ACTE DEUX : CONSTRUCTION ÉMOTIONNELLE

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Selon Peter Dunne, l’acte Deux exprime le centre émotionnel de votre thème. Ce qui revient à dire que toutes les actions devraient être envisagées en regard de leur rapport émotionnel avec les personnages qui les font ou les subissent.

Ce n’est pas d’action pure dont a besoin votre scénario. Celle-ci est nécessairement liée à l’impact émotionnel qu’elle a sur les personnages.
Voire même, ce sont les conséquences émotionnelles qui décident de l’action.

Donc, pour se faciliter l’écriture de l’acte Deux, il serait bon de le découper en sections émotionnelles.
Une première subdivision généralement reconnue est de considérer l’acte Deux comme deux parties.

Un but commun

L’auteur doit trouver un but commun pour ses personnages centraux (souvent le protagoniste et l’antagoniste). S’il n’y parvient pas, c’est peut-être que les personnages qu’il a inventés n’appartiennent pas à la même histoire.

Cependant, la découverte d’un lien est assez facile à faire parce que ce qui unit les personnages amplifie et clarifie le thème. Il y a donc un but ou un problème communs sur lequel plusieurs personnages cruciaux pour l’histoire s’affronteront ou se soutiendront.

Pour Peter Dunne, la première partie de l’acte Deux devrait montrer l’obligation des personnages de s’acquitter de leur part dans ce but commun afin de s’en libérer et de reprendre leurs activités individuelles.

Ce qui caractérise cette première partie de l’acte Deux, c’est la défiance qui embrume les relations y compris celles des alliés du protagoniste ou de l’antagoniste, en plus de celle, vitale, entre le héros et le méchant de l’histoire.

Si vous avez par exemple inventé un sidekick pour accompagner le héros, malgré le dévouement que ce compagnon a pour le héros, une certaine méfiance sera ressentie dans cette première partie entre eux.
Cela laisse à l’auteur la possibilité de l’estomper progressivement ou bien de placer un rebondissement comme une soudaine trahison.

Mais pour Peter Dunne, ce qui importe est que chaque fois que l’un des personnages tente d’imposer sa façon de faire les choses, cela tourne court ou bien il essuie un échec.
Pour Dunne, il s’ensuit chez le personnage un sentiment d’humilité qui est l’occasion d’exposer la faille ou la peur de ce personnage. Et par conséquent lui donne l’opportunité de surmonter cette faille ou cette peur.

Avec l’aide de l’autre

Mais cette découverte de soi n’est pas le seul fait du personnage. Sans l’autre, sans la dialectique de leur relation, sans cette interrelation qui les unit, ni l’un ni l’autre ne peuvent aller à la rencontre de l’un et l’autre.

Dans cet acte de compréhension mutuelle, le personnage découvre ce qui anime l’autre et par le même coup, se révèle les choses enfouies qui lui permettent de se mettre en accord avec lui-même et avec le monde.

La compréhension de l’autre et la propre affirmation de soi est un processus permanent. Plus on s’affirme dans le regard de l’autre et plus on apprécie ce regard.
Mais dans la première partie de l’acte Deux, chaque rencontre s’avère un défi. Parce que chacune de ces rencontres possède un potentiel de révélations que le personnage doit découvrir.
Et ce processus est conflictuel non seulement avec l’autre mais aussi chez le personnage lui-même.

Dans chaque relation, il y a une dynamique à l’œuvre qui pousse les personnages à se révéler à eux-mêmes et envers les autres. Cela commence par une lutte car les personnages résistent à laisser tomber le masque qu’ils arborent comme une défense contre le monde, contre autrui.

Et paradoxalement, plus ils désespèrent de réussir leur objectif, plus la lutte est forte et plus ils s’ouvrent aux autres. Et dans cette ouverture, ils vont à la rencontre d’eux-mêmes.

La colère, manifestation de la peur

Concrètement, cette lutte s’organise en moments de colère, d’agitation, d’exaspération, d’animosité, d’emportements soudains, d’impatience, de querelles, de sensibilité exacerbée, d’un esprit de vengeance… mais tout ceci n’est que l’expression de la peur enfouie des personnages.

Et pour Peter Dunne, c’est à travers cette expression que l’autre peut trouver une ouverture. Et progressivement, les personnages apprennent à se faire confiance. Puis lorsqu’ils ont suffisamment appris l’un de l’autre, ils atteignent un moment émotionnel critique dans leur relation.

C’est ainsi que la première partie de l’acte Deux consiste essentiellement à s’assurer de cette construction émotionnelle entre les personnages. C’est ce développement émotionnel qui doit mener l’intrigue. Et c’est la clef de la structure émotionnelle telle que la conçoit Peter Dunne.

Des personnages vulnérables

La première partie du second acte a pour particularité de rendre les personnages vulnérables. Lorsque nous avons fait leurs connaissances au cours du premier acte, en particulier le protagoniste, nous avons compris qu’ils possédaient une faiblesse dans leurs personnalités.

Cette lutte continuelle de ce début d’acte Deux les affaiblit et cette vulnérabilité va les mettre dans une disposition où ils seront à l’écoute non seulement des autres mais d’eux-mêmes. Ils vont pouvoir apprendre quelque chose de leurs aventures.

Qu’ils soient épuisés, blessés ou qu’ils ont été poussés dans leurs dernières extrémités, les personnages parviennent à rebondir sur leurs tribulations et à gérer ce qui se terre vraiment sous la souffrance ou la colère qu’ils endurent.

 

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