INTRIGUE & PERSONNAGE : DUO INSEPARABLE

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Intrigue et Personnage travaillent ensemble et sont inséparables. Et comme le lecteur veut comprendre pourquoi vos personnages majeurs agissent comme ils le font, c’est-à-dire leurs motivations, il est bon d’établir une connexion logique (action et réaction, cause et effet) dans les choix que fait un personnage.
Le risque d’expliquer rationnellement les actions des personnages est que celles-ci deviennent prévisibles.
Donc, le comportement d’un personnage devrait conserver un élément de surprise (que le lecteur se pose au moins la question Mais Pourquoi a t-il fait çà ?) et qu’ensuite le lecteur puisse comprendre à l’examen de certaines données de l’action pourquoi cela s’est produit.

Comme le souligne Ronald B. Tobias, le lien de cause à effet doit exister mais il n’a aucune nécessité à ce qu’il soit évident, qu’il explose à la face du lecteur.

Ce que fait une personne la définit.

Nous comprenons qui est un personnage à ses actes.
Comprenez bien que nous parlons ici de présuppositions. On part sur l’idée que les actes définissent un individu (comme par exemple si l’on décide que la nature humaine est violente ou bonne par nature).

Pour Aristote, le changement qui s’opère chez un personnage est le résultat de ses actions. Cette opération est un processus qui s’inscrit dans la durée de l’histoire et cette durée est occupée par des événements (qui possède leur propre durée et leur propre amplitude dans l’espace de l’histoire).
Et ce sont ces événements qui constituent l’intrigue qui font que le personnage change. Aristote mettait l’intrigue avant le personnage.

De nos jours, on préfère considérer que l’action et le personnage sont confondus. Paddy Chayefsky propose de créer d’abord une série d’événements (il insiste même en fait sur l’obligation faite à l’auteur de lister les événements).

Lorsque cette liste est établie, l’auteur crée alors les personnages qui vont rendre ces événements possibles.
Chayefsky dit :
The characters take shape in order to make the story true
Les personnages prennent forme afin de rendre l’histoire vraisemblable.

Cela signifie que les personnages prennent vie en faisant et ensuite, ils se développeront en relation les uns avec les autres (puisque c’est encore dans ses relations aux autres que l’on se définit. C’est une appréciation personnelle).

Lawrence d’Arabie

Ronald B. Tobias précise ce qu’il entend par action et personnage en donnant l’exemple de Lawrence d’Arabie et d’une scène en particulier. On nous montre Lawrence déterminé à n’importe quel prix à atteindre son objectif.
Mais Lawrence possède une faille : il a une peur presque pathologique d’être trop faible, trop insignifiant pour réussir à réunir une Arabie divisée (il ne se prend pas pour Alexandre le Grand).

Si l’on va à la rencontre de cette peur, on s’aperçoit en fait qu’il est effrayé par tout ce qui peut lui apporter de la souffrance (quelle que soit la forme que prend celle-ci) et pourrait donc fuir tout ce qui risque de le faire souffrir.
Ce serait un comportement logique mais nos personnages de fiction sont des paradoxes incarnés.

Cette scène à l’intensité marquée nous montre Lawrence tenant entre ses doigts une allumette allumée jusqu’à ce qu’elle le brûle. Ce n’est nullement de bravade dont il est question dans cette scène.
On pourrait d’abord être surpris d’un tel comportement (donc action) mais après analyse, nous comprenons que Lawrence tente de surmonter sa faille en laissant l’allumette lui brûler les doigts. Notez qu’il n’y a aucune ligne de dialogue tout le temps de cette action spécifique.

La démonstration de Tobias sert à prouver que l’intrigue est fonction du personnage et que le personnage est fonction de l’intrigue. L’intrigue et le personnage ne peuvent  être séparés sans que l’un et l’autre perdent leur signification.

  • Sans action, il n’y a pas de personnage.
  • Sans action, il n’y a pas d’intrigue.

Maintenant, c’est à vous en tant qu’auteur soit de privilégier l’action, soit d’axer votre fiction sur les personnages. Cela ne change en rien que personnage et intrigue sont liés et inséparables.
Soit le personnage est inhérent à l’action, soit c’est l’inverse. Ce rapport d’inhérence est alors simplement une question de façon de faire votre histoire.

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