PLOTTO : METHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

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Avec cet article, nous abordons un nouveau sous-groupe : le mystère en commençant avec les situations conflictuelles 1330 à 1347.

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Le mystère

Proposition B
21, Se retrouver en situation difficile à cause d’une erreur de jugement ou un mauvais choix.

Situation : 1330
Préquelles possibles : 853 – (900…*) – 1150

  • A, nageant en plein mystère, essaie quand même de tirer le meilleur parti de sa situation
  • * A se lance dans une activité dont il n’a aucune expérience. En but à l’incrédulité de son entourage, voire aux moqueries de celui-ci, il parvient contre toute attente à aller jusqu’au bout de son objectif **

Séquelles possibles : 231 – 513 – (900 *…**) – 1111b

Note : A ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Pourtant, il ne veut pas perdre pied. Sa persévérance sera motivée par un enjeu dramatique. Sinon, il lui serait facile de s’abandonner à la fausse quiétude de son quotidien. Dans ce cas, il n’y aurait pas de matériau dramatique pour remplir l’intrigue.

Tirer le meilleur parti de sa situation consiste pour lui à atteindre son objectif. Mais celui-ci sera effectivement barré par ce qu’il apparaît être un obstacle insurmontable.
Le mystère est ce qui enveloppe l’intrigue. C’est-à-dire que le personnage principal et le lecteur découvriront ensemble et progressivement les tenants et aboutissants de ce mystère apparent. Cela n’exclut pas le genre fantastique. Dans cette option, il suffit de donner une explication non rationnelle du phénomène mystérieux.

Ensuite, que celle-ci soit acceptée ou non par le lecteur ne relève pas de l’intention de l’auteur. C’est un problème entre le lecteur et lui-même. S’il veut considérer que ce qui lui a été montré est une hallucination du personnage ou s’il veut croire à la réalité (donc à l’existence) d’un événement étrange, l’auteur n’a pas à être prescriptif en quoi que ce soit.

La proposition B peut s’avérer trompeuse si l’on considère que l’erreur de jugement ou le mauvais choix sont le fait du personnage. William Wallace Cook ne se limite pas à une seule dimension. L’erreur de jugement peut provenir d’autrui. Les autres considèrent que ce que fait le personnage est un mauvais choix.
L’histoire montrera cependant que le personnage principal avait raison de persister même s’il lui arrive de connaître le désespoir.

Situation : 1331
Préquelles possibles : 98 – 565 – 568b – 1342a

  • Frappé par une sorte d’illumination qu’il ne comprend pas, A décide d’affronter la tempête pour mener à bien son projet
  • * Quelles que soient les informations qu’il recueille ou les indices qu’il découvre, A a le sentiment de se retrouver au point de départ **

Séquelles possibles : 545 – 789 – 1345

Note : A ressent de la peur parce qu’il est soudain confronté à un événement menaçant. Comme dans la vie réelle, il peut vouloir échapper à cette émotion en fuyant, en se dissimulant (il ne prend pas ses responsabilités) ou bien en niant les événements traumatiques pourtant bien réels.

La menace présentée dans la suggestion de Cook correspond à une situation future. La tempête est annoncée et le personnage a encore le temps de s’en préserver. S’il le faisait, nous n’aurions pas d’intrigue.

Il y a donc un enjeu dramatique. Le personnage est conscient du risque qu’une décision d’aller de l’avant représente pour sa vie, son statut social. Le risque est souvent une perte : pouvoir, richesse ou des choses immatérielles : l’amour, ses idéaux…
Donc, notre personnage A décide de confronter la menace. Dans un premier temps, il aurait pu tenter de l’éviter. Dramatiquement, il est bon que le héros d’une histoire n’accepte pas immédiatement l’aventure. Il y a toujours une réticence qui sera normalement levée à la fin du premier acte au moment où le personnage principal décide de prendre son problème à bras le corps.

Le mystère qui imprègne l’intrigue et qui est destiné au lecteur est pour ce dernier de comprendre quelle est cette illumination, ce besoin impérieux pour A de tout risquer pour accomplir un projet ici et maintenant.
En effet, si le lecteur soupçonne que A aurait pu attendre que la tempête soit passée et que cela n’aurait rien changé pour lui, votre histoire tombe à l’eau. Il faut un impératif.

