LA CAUSALITÉ DANS L’HISTOIRE

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Toutes les fois qu’une bille heurte une autre bille, ce contact résulte en un effet. Et ce sera la même chose dans une histoire.

Un événement inaugural fait éclater les choses pour le personnage principal de votre récit. C’est l’événement déclencheur. Après cela, il y a une chaîne d’événements qui sont tous ordonnés et causés par ceux qui les précèdent.

Une histoire passe du choix aux conséquences, du stimulus à la réponse, de la cause à l’effet. Cela se produit à tous niveaux, car les résultats de chaque scène préparent le terrain pour la suivante, et chaque action et chaque ligne de dialogue a une incidence sur la suite.

La causalité participe à la crédibilité de l’histoire

Pour Steven James, l’effet d’un événement sur un personnage devrait être immédiatement évident pour le lecteur. Même si ce personnage cherche à ignorer or à réprimer sa réaction, il sera impacté d’une manière ou d’une autre. Il devrait l’être, insiste Steven James.

Car s’il ne l’est pas, le lecteur pourrait suspendre l’acceptation des événements qui lui sont décrits dans l’histoire. En somme, il pensera que cette histoire n’est pas crédible. L’esprit humain est tellement habitué à voir de la causalité partout, qu’il la recherche jusqu’au fond des histoires.

Chaque action doit être justifiée par l’intersection de la situation, du contexte, de la continuité et de la personnalité des personnages. Tout devrait faire sens. Il faut que les choses s’adaptent au tout, au récit.

Chaque élément dramatique est certainement autonome. Il a probablement une vie, une justification en soi. Ce n’est que lorsqu’il est relié au tout, au récit, articulé avec d’autres éléments dramatiques, qu’il crée une histoire et cette histoire elle-même règle les éléments dramatiques dont elle a besoin pour exister. Je dépasse un peu la pensée de Steven James sur la causalité.

La causalité est étroitement liée à la crédibilité et au flux (une histoire s’inscrit définitivement dans l’espace et dans le temps).

Si un événement n’a pas de cause, le lecteur trouvera la scène invraisemblable. Si le stimulus n’est pas assez fort pour provoquer un certain événement, celui-ci semblera artificiel. Le manque de faisabilité en quelque sorte des événements ou bien de forcer les choses sur les personnages ou dans l’intrigue comme pourrait le faire un Deus Ex Machina pour débrouiller une situation dans laquelle l’auteur s’est lui-même embourbé ne peut que nuire à votre histoire.

Lorsque vous écrivez une scène qui ne suit pas un principe de causalité, vous créez un manque, nous dit Steven James, qui oblige le lecteur à se demander Mais pourquoi n’a-t-il pas… ? et vous oblige à expliquer ce qu’il vient de se passer. Et la plupart du temps, c’est le contraire de ce que vous voulez.
Si une histoire passe d’un effet à une cause, plutôt que d’une cause à un effet, le flux sera perturbé.

Plutôt que de faire avancer l’histoire, le mouvement de la narration s’arrête lorsque l’auteur fait marche arrière pour expliquer. Pour Steven James, il est préférable de montrer d’abord qu’un personnage a faim pour expliquer pourquoi il fouille dans le garde-manger. L’action suit un ordre logique. Il n’y a pas besoin d’expliquer après coup pourquoi le personnage cherche fébrilement quelque chose à se mettre sous la dent dans le garde-manger. Le récit s’écoule naturellement.

Quid de l’analepse ?

L’analepse est ce que les Anglo-saxons nomment le flashback. Cette analepse devrait être savamment mûrie. Parce que montrer pourquoi un événement s’est produit rompt le rythme et désoriente le lecteur.

Et à moins que vous ayez une raison contextuelle impérieuse d’user de l’analepse pour inverser cet ordre naturel, préférez montrer l’action et ensuite le résultat de celle-ci nous conseille Steven James.
Aucune explication complémentaire n’est nécessaire pour expliquer pourquoi le personnage fait ce qu’il fait. Les actions ont un sens et font avancer l’histoire. Et le lecteur n’a pas à se demander pourquoi les choses se passent comme elles se passent.

Étudiez votre histoire. Le lecteur peut-il voir comment une balle affecte le mouvement des autres ? Sinon, essayez d’inverser l’ordre des événements pour qu’ils s’enchaînent de manière causale. Faites avancer le récit, de l’action à la réaction, plutôt que de l’action à l’explication.

Tout événement ultérieur (après l’événement déclencheur) doit suivre naturellement et logiquement, sinon l’histoire ne sera pas cohérente. L’analepse elle-même suit ce raisonnement. En jouant sur la temporalité de votre histoire (puisqu’une analepse fait le récit de ce qu’il s’est passé dans l’histoire de votre personnage ou dans l’histoire de votre monde), cette analepse fonctionne comme une anamnèse, une réminiscence du passé.

Cette anamnèse est la cause de l’événement présent dans le temps de l’histoire et vous pourriez situer l’analepse à n’importe quel moment du temps du récit qui n’est pas celui de l’histoire (avant ou après l’événement dont elle est la cause).

Analysez chaque scène, ainsi que chaque paragraphe, pour éliminer les problèmes de causalité.
Identifiez les liens entre les événements. Chaque action a-t-elle une conséquence appropriée ? La résonance émotionnelle d’une scène est-elle en accord avec les actions qui s’y déroulent ? L’effet recherché peut l’être aussi auprès du lecteur.

Brainstorming proposé par Steven James
  • Les prises de conscience ou les intuitions interviennent-elles après l’événement qui les a provoquées (comme cela se produirait naturellement), ou les choses sont-elles dans le mauvais ordre ?
  • Cette scène passe-t-elle de la cause à l’effet ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ? Puis-je modifier l’histoire pour montrer le déroulement naturel des événements plutôt que de m’arrêter après qu’ils se soient produits pour expliquer pourquoi ils se sont produits ?
  • Le contexte me dicte-t-il d’inverser l’ordre de l’effet et de la cause ? Si l’histoire est présentée de cette manière, le lecteur sera obligé de se demander Pourquoi ?
    Est-ce que je veux qu’il le fasse à ce moment de l’histoire ?
  • Un manque de clarté sur l’intention du personnage aiderait-il le lecteur à s’engager dans l’histoire à ce stade ? Si ce n’est pas le cas, comment puis-je retravailler la personnalité ou les attitudes de mon personnage ? Ou peut-être les situations dans lesquelles je l’ai projeté ?
  • Que vais-je faire pour que chaque balle roule naturellement en s’éloignant de celle qui vient de la frapper, tant dans les séquences et l’action que dans les dialogues ?

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