PLOTTO : MÉTHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

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Même si vous ne souhaitez pas vous servir des situations imaginées par William Wallace Cook, l’auteur de la méthode de suggestions d’intrigue PLOTTO, ce que j’espère, à travers cette série d’articles, est soit que vous vous sentiez inspiré par l’une de ces situations pour dénouer vos propres moments ou bien que vous appréciez la façon dont j’élabore à partir d’une intrigue donnée pour peut-être trouver un sens singulier aux idées mêmes qui surgissent dans votre tête.

Continuons avec les situations 874 à 886. La liste des situations se trouve ici : PLOTTO, MÉTHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : L’émancipation

Proposition B
15, Trouver une certaine force pour tirer le meilleur parti d’une situation difficile.

Situation : 874
Préquelles possibles : 430 – 606 – 680a

  • A est fortement endetté et sa situation semble désormais sans issue
  • * Pour sortir de sa situation financière désastreuse, A se lance dans un projet secret (Voir les situations 1394 – 1399 – 1408) qui devrait lui apporter l’argent nécessaire pour soulager la pression des obligations qu’il a contractées **

Séquelles possibles : 540 – 770a

Note : Le sous-groupe, dans l’esprit de Cook, est ce qui permet de donner à chacune des situations qui s’inscrivent en lui un sens particulier et commun. Ici, nous sommes dans l’émancipation, c’est-à-dire pour les personnages, un besoin vital de s’affranchir de quelque chose qui les entrave actuellement et dont ils ne veulent plus dans le futur (un peu comme si les personnages éprouvaient soudain un désir ardent d’écrire leur propre histoire).
La proposition B va réduire encore davantage les possibilités de sens en nous donnant une orientation. Ici, nous pourrions interpréter qu’il nous faut trouver une certaine force (soit extérieur, soit en nous-mêmes) pour parvenir à nous libérer et à atteindre tout ce dont nous pourrions être capable (ce qui implique que nos aptitudes seraient obscurcis par un système dans lequel nous avons été intégré de force).

En somme, le combat serait de reprendre possession de notre libre-arbitre. La description des situations devraient servir d’exemple (bien que rien n’interdit qu’on puisse l’utiliser tel quelle puisque l’histoire dans laquelle nous l’insérerons nous est personnelle et unique en tant qu’auteur). Ainsi, la première possibilité de la situation 874 nous présente un personnage A qui est en quelque sorte paralysé soit de son fait, soit par une cause extérieure et qui doit trouver le moyen de renverser un cours des événements qui paraît inexorable (puisque sa situation lui semble désormais sans issue). La question dramatique devient alors de savoir s’il y parviendra.
Et quant à la seconde possibilité, c’est une mise en intrigue de la stratégie qu’élabore A pour tenter de trouver des solutions à son problème. Et à mon sens (et peut-être aussi, c’est ce que Cook cherche à dire), les solutions envisagées par A ne feront que le faire glisser dans l’erreur et annonce (ou anticipe) tout un chapelet de conflits.

Situation : 875a
Préquelles possibles : (823 …*) – (824 si l’on change A par A-2) – (731 si l’on change A par A-2)

A rend visite à son ami A-2 emprisonné. Par un stratagème, A prend la place de A-2 qui peut s’échapper en se faisant passer pour A

Séquelles possibles : (823 *…**) – (1344 si l’on transpose A et A-2)

Note : William Wallace Cook utilise la substitution (un moyen de l’imposture) comme noyau de cette intrigue. La gémellité peut en être une des formes comme dans Le prestige de Christopher et Jonathan Nolan inspiré de Christopher Priest.

Situation : 875b
Préquelles possibles : 233 – 660a – 662 – 664 – 719a – (179 si l’on transpose A et B)

  • A est pris au piège et risque sa vie. B le sauve alors d’une mort certaine
  • * B met à contribution le chien de A pour retrouver A qui est dans une situation désespérée **

Séquelles possibles : 367b – 850a

Note : Le motif est assez simple. A est dans une impasse qui s’est refermée sur lui. Il ne peut n’y en sortir, ni continuer car une impasse n’est pas un labyrinthe. A n’est pas perdu comme semble le laisser croire la seconde possibilité. Il est littéralement coincé. Le chien contribuera à retrouver l’impasse qui est l’énigme de cette intrigue.
Maintenant, on peut porter notre attention sur un personnage A usé par les échecs successifs qu’il n’a cessé de rencontrer dans sa vie. Épuisé par tant d’efforts inutiles, il envisage alors de mettre fin à ses jours (cela représente l’impasse ou bien le piège comme une fausse conclusion à laquelle A aurait abouti et qui se concrétise par la folle idée qui s’est emparée de son esprit).