La seconde alternative met en avant le sentiment d’inutilité dans lequel on peut parfois se trouver dans la vie réelle. Cette prémisse peut paraître déconcertante de prime abord, mais il suffit d’imaginer un enquêteur qui, quelle que soit la piste qu’il suit, le renvoie au début de son enquête.
La question philosophique, en somme, est de connaître le sens de notre existence ou du moins de quitter celle-ci avec un sentiment de complétude.

Situation : 1332
Préquelles possibles : 1061 – 1078 – 1132 – 1344

A se sent persécuté mais son agresseur est totalement imaginaire

Séquelles possibles : 855 – 857 – 1104

Note : Ce qui compte avec cette prémisse est de démontrer l’isolement dans lequel se trouve le personnage. Personne ne peut croire qu’il est poursuivi parce qu’aucune preuve n’est avérée. Soit il s’agit d’une hallucination, soit il y a vraiment un persécuteur si habile qu’il peut manœuvrer dans l’ombre.
C’est l’auteur qui décide.

Situation : 1333a
Préquelles possibles : 96 – (387…*) – 1113 – 1310

  • Par l’usage de substances illicites (et potentiellement dangereuses), A, un chimiste, parvient à créer un parfum rare et unique
    [On imagine aisément les dégâts d’un tel produit distribué parmi la population. Ce peut être aussi une opportunité pour dénoncer la production et la distribution de masse plus au service du profit que de l’humanité. C’est une prémisse qui peut s’adapter à tous les genres. Une pandémie, par exemple, recherchera son patient zéro, la cause originaire]
  • * A offre à B un onguent. Celui-ci aura des effets désastreux sur B
    [Dans cette seconde alternative, A ignore tout de la dangerosité du produit qu’il offre à B. Il pense sincèrement lui faire plaisir. L’intrigue consistera à remonter jusqu’à l’origine de cet onguent et à comprendre pourquoi il a été créé. Et le mystère sera résolu] **

Séquelles possibles : (387 *…**) – 371

Situation : 1333b
Préquelles possibles : 1410 – (1384 si l’on change B par A)

  • A emmène B dans un cabinet de curiosités pour qu’elle y choisisse un cadeau
  • * Un mécanisme ingénieux qui tue ses victimes à distance est trouvé dans un cabinet de curiosités **

Séquelles possibles : 1461b – 1433c – (1438b si l’on change A par B)

Note : La tentation est grande de verser dans l’imaginaire. Les croyances populaires existent depuis bien avant l’apparition de l’écriture. Il suffit donc d’un rien pour les convoquer dans nos propres histoires.
Si un auteur envisage des phénomènes étranges, il peut lors du dénouement leur donner un tour rationnel en explicitant que la main de l’homme est à la source de ces événements jusqu’alors incompréhensibles ou se contenter de ne rien expliquer et de conserver le doute quant à l’origine de ces faits apparents.

Cette prémisse n’interpelle pas le merveilleux cependant. Dans le genre du merveilleux, le surnaturel est quelque chose d’accepté dans le quotidien. Les humains vivent avec la magie. Celle-ci n’a plus rien d’étrange. Elle fait partie des habitudes.
Ici, nous revenons davantage vers le roman gothique où le manoir et son architecture médiévale très spécifique sont remplacés par le cabinet de curiosités. Rappelons que bien que l’âge d’or de la Hammer (entre 1955 et 1970) est essentiellement marqué par l’horreur et le fantastique, cette maison de production fut créée en 1935 et donc contemporaine de PLOTTO.

Si un auteur est tenté d’explorer ce qui est possible ou ce qui ne l’est pas, s’il souhaite affirmer d’autres couches de réalité que celle que nous percevons, il peut fonder son intrigue sur l’irrationnel et interroger la philosophie, le mystique, voire la métaphysique.

La seconde alternative se débarrasse du surnaturel. Le mystère concerne celui qui manipule cet objet de malheur. Le cabinet de curiosités n’est même plus nécessaire car on peut revenir à un instrument quelconque destiné à tuer.

