COMPLÉMENT SUR NOTRE RELATION AUX AUTRES

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Dans la lignée de l’article précédent, abordons dans celui-ci quelques vérités (peut-être un grand mot, je n’impose aucun axiome) sur notre relation aux autres.
Cet article comme le précédent peuvent nous être utiles dans notre vie de tous les jours mais si vous êtes une autrice ou un auteur de fictions, ils peuvent aussi vous aider à mettre en place des relations de différentes natures entre vos personnages.

Définir ses propres limites

Il est difficile de mettre en place une relation saine si nous ne délimitons pas un espace qui nous soit personnel. Au-delà de cette frontière, nul ne peut pénétrer. Pourquoi mettre en place cette protection ?

Parce que cela renforce notre présence dans la relation. Et c’est un respect aussi que nous accordons à l’autre. Inversons la question : et si nous ne mettions aucune limite à l’intrusion de l’autre ? Cela éviterait que l’autre se sente rejeté et finisse par se lasser de cette relation qu’il pourrait juger trop égoïste. Cela pourrait aussi éviter la colère de l’autre si nous nous maintenions sur nos positions ou exprimions avec force nos besoins qui n’incluent pas l’autre.

Ces limites sont cependant nécessaires parce qu’elles permettent de conserver son estime de soi dans la relation. Nous ne nous dissolvons pas dans l’autre. La relation doit de deux ne faire qu’un. Elle est affirmation de son existence et non un anéantissement de son soi dans l’autre.

Même si l’autre est bouleversé ou s’offusque lorsque nous affichons nos besoins ou nos désirs, ce que nous exigeons de l’autre (et réciproquement), c’est le respect de notre volonté. C’est une des conditions d’une relation réussie (et même si cette volonté contredit en fait nos intérêts personnels).
Concrètement, essayez de comprendre ce que vous êtes prêt à accepter de l’autre et les situations qui seraient intenables devant les exigences de l’autre. Tentez de mesurer comment ces moments particuliers peuvent impacter votre relation.

Ce que vous tentez de mettre en évidence pour vous, c’est précisément ce que vous ne supportez plus de ce que l’autre vous fait ou bien de ce qu’il vous dit ou encore ce qu’il fait sans vous. Pesez encore votre besoin d’espace (physique et émotionnel) sans l’autre.
Lorsque vous vous serez fixé une idée de ces problèmes (qui ne sont pas seulement potentiels mais parfois bien actuels), parlez-en avec l’autre sans chercher le conflit mais fermement.

S’effacer devant l’autre

Pourquoi ne pas fixer des limites ? C’est bien souvent parce que nous ne voulons pas rendre l’autre malheureux ou que nous voulons éviter sa colère. Cette attitude cependant joue contre nous. Elle nous dévalorise non seulement aux yeux de l’autre mais aussi sur ce regard que nous portons sur nous-mêmes.

C’est une peur du conflit. Et comme toutes les peurs ou angoisses que nous pouvons avoir, elles sont le signe de nos faiblesses. Et nous recherchons sans cesse l’approbation de l’autre dans la croyance fausse que nous les rendons heureux ou à se sentir bien dans leur peau.
Mais s’ils sont mal à l’aise dans leur vie, pourquoi en prendrions-nous la responsabilité ? Il ne s’agit pas de ne pas être à l’écoute de l’autre. Il suffit de ne pas tendre à oublier ses propres besoins au profit de ceux de l’autre.

En s’effaçant ainsi devant autrui, on oublie qui on est vraiment, ce que l’on recherche dans cette relation et on finit par ne pas vivre la vie que l’on voulait. Il faut savoir dire non parfois. Et prendre ses propres décisions car rares sont en fait les situations indécidables. Il y a toujours une solution non pas dans notre opposition à l’autre mais dans l’affirmation de notre être.

Nous ne sommes pas un objet mais un sujet avec ses besoins et ses désirs. Il faut résister à la tentation de s’excuser pour ce que l’on est ou une décision que l’on prend et qui ne plait pas. Si nécessaire, interrompez l’échange le temps que l’autre se calme.

Une relation positive

Nous l’avons abordé dans l’article précédent. Nous mettons en avant sans vraiment le vouloir nos défauts et nos faiblesses et nous craignons d’être jugé sur ces aspects les plus négatifs de nous-mêmes (et d’être rejeté par l’autre).
C’est tout à fait dans la nature humaine d’avoir le regard tourné vers le passé tout en cherchant à nous en éloigner. Mais en écarquillant ainsi les yeux sur ce passé, nous gardons le dos tourné à l’avenir.

Comme nous mettons en avant nos aspects négatifs, nous cherchons dans un malheureux système de vases communicants les faiblesses de l’autre. Ce système nous fait croire à tort que la relation est condamnée. Que nous ne puissions nous émanciper de notre passé ou que nous percevions la réalité sous un aspect inadéquat, biaisé, la relation nous apparaît négative parce que nous le voulons bien.