B est peut-être la solution, la réponse au problème de A. Elle serait la lumière qui manque à A mais celui-ci est trop faible pour apercevoir cette lueur. Le chien serait alors l’espoir que A a oublié mais qu’il possède toujours (puisque le chien lui appartient). B va se saisir de cette espérance et la ranimer.

Situation : 876a
Préquelles possibles : 3a – Chronologiquement [949b puis 801]

  • B est dans une situation difficile et est sur le point de voler quelque chose. Mais sans qu’elle l’aperçoive, A-6 (un représentant d’une autorité) observe ses agissements. Mais A, sans que ni B, ni A-6 ne s’en rendent compte a compris ce qu’il se passait
    [Voir la situation (724 si l’on change A par B)]
  • * Dans le sillage de la précédente possibilité, A prévient B qu’elle est observée par A-6 et qu’elle est donc en danger
    [Et ainsi, on peut travailler sur la relation naissante entre A et B] **

Séquelles possibles : 69 – 359

Situation : 876b
Préquelles possibles : 85b – 97 – 134b

  • A et B se retrouvent prisonniers d’une maison désertée
  • * A et B pris au piège d’une maison désertée et assurément diabolique (sinon tortueuse) cherchent par tous moyens à en sortir (Voir situation 170). En désespoir de cause, A finit par briser une fenêtre du premier étage et à se glisser dehors mais il chute lourdement et B le croit mort [et le lecteur aussi d’ailleurs].
    Mais A a survécu et parvient à trouver l’aide (ou bien il est maintenant en position de force) pour vaincre l’indicible et sauver B.
    **

Séquelles possibles : 140 – 360a

Note : Ne négligez pas le rôle de la maison qui est de première importance dans cette intrigue. Conformément au sous-groupe, A et B doivent s’échapper avant que les murs ne les absorbent à jamais. Et la situation difficile de la proposition B est l’événement par lequel ces deux personnages se sont retrouvés en ce lieu. En somme, il s’agit de la mise en intrigue d’un espace suffisamment singulier pour qu’on puisse en tirer une histoire.

Situation : 877
Préquelles possibles : (895 si l’on change A par A-2) – (1070 si l’on change A par A-2)

  • A se voit obligé de trahir son ami A-2
  • * A-2, l’ami de A, est condamné pour un crime. A pense que A-2 est innocent **
  • ** A-2, l’ami de A, est condamné pour un crime dont A pense qu’il est innocent. A va tout tenter pour ralentir la procédure afin de prouver l’innocence de son ami ***

Séquelles possibles : (535 si l’on change A par A-8 et A-3 par A-2) – (826 si l’on change A par A-2)

Note : Celui qu’il faut sortir d’une situation difficile est A-2. La force nécessaire pour y parvenir sera représentée par A. Mais un doute subsiste puisque A pense seulement que son ami A-2 est innocent. Et il lui faut encore trouver les preuves de cette innocence.
Notons aussi que la situation initiale est une trahison. C’est par la faute de A que A-2 est accusé. Les effets de ce choix ont ensuite amené A à reconsidérer sa position vis-à-vis de A-2. Pensant que son ami est davantage victime que coupable, A va alors tenter de réparer sa faute envers son ami en creusant sous la surface afin de découvrir, peut-être, que A a été manipulé. Mais peut-être aussi que A-2 est en effet coupable.

Situation : 878a
Préquelles possibles : 691 – 687

  • Parce qu’il a un don, A est vu comme une menace
    [Et A vit mal cette exclusion. Il est né avec ce don. Il ne l’a pas choisi et il cherche désespérément à être reconnu parmi ceux qu’il considère comme les siens]
  • * Vu comme une menace parce qu’il possède un don qui le place hors du commun, A réussit à gagner l’estime des autres par son action désintéressée envers eux **

Séquelles possibles : 714 – Chronologiquement [714 puis 197]