Situation : 1334a
Préquelles possibles : 475 – 576a – (872 si l’on change B par A) – 1064 – 1132

Parce que A s’est lancé dans une activité qui gêne, on le soumet à des illusions censées soulevées ses plus terribles peurs

Séquelles possibles : 1350 – 1351 – 1356

Note : Pour William Wallace Cook, ce sous-groupe Mystère n’est pas tant une approche fantastique que d’utiliser les moyens du fantastique (et les effets qu’ils engendrent) pour contraindre un personnage à l’hallucination, pour lui faire perdre les pédales afin de pouvoir le manipuler dans la direction souhaitée.

Le mystère est ainsi perçue comme un instrument (de torture la plupart du temps). Chez Cook, les événements étranges auront toujours une explication rationnelle. Nous ne sommes pas obligés de le suivre sur cette voie.

Situation : 1334b
Préquelles possibles : 603b, c ou d

  • A-2, l’ami de A, est tué dans un accident alors que A était à ses côtés
    [Selon moi, A ne devrait pas comprendre comment il a pu se retrouver dans cet accident qui fut fatal à son ami. Il devra lutter contre une sorte d’amnésie afin d’élucider le mystère qui entoure cet accident et d’expliquer sa présence au moment de l’accident]
  • * A se sent hanté par l’esprit de son ami A-2, brutalement décédé
    [Même si les scènes où le personnage hallucine la présence de son ami mort (ce pourrait être d’ailleurs quelqu’un d’encore plus proche) peuvent se montrer effrayantes, l’esprit qui hante n’est pas destiné à faire peur au lecteur. Souvent ce que veut cet esprit est qu’on le venge.
    S’il semble harceler notre personnage, c’est qu’il lui demande à sa manière de lever le secret sur sa mort violente. Comme A n’avait pas réalisé que la mort de son ami pouvait être questionnée, le moyen utilisé pour l’en avertir est cette forme particulière de hantise] **

Séquelles possibles : 827 – (830 si l’on transpose A et A-2) – (839 si l’on transpose A et A-2)

Situation : 1334c
Préquelles possibles : (1277b si l’on change A par A-2) – (1348b si l’on change A par A-2)

  • A-2, l’ami de A, est mystérieusement assassiné
  • * A cherche à découvrir le meurtrier de son ami A-2 **

Séquelles possibles : 1222a – 833

Note : La première possibilité est un classique du thriller. Pourquoi A-2 a t-il été assassiné ? Telle est la question dramatique. Ce sous-groupe dénommé Mystère par Cook aurait pu tout autant se nommer Énigme.

La seconde alternative met l’accent sur A qui n’accepte pas la version officielle de la mort de son ami et qui se mettra en danger pour découvrir la vérité. Si l’intention de A est louable, on peut être amené à se demander quel est le besoin impérieux qu’il ait à la réaliser.

Une amitié virile peut être un sentiment puissant. Dans ce cas, l’auteur doit consacrer une bonne partie de l’acte Un à décrire cette relation sinon le lecteur ne le suivra pas. Il ne comprendra pas pourquoi A ne se contente pas de faire son deuil. Il faut un impératif : A ne connaîtra la paix que s’il comprend la mort de son ami.

La première alternative semble n’aller nulle part. Pourquoi ? Parce que A ne manifeste apparemment aucune volonté. Nous avons seulement la description d’un fait. William Wallace Cook nous laisse une option : le héros pourrait vouloir venger son ami. Sa quête est déterminée, il lui faut simplement remplir les conditions préalables qui lui permettront de l’accomplir.

La seconde possibilité est prescriptive : le héros cherche à comprendre. Les coupables seront probablement découverts et seront jugés pour leur abominable acte mais pour A, il ne s’agira pas d’une vengeance.
Peut-être estime t-il que son devoir est de rendre justice à son ami (même si celui-ci avait commis des actes immoraux entraînant sa mort).

Situation : 1335
Préquelles possibles : 74a – 513 – 1248 – 1283

A se retrouve mystérieusement enfermé dans une pièce avec des barreaux aux fenêtres et une solide porte fermée de l’extérieur

Séquelles possibles : 636 – 1272

Note : Je crois qu’il faut traiter cette suggestion comme si nous avions un accès direct à l’esprit de A. Nous pourrions envisager les choses en considérant que le monde n’est pas tel qu’on le perçoit mais tel qu’on se l’imagine.

