnalité car la personnalité d’un personnage se fonde souvent sur une combinaison de traits.

L’indécrottable optimiste

Entre le sentiment de plaisir ou de peine, le personnage optimiste s’oriente résolument vers le plaisir. En somme, il savoure à l’avance ce qu’il va arriver même s’il n’a pas vraiment anticipé les événements, il préfère en voir l’aspect le plus positif qu’il espère en tirer ; l’insouciance ou la naïveté participent du personnage autant que la joie de vivre ou une gaieté sincère. C’est un être heureux de vivre, franchement optimiste ; on ne résiste pas à un personnage si enjoué. Sa relation aux autres n’est jamais compliquée. Il faut en tenir compte lors de la création d’un tel personnage. Car la relation est ce qu’il y a de plus fascinant pour le lecteur ou le spectateur. Un personnage optimiste aura du fil à retordre pour entrer dans une situation conflictuelle puisque ce n’est pas sa nature. Face à un autre personnage qui serait, par exemple, désespéré alors son optimisme sera singulièrement revigorant ; Howard Lauther à partir duquel j’écris cette série d’article pense que l’optimisme participe grandement à la confiance en soi du personnage ; cette assurance enveloppée d’optimisme lui procure une sorte de don à encourager les autres à agir. Son enthousiasme est communicatif et il sera partie prenante de l’action car non seulement il a confiance en lui mais aussi dans les autres ; cet un être résolument tourné vers l’avenir. Car demain représente l’espoir. Cela ne signifie pas qu’il n’ait pas connu des moments douloureux mais il a su négocier avec cette mémoire pour qu’elle n’assombrisse pas le devenir en lequel il croit ; pour ce personnage optimiste, les choses s’annoncent toujours bien. En fait, peut-être qu’il cherche à se rassurer et il réussit plutôt bien à voir les choses avec optimisme. Un optimisme qui en fait un être assez lumineux.

L’optimiste considère que tout se passe pour le mieux et que quelque chose de bon doit finalement suivre ce qui est mauvais. Il s’attend pleinement à ce que quelque chose d’agréable se produise et il en est persuadé.

Il est entièrement tourné vers l’avenir et s’intéresse beaucoup plus à ce qu’il fait qu’à ce qu’il a fait. Même dans la pire des situations, il s’accroche à l’attente que les choses finiront par s’arranger. Il n’est pas passif pour autant. Il sait simplement que cela ira bientôt mieux. Vivre, pour lui, c’est de croire en demain.

Un pessimisme assumé

Un personnage pessimiste vit dans l’appréhension du moment. Alors que l’optimiste voit le bon côté des choses, le pessimiste envisage plutôt ce qui pourrait mal se passer. En fait, cela peut s’expliquer assez simplement : c’est un moyen de défense contre la réalité du monde qu’on peut trouver parfois trop écrasante ; Il s’est mis lui-même en captivité en se figeant dans la critique. La critique ne lui ouvre pas de nouvelles voies d’exploration (car critiquer consiste à interroger les choses pour les dépasser, pour permettre à l’esprit de continuer à progresser), plutôt il l’utilise dans une vue de dénigrement stérile et méchant ; Howard Lauther remarque chez le pessimiste une attitude cynique (donc critique). Pris dans le bon sens, le cynisme ne se contente pas de refuser les conventions sociales, d’aller à contre-courant de l’opinion publique, il y a un espoir de changement en lui. Une attitude cynique peut vouloir le bien de la communauté. Du moins quand elle n’est pas pessimiste. Car un personnage pessimiste est un personnage résigné et ce sera cette résignation qu’il faudra mettre en avant lors de sa création ; le pessimiste possède un esprit vaincu. Selon Lauther, le personnage est déprimé, abattu, découragé. La fiction est quelque chose de plus grand que la vie. Peut-être faudra-t-il effectivement forcé ce trait (ou ces traits) lors de la création d’un personnage pessimiste ; Lauther souligne aussi qu’il y a du désespoir et de la tristesse chez un tel personnage. Ce n’est pas une personæ, une image qu’il renvoie, le pessimiste est un être blessé, qui a perdu toutes ses illusions. Peut-être peut-on alors envisager un trauma passé afin d’expliquer cette attitude. Un personnage pessimiste est démoralisé. Le lecteur/spectateur doit pouvoir comprendre pourquoi et comment cela est possible. Cela est plus facile à mettre en place dans une série car l’auteur peut prendre le temps de développer ses personnages ; le pessimiste est un personnage lugubre, morose qui ne s’aime pas plus qu’il n’aime les autres, une définition plus précise, me semble-t-il, que d’être seulement misanthrope comme le souligne Howard Lauther ; comment s’affiche ce pessimisme ? Lauther y voit un comportement solennel tout empreint d’une rigidité protectrice.