Pour retrouver une relation positive, retrouvez les qualités positives que vous avez listées lors du jeu de questions de l’article précédent et que vous pourriez réinjecter dans votre relation. Livrez-vous aussi à une recherche des qualités que vous aimez en l’autre. Comparez ces qualités avec celles de relations précédentes et tentez de comprendre pourquoi cette relation actuelle est meilleure que toutes celles similaires que vous avez pu avoir autrefois.

Lorsqu’une relation est mise à l’épreuve, c’est que nous questionnons souvent notre valeur dans cette relation. Et si toutes nos tentatives pour nouer une relation s’avèrent des échecs, n’est-ce pas parce que nous ne nous sentons pas capables de penser autrement ?

Envisager les possibilités

Si vous attendez que vos actes rattrapent vos sentiments, vous risquez d’attendre un moment. Puisque vous éprouvez des pensées positives à propos d’une relation possible, agissez comme si vous étiez vraiment confiant à mener à son terme cette relation à laquelle vous aspirez. Soyez romantique, ne laissez pas la raison vous priver d’une expérience formidable. Prenez conscience néanmoins que les passions présentent toujours un risque.

Nous avons tous le potentiel d’établir des relations qui peuvent nous apporter beaucoup. Ne ratons pas l’occasion parce que nous avons une piètre estime de nous-mêmes. Concrètement, écrivez ce que vous pensez de la façon dont une personne qui n’a pas peur d’une relation aux autres agirait pour établir une nouvelle relation. Imaginez des situations.

Saisissez-vous de ces comportements et appliquez-les pour vous-mêmes. Il n’y a certes pas garantie de succès mais, par l’expérience, vous acquerrez une manière naturelle d’approcher les autres ou ne serait-ce que de communiquer convenablement.
Il ne s’agit pas de se persuader que nous avons tous une valeur mais de l’exploiter parce qu’elle est véritable et qu’il nous suffit de la dénicher.

Ce manque de confiance dans ce que nous pouvons apporter à l’autre dans une relation est un signe d’insécurité. Nous compensons cette insécurité en manipulant l’autre à travers le jeu du manque émotionnel et de la culpabilité.
On a tellement peur de perdre l’autre qu’on le soumet à un chantage émotionnel. Ce qui est la voie royale pour le faire fuir.

Ne pas blâmer l’autre

Que vous ayez de vraies raisons ou des croyances fausses pour vous sentir si peu confiant en vous-mêmes ou pétrifiés par ce que vous pourriez faire, n’en blâmez pas l’autre. Cela ne résoudra pas le problème. Pour résoudre un problème de comportement passif-agressif ou une attitude pleurnicharde dans les moments de tension ou que vous cherchiez à contrôler les réactions de l’autre, identifiez les situations qui aboutissent à ce type d’attitudes ou de postures.

Persuadez-vous que ces comportements nuisent à votre relation et lorsqu’une des situations que vous aurez mises noir sur blanc se reproduira, ne prenez surtout pas le chemin de vos comportements habituels en de telles circonstances. Improvisez en quelque sorte.

Et si éventuellement, l’attitude de l’autre est ce qui provoque en vous un réel sentiment de malaise, il faut en parler. L’échange est une force de toute relation. Surtout, si vous craignez d’entendre ce que vous ne voulez pas entendre. L’honnêteté et la vérité doivent être recherchées dans toute relation durable.

Pourtant, toutes ces méthodes que je tente de décrire bien qu’elles se montrent très optimistes n’en sont pas moins très sensibles au rejet. Lorsqu’on s’ouvre de manière authentique à l’autre, on se montre forcément vulnérable. Et cette fragilité peut permettre à l’autre pour en profiter pour rompre la relation.

Toutes les relations ne sont pas efficaces. Bien que l’on soit tous aptes à vivre des relations saines et durables, l’autre du moment n’est pas forcément le bon autre.
Nous connaissons tous des rejets. Ils peuvent être douloureux sur le moment. C’est la blessure d’un amour-propre après tout. Mais il faut passer outre notre orgueil et se dire que cette expérience du rejet nous aidera à vivre une prochaine relation bien plus riche et aimante.

Le rejet n’est pas une mise en accusation

Une rupture ne remet pas en cause la personne que vous êtes. Dans une fiction, par contre, la rupture du héros ou de l’héroïne avec le personnage qu’ils aimaient peut les mener sur des voies impénétrables qu’ils n’auraient jamais songé à prendre.  Une fiction exacerbe habituellement les sentiments.

Dans la vie réelle, les choses sont moins dramatiques. Elles peuvent simplement signifier que la relation était faussée dès le départ (cela fonctionne aussi en fiction, d’ailleurs). Et plus elle sera courte, plus vous éviterez de perdre du temps dans une relation toxique qui ne vous aurait mené de toutes façons nulle part.

La fiction copie la réalité. Et dans les épreuves que subit le personnage principal, il y a toujours une leçon à apprendre. Dans la vie réelle, on sort grandi d’une rupture. On apprend beaucoup sur nous-mêmes et ce que nous voulons et attendons d’une relation.

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