Situation : 1336
Préquelles possibles : 922b – 1150

  • A doit choisir entre le bien et le mal
  • * A a un comportement étrange : par moments, c’est un être prudent et à d’autres, c’est un véritable débauché **

Séquelles possibles : 1084 – 11134 – 1148a

Note : De quel mystère William Wallace Cook peut-il vouloir bien parler dans la première possibilité ? La question posée est d’ordre moral.

Ce que je constate pour le moment est que Cook s’intéresse au mystère en interrogeant l’intime. A doit choisir. C’est un impératif. Et c’est aussi bien plus qu’une obligation, c’est un devoir.

S’il devait à priori se comporter toujours dans le sens du bien, il ne s’interrogerait pas. Il agirait conformément à la norme. Mais le problème est que cette norme (bienséance, bien-pensance), A ne l’a pas vécue dans sa chair ou dans son esprit. C’est un acquis qui lui a été imposé. En d’autres termes, il pense agir dans le sens du bien en faisant ce qu’on attend de lui.

Si A se met ainsi en porte-à-faux et dans un état mental qui le peine, s’il se donne le courage de choisir, c’est parce qu’il refuse dorénavant de jouer les bons petits soldats.
A a besoin de reprendre sa vie en main. Il VEUT (donc une intention, une volonté et partant, du conflit) éprouver par lui-même ce qui est bien et ce qui ne l’est pas.

C’est d’ailleurs ce que laisse entendre la seconde possibilité. Si nous prenons pour hypothèse que le bien et le mal ne sont pas deux entités différentes mais bel et bien une même chose à l’intérieur de l’être humain, on peut supposer que sans guide un individu est tout autant capable de faire le bien comme le mal, incapable de distinguer si certains actes seraient ou non considérés par autrui comme contraire à la morale.
D’ailleurs, un antagoniste sait rarement qu’il accomplit volontairement le mal. De son point de vue, ce qu’il fait subir au héros de l’histoire est tout à fait légitime puisque celui-ci veut empêcher l’antagoniste de mener à terme un projet qui lui tient vraiment à cœur.

Situation : 1337
Préquelles possibles : 750 – 1234

  • A trébuche sur le corps d’un homme mort (A-8), apparemment assassiné
  • * A-2, l’ami de A, lui a donné rendez-vous chez lui. A est en avance et il sait qu’il peut entrer chez A-2. Il y découvre un inconnu mort (A-8) **

Séquelles possibles : 807 – 820 – 833

Note : L’idée est relativement simple. A vit un quotidien banal et puis un jour, un incident étrange (inaccoutumé) se produit dans sa vie. Cet événement est l’annonce d’un conflit futur. Le verbe trébucher précise que A ne fait pas une activité plus ou moins proche de la mort. Il n’est ni enquêteur, ni médecin légiste, ni thanatopracteur. Il se retrouve confronté à la mort d’un inconnu et l’intrigue se fondera sur ce mystère.

Situation : 1338
Préquelles possibles : (1215 si l’on change A-8 par A) – 1344

A et A-2 se sont affrontés lors d’une compétition sportive. Malgré l’amitié qui les unit, l’esprit de compétition les a poussés à prendre des risques inconsidérés. Le résultat fut la mort de A-2. Depuis ce tragique événement, A est hanté par ce souvenir chaque fois qu’il se lance dans une épreuve sportive.

Séquelles possibles : 602 – 1357

Note : Cette suggestion explicite comment une relation extérieure entre deux individus (ce que l’on qualifie habituellement comme des relations sociales) affecte l’intimité d’un personnage. C’est toujours assez fascinant lorsqu’un lecteur peut pénétrer l’intériorité d’un personnage.

