ANALYSER SES PERSONNAGES

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Analyser ses personnages consiste à en évaluer les traits spécifiques. Des éléments dramatiques additionnels comme leurs fonctions dans l’histoire et les conflits et expériences qu’ils rencontreront au cours de leurs déambulations font aussi partie de cette analyse.

L’analyse d’un personnage intervient surtout au moment de sa conception. Tout comme on prépare un projet en en construisant d’abord le plan, en posant sur le papier les différents événements constitutifs de l’histoire (au reste, sans ordre chronologique particulier), les personnages eux-mêmes seront décrits d’une manière concise mais critique.

Trois champs critiques

L’analyse des personnages portent donc sur ces trois champs que sont la personnalité, les expériences (donc nous nous positionnons dans le passé chaque fois que l’on invente une expérience pour un personnage) et les fonctions des personnages dans l’histoire.
Ces fonctions sont ce que la théorie narrative Dramatica nomme des archétypes (et elle en dénombre 8).

L’apparence des personnages en matière de scénario se note essentiellement dans les didascalies en peu de mots. Les traits physiques essentiels apparaîtront à l’image et souvent entre la vision de l’auteur du scénario et celle du réalisateur, la forme extérieure d’un personnage (son âge, sa corpulence, son ethnicité et d’autres caractéristiques tout à fait pertinentes) peut changer.

Vos personnages se révéleront d’eux-mêmes par le comportement, par ce qui les motive, par les attitudes et postures selon les circonstances et surtout, je pense (à débattre dans les commentaires, ce serait bien) par les relations qu’ils entretiennent entre eux, l’intersubjectivité.

En travaillant ainsi vos personnages (et en prenant le temps de le faire) vous commencerez à développer un contexte singulier pour chacun d’entre eux dans lequel se déploiera leurs qualités & attributs intérieurs comme extérieurs.

C’est dans l’action que le lecteur comprend les personnages. Il doit faire un effort pour se saisir de ce qu’il se passe à l’écran et interpréter qui il a en face de lui.
Ainsi, l’auteur incorpore cette instance qu’est le lecteur/spectateur dans la perception de son récit.

Soyez certains que les plus petits détails seront notés. Même les plus insignifiants. Le lecteur y trouvera du sens.

Des personnages de fiction qui imitent de vraies personnes

Cela demande un peu d’investigation et une volonté aussi d’aller à la découverte d’un personnage de fiction. On peut prendre appui pour cette réflexion sur des personnages que d’autres auteurs ont inventés ou bien lancer sa réflexion à partir de personnes réelles.

Que l’on se rassure, il n’est pas nécessaire de connaître intimement la psyché humaine pour mener de telles investigations psychologiques.

L’étude des motivations

Quelles sont les raisons souvent cachées qui font agir les personnages ? Qu’est-ce qui explique les choix qu’ils font ? S’ils réagissent impulsivement, c’est-à-dire sous le coup d’une émotion par exemple, pourquoi cette émotion précisément ?
Quelles sont leurs valeurs ? Parce que la façon de voir le monde n’est pas la même entre les personnages. Ce qui est le bien pour certains peut être mauvais ou carrément le mal pour d’autres.

Leurs actions

Pourquoi les personnages choisissent-ils telle action plutôt qu’une autre ? Dans une même situation, deux personnages apporteront chacun une réponse différente. L’étude du passé d’un personnage, ses habitudes, ses expériences peuvent aider l’auteur à façonner ses réactions dans les situations dans lesquelles il le jette.

Comment les autres réagiront aux actions d’un personnage ? Comme dans la vie réelle, on est affecté par ce que les autres font, que l’on soit visé ou non par ces actions.

Est-ce que dans votre Dramatis Personæ (l’ensemble de vos personnages), certains d’entre eux se sentiraient davantage une âme de justicier, prêt à s’engager pour corriger ce qu’ils considèrent comme une injustice, un méfait ?

Qui sont parmi eux les plus sournois et malicieux ?
On tombe souvent d’amour pour les personnages que l’on crée et on hésite à leur faire du mal. Si un personnage est déviant, son auteur peut à la fois l’aimer et être cru dans la description de sa déviance. Le lecteur appréciera.

D’une façon générale, les actes des personnages en disent long sur qui ils sont vraiment. Comme dans la vie réelle. Ensuite, c’est une question d’interprétation.