Situation : 878b
Préquelles possibles : 692 – 719b

Naufragé, A échoue sur une côte qu’il ne reconnaît pas
[Et Vendredi ou Wilson deviennent la force dont il a besoin pour ne pas sombrer dans la folie si l’on admet qu’être privé d’autrui soit destructeur. Même dans Seul sur Mars, Mark tient un journal de bord en vidéo que personne ne voit mais cela suffit à maintenir une sorte de connexion]

Séquelles possibles : 686 – 690

Situation : 878c
Préquelles possibles : 244 – 331 – 714

A qui ne sait plus comment sortir de sa situation désespérée trouve en B, qui ne manque pas de ressources, une aide providentielle

Séquelles possibles : 347a – 901

Situation : 879
Préquelles possibles : (188b si l’on change B par A et A par A-4) – 705

A veut se suicider. Alors qu’il est sur le point de commettre l’acte irréparable, il rencontre A-4 qui est venu lui aussi en ce lieu pour mettre fin à ses jours. La relation qui s’ensuit permettra à A de renoncer à son geste désespéré. Mais A parviendra t-il à sauver A-4 ?

Séquelles possibles : (840 si l’on change A-2 par A-4) – (850a si l’on change B par A-4) – (865 si l’on change A-2 par A-4)

Situation : 880a
Préquelles possibles : 216 – 314 – (840 si l’on transpose A et A-2) – 865

  • A est sur le point de commettre un acte de folie. A-2 parvient à l’en dissuader au moyen d’un stratagème
  • * A-2 a dû utiliser un stratagème pour sauver son ami A d’un acte de folie. Après bien des difficultés, A se laisse enfin convaincre, prend conscience de son erreur et se sent redevable envers son ami A-2 de lui avoir en quelque sorte sauvé la mise **

Séquelles possibles : William Wallace Cook n’a pas déterminé de séquelles pour cette situation.

Note : Ce qu’il faut tenter de comprendre, c’est la dramatique de l’intrigue, c’est-à-dire les ressorts dramatiques qui permettent celle-ci. D’abord, nous avons deux personnages unis par un rapport d’amitié. Cet attachement, cette intimité est en elle-même un élément dramatique dont il faut user pour expliciter pourquoi A-2 cherche à empêcher A de commettre un geste fou (qui peut-être l’acte d’une transgression quelconque). Cette relation explique aussi pourquoi A se montre à l’écoute de A-2 même s’il va objecter (du moins lors de la première partie de l’acte Deux) aux dires de A-2.

A-2 me paraît être le personnage principal parce qu’il va devoir élaborer un plan pour sauver son ami. La mise en intrigue de ce plan donnera de la matière dramatique qui abreuvera l’acte Deux avec des tribulations et autres pérégrinations pour tenter de convaincre A de renoncer. Ainsi, cette succession d’événements depuis l’incident déclencheur de l’acte Un jusqu’au moment du dénouement (et avant celui-ci) fera une histoire.

Situation : 880b
Préquelles possibles : (805 si l’on change A-4 par A et A par A-2) – (894 si l’on change A-5 par A et A par A-2)

A, un vieil homme, est complètement à la dérive et abandonné de tous. Pourtant, son ami A-2 va tout tenter pour le réintégrer au sein de la communauté

Séquelles possibles : Chronologiquement [831 puis 1269] – 1264

Note : A-2 peut être aussi dans la même situation que A. Et s’il réussit à sauver A, peut-être que son sacrifice ne lui profitera pas et il verra A suivre à nouveau un chemin plus lumineux que lui-même. Gardez en mémoire que le sacrifice est la marque des héros.

Situation : 881
Préquelles possibles : 813 – (928b …*)

  • A a sacrifié sa vie pour le devenir de son fils SN croyant que celui-ci allait suivre une mauvaise pente. Mais SN suit un droit chemin malgré ce que son père a imaginé sur lui
  • * SN, le fils de A, découvre un terrible secret sur son père (ce peut être aussi bien du passé ou bien de l’activité actuelle de A). Cet événement actuel ou passé de A le rend malheureux. Pour A, c’est une erreur et tant qu’elle ne sera pas corrigée, il ne pourra pas être celui qu’il aurait dû être (par exemple, un bon père pour SN).
    SN parvient alors à convaincre son père (et à l’aider) à réparer cette erreur **

Séquelles possibles : (928 *…**) – 499a – (790b si l’on change A-2 par SN)

Note : SN est le personnage principal et protagoniste. Son père est l’antagoniste de cette intrigue. La relation ou dialectique ou mouvement ou confrontation entre ces deux êtres est la force qui permettra autant à A qu’à SN de se libérer d’une pression mutuelle qui les étouffe. L’étude du rapport entre ces deux personnages devrait s’avérer fascinante.