Un personnage pessimiste voit l’avenir comme quelque chose de sombre. Pour lui, l’espoir est un sentiment romantique, n’ayant aucun ancrage dans la réalité des faits. Un monde meilleur est une utopie.
Il a renoncé à l’idée que les choses pourraient aller mieux comme si ses propres expériences étaient une preuve de sa conviction. Pire encore, il est persuadé que tout ce que l’homme touche se corrompt inéluctablement.

Son sentiment de désespoir a paralysé son désir de faire quelque chose de positif. Il se méfie de tout signe de vertu et est sceptique quant aux motivations apparemment supérieures des autres. Son courage pour résister à tout ce qui est méchant et destructeur dans le monde est usé jusqu’à la corde.
Vaincu, il est maintenant assis immobile, enveloppé dans un linceul gris.

Un personnage réfléchi

Un personnage contemplatif, méditant, délibérant avec lui-même, ruminant, voilà à quoi ressemble un personnage réfléchi selon Howard Lauther. Il y a du vrai dans cette description. Gardez à l’esprit que ces personnalités listées dans cette série d’articles sont des représentations, des images dont vous souhaitez qu’elles s’impriment dans l’esprit du lecteur/spectateur afin qu’il puisse d’abord identifier un personnage parmi la dramatis personnæ (l’ensemble des personnages) mais aussi pour qu’il puisse reconnaître chez tel ou tel personnage des traits, une ressemblance entre lui et un personnage et de s’identifier plus ou moins exactement à lui ; selon Lauther, l’inspiration se joint à la réflexion. En stimulant sa réflexion, on alimente son inspiration. Mais je ne saurais dire si cela peut aider à lutter contre le syndrome de la page blanche. Si, après avoir écrit une scène et que vous vous rendez compte qu’elle ne fonctionne pas (ou qu’on vous le dit), effectivement, la réflexion sera d’une grande aide. Maintenant, l’inspiration est plutôt une question thématique que de construction de personnages. On peut néanmoins expliquer une inspiration soudaine à la suite d’une réflexion (simple suggestion) ; un personnage réfléchi est pondéré dans ses réactions. Il est vrai qu’il accorde une primauté à la pensée. Toutes les expériences qu’il vit ne sont pas des certitudes. Il a une conscience spéculative des faits. Il les questionne et préfère l’incertitude de l’hypothèse. Peut-être que deux plus deux égale quatre est une évidence mais il préfère envisager d’autres horizons plutôt que de se borner aux évidences.

Un personnage réfléchi pense avant d’agir. Réfléchir à l’avenir ou au passé de manière constructive, soit pour contourner des problèmes potentiels, soit pour gagner en sagesse est son credo.

Il examine avec beaucoup de soin ses options avant de décider de ce qu’il doit faire. On pourrait d’ailleurs lui reprocher cette passivité qui n’en est pas une (seulement en apparence) car ce qu’il se passe en lui bouillonne. Il est vrai aussi qu’il est enclin à retarder les choses s’il ne leur a pas consacré suffisamment de réflexion.

Le personnage réfléchi adore observer les choses sous toutes les faces avant de prendre une décision.

Un personnage impulsif

Lauther oppose la réflexion à l’impulsivité mais il ne faut pas voir en cette contradiction une quelconque négativité. Un personnage impulsif est doué d’une force qu’il ne contrôle pas. Ses désirs ne peuvent rester inaccomplis. Dans ce cas, il en ressent un malaise ; il a besoin que les choses se fassent rapidement. Il y a d’ailleurs de l’imprudence et de l’insouciance dans cette impétuosité, dans cette précipitation qu’il met à vivre et qu’il impose aux autres. Il ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes le concernant ou impactant autrui ; néanmoins, il fait montre d’une témérité remarquable et cet emballement qui le caractérise peut autant le rendre sympathique qu’agressif ; c’est un être spontané qui ne s’embarrasse pas de circonvolutions pour dire ce qu’il a à dire (cela promet quelques dialogues intéressants) mais son caractère irréfléchi peut blesser. Et ce n’est pas parce qu’il ne consacre pas de temps à réfléchir qu’il en est moins intelligent ou qu’il ignore le désarroi des autres.

Même lorsqu’il est confronté à une situation qui n’exige pas une attention immédiate, un personnage impulsif a tendance à agir plutôt qu’à examiner la question de près. Il pèse rarement le pour et le contre.

L’impulsion ne pose pas de limite et il se soucie peu des conséquences quand seulement il en prend conscience.

D’autres personnalités dans le prochain article.

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