Les dires des personnages

Le milieu social dont est issu un personnage façonne ses lignes de dialogue. Sa génération importe aussi dans sa manière de s’exprimer. Que cachent les mots que les personnages prononcent ?

Les descriptions

Comment les personnages se perçoivent-ils entre eux ? Comment un personnage se présente t-il au monde ? Ce peut être physique ou autrui peut porter un jugement très personnel et peut-être plus ou moins teinté d’émotions.
Le choix d’une tenue vestimentaire (Dude de The Big Lebowski) en dit beaucoup sur un personnage. Le jugement d’autrui est important aussi. On ne porte pas le même regard sur une personne que l’on aime et celle que l’on haït.

Différents types de personnages

Chaque personnage justifie sa présence dans l’équation de l’intrigue. Certains ont des fonctions, d’autres sont plus subjectifs dans leur approche du monde de l’histoire.

Le protagoniste est souvent aussi le personnage principal. On le désigne comme protagoniste parce qu’il est quelqu’un (voire quelque chose) qui est proactif. C’est lui qui fait avancer les choses du récit. Être protagoniste, c’est être une fonction.

Si le protagoniste est passif (il peut lui arriver néanmoins de subir les événements dans la première moitié du second acte), il finirait par ennuyer son lecteur.
Il faut que l’intrigue avance et c’est grâce au protagoniste que cela est possible par ses actions et ses décisions. Je reconnais que c’est une manière plutôt froide de définir un concept. Issu du grec, le terme protagoniste désigne d’un point de vue tragique, l’acteur qui joue le premier rôle.

C’est donc bien une fonction mais qui apporte peu de signification.

S’opposant au protagoniste et dans le même ordre d’idée que la fonction est l’antagonisme. Doit-on nécessairement le haïr ? Je ne le pense pas.
L’antagonisme a un point de vue différent mais tout à fait justifié. Ce qui est mal ou mauvais pour les autres personnages sera considéré comme bien ou bon pour l’antagoniste.

C’est une position qui se défend et qu’il défend. Il se trouve que l’intérêt du protagoniste va à l’encontre de celui de l’antagoniste ce qui crée des situations conflictuelles.
La dialectique qui s’opère entre les deux fonctions (protagoniste et antagoniste) aboutit à de la signification. C’est dans la relation qui les unit que l’auteur peut expliquer les choses et les motivations qui animent chacun de ces personnages.

Il existe des personnages majeurs dans un récit. Pour se faciliter la vie avec les définitions, nous pouvons considérer comme le fait la théorie narrative Dramatica que les fonctions sont objectives et que sur un plan subjectif, humain, nous pouvons alors repérer un personnage principal et un Influence Character.

Le personnage principal reçoit l’empathie du lecteur. Quant à l’Influence Character, sa présence auprès du personnage principal incite celui-ci à reconsidérer les choses, à faire des choix, à s’orienter dans des directions qui peuvent lui être bénéfiques ou peut-être pas.

Cet Influence Character pourrait être une force antagoniste quelconque mais pas que. Ce pourrait être un mentor, par exemple. La chose qui compte au niveau du sens, c’est la relation qui existe entre eux et Dramatica l’a bien compris puisque cette théorie décrit la ligne dramatique de cette relation, son évolution au cours de l’histoire.

Les personnages mineurs

Il n’y a rien de négatif dans cet adjectif mineur. Ce sont des personnages qui interviennent épisodiquement dans l’intrigue. Ce ne sont pas des stéréotypes pour autant. Probablement des archétypes parce qu’ils sont ainsi non seulement facilement identifiables mais surtout parce qu’ils n’ont pas besoin d’évoluer au fil des événements du récit.

Les personnages mineurs sont souvent statiques. Un personnage statique restera tel que nous faisons sa connaissance tout au long de l’histoire. Ils ne sont pas à dénigrer non plus. Les raisons pour lesquelles ils ne changent pas peuvent être un élément dramatique à explorer.

Sed contra, un personnage dynamique connaîtra une amplitude que décrit son arc dramatique. Entre le commencement et le dénouement de l’histoire, le personnage dynamique n’est plus tout à fait le même.
C’est souvent le cas concernant le personnage principal et peut-être dans une moindre mesure, l’Influence Character.

UNE PERSONNALITÉ DISTINCTE

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