Situation : 882
Préquelles possibles : (946 si l’on change B par A) – 914 – 1239

  • A fait le bien autour de lui. Mais sa belle motivation et son beau projet sont sur le point de s’effondrer
  • * Afin de maintenir à flots son entreprise, A truque les comptes **

Séquelles possibles : (665 si l’on change B par A) – 963

Note : Pour illustrer la première alternative, nous allons introduire une dimension temporelle. A est introduit dans l’histoire comme un philanthrope. Au moment de l’incident déclencheur, un événement va bouleverser ce quotidien bien organisé. Dans un premier temps, il minimisera l’incident puis au passage dans l’acte Deux, il sera décrédibilisé par une cabale médiatique qui aurait extirpé de son passé un acte immoral.
Durant toute la première partie de l’acte Deux, les portes se refermeront, ses amis se détourneront jusqu’au point médian où il connaîtra une grave crise personnelle comme par exemple la décision de sa femme de le quitter (on admet qu’elle ne peut plus supporter la vérité enfin dévoilée et le poids de l’opinion publique qui appuie trop fortement sur ses épaules).

L’état psychologique de A lui permettra, néanmoins, de comprendre que son désir de faire le bien était un dérivatif comme une rédemption pour un acte accompli que son inconscient avait refoulé dans les profondeurs de sa mémoire. Sa philanthropie était un masque. C’est pour cela qu’il était important d’introduire A dès l’acte Un comme une bonne personne. Afin que le dévoilement progressif de cette vérité vienne déranger la première impression que le lecteur s’était faite du personnage. L’action qui suit la crise devrait permettre à A de réarranger sa vie, en la rendant plus conforme à sa véritable nature et à demander à ce que justice soit faite sur des actes qu’il a commis dans son passé.
S’assumant devant la justice des hommes (ou peut-être celle de Dieu), A se sentira enfin libre et peut-être que son action future sera plus sincère et le rendra plus heureux.

Pour donner du sens à cette intrigue en rapport avec la proposition B qui réside en filigrane en son sein, cette force (intérieure ou extérieure) consistera à faire prendre conscience à A de ce courage qui lui a toujours manqué jusqu’à présent. A doit trouver le courage (la force nécessaire) d’assumer ses responsabilités maintenant qu’elles lui sont clairement et distinctement apparues.

Concernant la seconde possibilité, il est plus difficile d’y voir le moindre rapport entre un désir d’émancipation  (on peut dire aussi un désir d’être heureux) et la suggestion proposée par Cook. La situation difficile évoquée par la proposition B est patente. Maintenant, il y a la décision de A de tricher pour tenter de s’en sortir. Moralement, c’est une faute et partant, le lecteur qui sait la différence entre le bien et le mal évaluera cette décision comme une erreur.
Et c’est peut-être là qu’un auteur peut prendre son lecteur à contre-pied. Puisque celui-ci se forme une idée assez nette du destin réservé à A qui doit être puni pour ses malversations, l’auteur peut vouloir démontrer que cette arnaque est tout à fait légitime si l’on connaît les circonstances qui l’entourent. En somme, on peut se livrer à un essai de métonymie en quelque sorte et trouver d’autres concepts à partir du terme donné dans la prémisse. L’entreprise par exemple pourrait être un mode d’être. Dans L’arnaqueur, Eddie fait croire qu’il est mauvais au billard pour faire monter les mises contre lui et empocher de plus fortes sommes.

Quelle pourrait être cette force nécessaire exigée par la proposition B ? C’est un retour à la morale justement. Dans L’arnaqueur, elle est incarnée par Bert Gordon.

Situation : 883
Préquelles possibles : 1209a – 1298 – 955

  • A est en cavale. Afin de se mettre à l’abri des autorités qui le recherche, il conclut un pacte provisoire avec son ennemi A-3
  • * A et A-3 ont toujours été des ennemis personnels. Mais un jeu de circonstances va les rapprocher d’une façon inattendue **

Séquelles possibles : (923 si l’on change A-5 par A-3) – 1022

Note : L’idée de William Wallace Cook était que A cachait son passé sous une identité inventée un peu comme Jean Valjean devenu Monsieur Madeleine. Mais cette identité nouvelle est percée et dans l’intrigue imaginée par Cook, A se voit forcé de conclure un accord avec A-3 (à la différence de A-5, A-3 est un ennemi personnel de A).
A devrait profiter de ce moment de paix pour reconnaître sa véritable nature et on peut s’inspirer de Victor Hugo et affirmer avec lui que tout être humain possède la capacité à s’améliorer.