Situation : 1339
Préquelles possibles : (1129b si l’on change A par A-4 et A-5 par A) – (1129c si l’on change A par A-4 et A-5 par A)

  • A se fait passer pour un honnête homme
    [Le mystère se situe dans le passé de A dont nous ignorons tout lorsque débute l’histoire]
  • * A-4 demande l’aide de A pour récupérer quelque chose qui lui a été volé. Ce que ignore A-4 est que A est le voleur **

Séquelles possibles : (1193 si l’on change A-3 par A-4) – 1209a

Situation : 1340
Préquelles possibles :

  • A doit faire un reportage sur A-4 mais A-4 lui fait faux bond. A imagine alors l’interview
  • * A-4 parvient à convaincre A de prétendre qu’il l’interviewait pour lui fournir un alibi **

Séquelles possibles : (635 si l’on change A par A-4) – 1302 – (1203 si l’on change A par A-4)

Note : A espère s’en tirer en fabriquant l’interview. Évidemment, cette fausse bonne idée va amener le conflit. A ne s’est pas interrogé sur l’absence de A-4 et c’est précisément là où se situe le mystère parce que cette défection ne reflète en rien la volonté de A-4.

De même, dans la seconde alternative, le faux témoignage dont A se rend coupable sera une source de conflit surtout si A-4 fait pression sur lui en le menaçant d’une manière ou d’une autre (c’est d’ailleurs cette option qu’a retenu William Wallace Cook).

Situation : 1341
Préquelles possibles : 1027 – (1277a si l’on change A-3 par A-4)

A assassine A-4 dans un bois isolé. Puis il rentre silencieusement chez lui sans s’apercevoir que ses bottes sont couvertes de boue
[On peut supposer que l’idée de Cook sera de remonter l’origine de cette boue pour un enquêteur. D’autres indices pourraient être possibles. L’idée est justement qu’à partir de quelque chose d’insignifiant, toute une intrigue pourra se déployer]

Séquelles possibles : 467 – 1302

Situation : 1342a
Préquelles possibles : (1357…*) – (1374…*) – 1389

A a des hallucinations. La plupart sont totalement grotesques et il en a pleinement conscience. Mais depuis quelques temps, certaines choses qu’il a cru voir et qu’il pensait tout à fait irréelles s’avèrent en fait bien réelles

Séquelles possibles : 265a – 633 – 1358 – 1361b – (1357 *…**) – (1374 *…**) – 1375

Note : Une idée d’histoire apparaît lorsque quelque chose vient perturber une habitude. Chaque soir, en rentrant de son travail, un personnage fait un arrêt presque systématique à la boulangerie. C’est un fait et on peut le détailler.
Décrire ce fait, c’est déjà un début d’histoire. Par exemple, il demande un pain et on lui répond qu’il n’y en a plus. Il hésite, faussement contrarié, et se décide pour un pain de campagne à l’ancienne.

On pourrait croire que cet incident pourrait retenir l’attention du lecteur mais il n’y a pas d’idée là-dedans. Pourquoi ? Parce que le personnage possède tout un catalogue de réponses possibles au moindre incident.
Il lui est déjà arrivé que le pain vienne à manquer et il a toujours choisi quelque chose d’autre en rayon. Tant qu’il est possible qu’un personnage ait un vécu, une expérience de la situation en cours, il n’est pas perturbé. Puisqu’il puise dans ses souvenirs, dans la mémoire (même si ce sont des choses qu’il a lues ou vues par ailleurs, il en a la connaissance), il peut trouver une réponse adéquate pour élucider dans l’immédiat (qu’il ne faut pas confondre avec l’urgence) la problématique de la situation qu’il est en train de vivre.

Or, voilà que surgit un événement nouveau. Au moment d’entrer dans la boulangerie, une petite fille qui se tenait devant la vitrine se tourne vers lui et lui demande de lui offrir un gâteau.
Pour que l’idée de l’histoire commence à germer, il faut que l’événement crée un conflit.  Et ce conflit va se situer chez le personnage. Comme tous les héros, il va commencer par refuser son aventure. Il va continuer son chemin dans la boulangerie mais en même temps, une certaine culpabilité se fait sentir. Il se retourne plusieurs fois vers la vitrine, vers l’enfant. Et plus la file d’attente avance, plus le personnage a conscience de l’urgence de prendre une décision.

L’idée d’une histoire, elle est là. Dans le conflit. Et pour en revenir à la suggestion de William Wallace Cook, le fait que son personnage rêve sa vie n’est pas l’idée de l’histoire. C’est que certains éléments de ses rêves ne sont plus illusoires. Cela crée un conflit et l’idée émerge de ce conflit.