Dans la seconde possibilité, William Wallace Cook avait introduit deux personnages supplémentaires A-6 et A-6 à la poursuite de A. Le jeu de circonstances dont la finalité est de rapprocher A et A-3 et peut-être d’aplanir leurs différences (sources de difficultés entre eux deux) est alors que A-3, en offrant une hospitalité inespérée pour A, le sauve du même coup de ses poursuivants. Cette interprétation répond aux critères du sous-groupe et de la proposition B.

Situation : 884a
Préquelles possibles : (136 si l’on change A-3 par A-5) – 596 – 660b

  • A est âprement persécuté par l’impitoyable A-5
    [Toute la finalité de l’intrigue consistera pour A à se libérer de l’emprise de A-5]
  • * A est persécuté par l’impitoyable A-5. Dans un geste désespéré, A tue A-5. Du moins, c’est ce que croit A **

Séquelles possibles : [(1344 …*) si l’on change A-2 par A-5] – 1132

Note : Il est important de toujours s’assurer des intentions d’autrui. Dans la seconde alternative, A-5 aurait pu amené A à croire que celui-ci l’avait tué. Ici, il semble que A-5 relâche sa prise mais ce sera pour mieux lui sauter à la gorge. Lorsque ce second mouvement apparaîtra dans l’histoire, A devra alors trouver une force extérieure qui lui permettra enfin de se débarrasser de A-5.
Pour que cela reste plausible et que cela ne ressemble pas une coïncidence (trop de coïncidences tuent la fiction), cette force devra être annoncée au plus tard avant le point médian de l’histoire.

N’hésitez pas à utiliser des signes incompréhensibles lorsqu’ils surgissent dans l’histoire mais qui prendront tout leur sens lorsque ce vers quoi il pointe se concrétisera. Par exemple, nous voyons le ciel s’obscurcir, c’est un signe annonciateur (d’une tempête dans cet exemple). Ce que l’on ne sait pas encore, c’est que cette tempête va avoir un rôle déterminant dans l’intrigue lorsqu’elle se produira effectivement.

Situation : 884b
Préquelles possibles : 579a – 976 – 1427b – 1133

  • A qui ne croit que ce qu’il voit est pris dans une terrible tempête
  • * A n’a jamais voulu prêter la moindre attention à la religion. B et lui sont pris dans une situation telle que seules les prières de B semblent être la seule explication possible de l’issue heureuse.  A commence à interroger son manque de foi **

Séquelles possibles : 1375 – (1128a …*) – 922a

Note : Deux informations sont données dans la première possibilité. D’abord, A est un agnostique. Il ne peut croire en tout ce qui lui apparaîtrait de l’ordre du divin (ou de la métaphysique en général dans laquelle on pourrait, si on le veut bien, intégrer les phénomènes surnaturels, bien qu’en tant que phénomènes, ils seraient plutôt de l’ordre de l’expérience).
Ensuite, la suggestion de William Wallace Cook nous dit qu’il y a une terrible tempête et que A est pris dans cette tempête et que partant, il en ressent physiquement les effets.

Néanmoins, à la lecture de cette situation, on se sent comme obligé de percevoir autre chose de cette tempête. Entre l’incroyant A, le spectateur qui est partagé entre l’anticipation des difficultés que va connaître A et son accord ou désaccord avec le point de vue de A sur le monde, cette tempête va se doter d’un caractère inconnu. Et pour A, ce sera une expérience nouvelle qui pourrait peut-être lui faire prendre conscience d’une certaine vérité qu’il avait toujours déniée.

Selon cette interprétation, de quoi doit se libérer A ?
De ses préjugés.
Quelle force lui sera alors utile pour atteindre la vérité ?
C’est la nature elle-même s’exprimant dans une sorte de jugement dernier visuel (et sonore). Et dans la seconde possibilité, c’est B qui est la cause de la révélation soudaine chez A.

Situation : 885a
Préquelles possibles : 666 – 837 – (879 si l’on change A par B et A-4 par A)

  • Alors qu’elle est en train d’œuvrer à quelque chose, B ne se rend pas compte d’un danger. A la sauvera in extremis
    [Pour être conforme au sous-groupe et à la proposition B, le danger en question est ce dont B doit échapper et la force extérieure sera représentée par A. L’attache qui lie l’intrigue au sous-groupe et à la proposition B est de plus en plus ténue mais elle existe néanmoins et sera l’occasion d’une rencontre et d’une relation]
  • * A venant au secours de B se trouve à son tour pris au piège. Ce sera alors B qui viendra à son secours **

Séquelles possibles : 31 – 191

Situation : 885b
Préquelles possibles : 144 – 146 – 306 – 483b – 737b

  • B est enfermée dans une pièce (bureau, chambre…) tout en haut d’un gratte-ciel
  • * B, enfermée dans une pièce tout en haut d’un gratte-ciel, parvient à s’échapper par un stratagème **

Séquelles possibles : 31 – 870a ou b

Note : Pour trouver une signification et travailler depuis ce contenu singulier, il faut décomposer la prémisse en ses lexèmes, en ses unités minimales de signification. De l’enfermement suggéré de B, j’en conçois un confinement symbolique de la femme. A partir de cette conception de la proposition de William Wallace Cook, il m’est possible de travailler sur les contraintes que l’on impose au corps de la femme.

Ainsi, je donne une valeur symbolique aux éléments dramatiques. Ce symbole n’est pas immédiatement perçu par le lecteur et pourrait même ne jamais l’être. Ce n’est pas important. Certes, ce serait préférable mais un lecteur peut vouloir se contenter de ce qu’il voit et entend (ou lit et imagine ensuite voir et entendre).

La hauteur du gratte-ciel ensuite impose l’idée d’une menace. Mais Cook précise que B, la femme captive, est tout en haut de cet immeuble. Donc, elle ne se sent pas écrasée par cette masse et aurait même plutôt une position privilégiée par rapport au commun des hommes. Un brainstorming pourrait m’amener alors à considérer la forme phallique d’une telle architecture et soutenir mon idée d’étouffement de la femme par l’homme ou bien encore des atteintes aux corps des femmes par des prédateurs sexuels.

Maintenant que je sais dont je veux parler, je peux donner une orientation à mon imagination et traduire mes pensées en choses concrètes par du matériel dramatique. Encore une fois, que mes intentions soient comprises ou non est de peu d’importance car je conte une histoire. La seconde possibilité m’offre une solution possible au problème de B qui doit trouver en elle la force qui lui permettra de se libérer. Elle n’aura pas recours à un héros sauveur de damoiselles en détresse ce qui nuirait totalement mon but en racontant cette histoire.

Situation : 886
Préquelles possibles : (676 si l’on change F-B par M-B) – 739 – (741 si l’on change F-B par M-B) – 908 – Chronologiquement [996 suivie de 1105]

  • B ne vit plus avec sa mère M-B. B apprend que sa mère est dans une situation extrêmement difficile
  • * B et sa mère M-B ne se sont ni vues, ni entendues depuis longtemps. M-B ressent le besoin incoercible de revoir sa fille. Il lui faut seulement trouver le moyen d’y parvenir **

Séquelles possibles : 785 – 1067 – 1246

Note : La première alternative met en place une situation initiale. Il n’y a pas encore de mise en intrigue. Ce n’est que lorsque les conditions actuelles de la relation entre cette fille et sa mère seront clairement et distinctement établies dans l’esprit du lecteur que l’auteur pourra travailler sur l’évolution de cette interdépendance entre ces deux êtres.
A mon avis, il faut mettre en exergue les progrès nécessaires de cette relation qui consistera alors en un changement de valeurs : du déchirement (foncièrement négatif) au rapprochement (condition du bonheur ou de l’espoir).

Dans la seconde possibilité, il serait certes plus dramatique qu’un conflit soit à l’origine de la séparation entre B et M-B mais comme la résolution de ce conflit n’est pas le cœur de l’intrigue puisque la force de celle-ci est de décrire (ou de démontrer) la réconciliation, on peut admettre que c’est la vie elle-même qui soit à l’origine de cette distance. Ce qu’il sera intéressant à travailler, c’est la stratégie de M-B pour reprendre contact avec sa fille. Et ce sera un plan qui ne se déroulera pas comme l’aurait souhaité M-B.

Le prochain article parlera des situations 887 à 896.

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