Situation : 1342b
Préquelles possibles : 1291a – 1301 – 1311 – 1324a – (1449 si l’on change A-2 par A-3)

A s’est convaincu d’avoir tué A-3 accidentellement (ou en état de légitime défense). Son crime est resté impuni mais il est tout autant persuadé d’avoir récemment vu A-3 en vie

Séquelles possibles : 1366 – 1375

Situation : 1343
Préquelles possibles : 1380 – (1282a …*) – 1383

  • A se retrouve en possession de X, un étrange objet
  • * A est entré en possession d’un étrange objet X. Il sait qu’il va au-devant des problèmes en le conservant. Mais pourtant, il en prend le risque **

Séquelles possibles : 595 – 596 – 597 – 1352 – 1377b – (1382 *…**)

Note : Cet objet X fait intrusion dans la vie de A. Et A ne peut tout simplement pas l’écarter d’un revers de la main. J’insiste bien sur ce point. En effet, si le lecteur se demande pourquoi A ne s’en débarrasse pas, toute l’importance de l’objet X pour l’intrigue à venir ne sera pas crédible.
Par exemple, si on promet à A une forte récompense en échange de l’objet et sachant que A a d’énormes difficultés financières, on comprend mieux (et surtout on accepte) ses hésitations.

Toutes les complications (et partant, l’intrigue) viendront du fait que A accepte de faire l’échange malgré le souci que suscite cet objet en A. Le conflit n’est pas que A accepte de remettre un drôle d’objet à un inconnu.
Pour qu’il y ait conflit, il faut que cet objet X porte atteinte aux valeurs morales de A, par exemple.

La seconde alternative est un peu plus complexe. A sait qu’il se met hors la loi ou hors des valeurs morales communément admises ou bien celles qui le guident au quotidien. L’auteur devra justifier les motivations de A pour agir contre ce qu’il semble être son intérêt.

Situation : 1344
Préquelles possibles : 683 – 1291b

  • A vit dans la délusion qu’il est A-2
  • * A s’accuse de la mort de A-2 **

Séquelles possibles : 633 – 794

Note : Dans la première possibilité, le mystère se situe dans le transfert de personnalité entre A et A-2. Ce peut être l’occasion d’un thriller psychologique.

Situation : 1345
Préquelles possibles : 53 – 567a – 683 – 887b – 681a

A a une vue très pessimiste du monde
[Ce point de vue est le quotidien du personnage. Il n’éprouve donc aucun conflit particulier à s’y immerger. On peut donc émettre l’hypothèse qu’il fera l’expérience de quelque chose qui en quelque sorte contredira ses valeurs habituelles et remettra en question sa vision si singulière.
A partir de cet événement, un conflit naîtra]

Séquelles possibles : 1331 – 1332 – 1351

Situation : 1346
Préquelles possibles : (723 si l’on change A-5 par A-3) – [(735…*) si l’on change A-8 par A-3] – 764 – (775 si l’on change A-7 par A-3)

  • Alors qu’il était adolescent, A tua sous le coup de l’émotion A-3 avec lequel il était en rivalité (pour une fille ou bien ce qui peut être utile à l’histoire). A ne fut pas suspecté et le crise ne fut jamais résolu.
    Maintenant que les années ont passé, cette tragédie ancienne trouve son chemin de manière inattendue dans le présent de A
  • * A a une place importante dans la société. De plus, c’est un homme (ou bien une femme) qui a une forte influence sur la communauté. Mais il (ou elle) garde un lourd secret **

Séquelles possibles : (1263 si l’on change A par A-7 et B par A) – (1269 si l’on change A par A-7 et A-2 par A) – (1114 si l’on change A par A-7 et A-9 par A)

Situation : 1347
Préquelles possibles : 853 – 855 – 858

Fasciné par le paranormal, A commence inconsciemment à confondre la réalité et les événements irrationnels

Séquelles possibles : 633 – 1357 – 1375

Nous continuerons sur cet ambigu sous-groupe du mystère dans lequel William Wallace Cook a glissé ce qu’il ne pouvait  logiquement inséré dans d’autres catégories dans le prochain article avec les situations 1348 à 1364.

La liste des situations :
PLOTTO, MÉTHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

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